Le voile levé
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Des investigations menées par le gouvernement font état du mode opératoire de MIDA depuis deux ans au Cameroun

Des jeunes hommes et femmes effectuant des exercices militaires de jour comme de nuit. Une foule de personnes exécutant des ablutions ou apprenant des gestes de survie sous les ordres d’un instructeur. Ces images dévoilent quelques activités de la Mission d’intégration et de développement pour l’Afrique en abrégé MIDA.

Forcée à mettre la clé sous le paillasson selon un communiqué du ministre de la Communication, Issa Tchiroma Bakary, datée du 21 avril dernier, cette organisation, si l’on en croit les chiffres avancés, aurait « formé » depuis près de deux ans des jeunes Camerounais aux techniques du secourisme, les aurait « sensibilisés » à des valeurs comme le patriotisme, la solidarité, l’entreprenariat, et aurait « mis » à la disposition d’environ 80.000 personnes des financements pour réaliser leurs projets.

Des participes passés entre guillemets pour souligner l’incertitude des objectifs réels de cette Mission au-dessus desquels le voile est désormais ôté. Un rapport d’investigation établi par le gouvernement fait état d’activités suspectes, contredisant ainsi les ambitions déclarées des promoteurs, les nommés Albert Cédric Foé Amougou (avec fonction de commandant en chef) et Patrick Pen (chargé du recrutement et de la distribution des financements). Selon ces derniers, « MIDA est un corps d’administrateurs et de communicateurs diplomatiques […] mettant en place des programmes d’intégration et de développement social. »

Lesdits promoteurs ont également affirmé avoir obtenu un numéro d’enregistrement pour MIDA auprès des services du ministère des Relations extérieures. Après vérification, il s’est avéré qu’il était question d’un faux numéro, MIDA n’étant pas inscrite au répertoire des organisations de la société civile du Minrex. D’après ce rapport, des jeunes attirés pour certains par la curiosité mais pour la majorité par l’appât du gain rapide, ont été recrutés pour subir des formations de type militaire ou paramilitaire, au centre baptisé « Institut MIDA de prévention des crises civiles et militaires ».

De ce rapport, l’on apprend que, forts de leur succès grandissant, les responsables de MIDA avaient en prévision, l’ouverture d’un établissement financier et même d’une chaîne de télévision « Diplomatik TV », aux fins d’étendre leur aura. Un des points mentionnés par l’enquête, est cette confusion de dénomination, avec des appellations comme « Commanderie d’Afrique de l’ordre militaire et hospitalier de Saint Jean » ou encore « Ordre apostolique de Saint Jean ».

En somme, « ces investigations établissent qu’il s’agit d’une organisation qui n’a aucune existence légale au Cameroun, qui mène des activités de financement sans en avoir la qualité avec un risque d’escroquerie des populations et qui entretient un flou sur sa qualité en se passant pour l’Ordre de Malte. » Toutes actions qui ont encouragé d’abord le préfet du Mfoundi à suspendre cette Mission sur son territoire d’autorité, puis le gouvernement à identifier et à interpeller les hommes derrière MIDA, afin qu’ils répondent de leurs actes devant la justice.

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