Les candidatures à  la succession de Niat se profilent
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Quatre régions, à travers leurs élites politiques ou traditionnelles, manoeuvrent en coulisses. Objectif: faire élire un des leurs à la présidence de la chambre haute.

Le décret du 12 avril 2018 est venu porter à cent, le nombre de personnalités qui siègeront à la chambre haute du parlement camerounais pour les cinq prochaines années. Malgré cette  diligence présidentielle, la chronique électorale n’est pas totalement close. En effet, en application de l’article 15 de la loi du 27 octobre 2016 modifiant le règlement intérieur du Sénat, le président et les autres membres du bureau de cette chambre devraient être élus par leurs pairs dans les prochains jours.

Dans cette perspective, la posture du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC) ne l’oblige pas à inventer une nouvelle grammaire politique. Conforté par une solide majorité, le parti de Paul Biya est assuré d’occuper le perchoir. Mais, selon nos informations, ce qui peut apparaitre comme une formalité ne l’est vraiment pas. L’élan de cette formation politique, murmure-ton en interne, est brisé par le contexte sociopolitique actuel jonché de revendications qui n’en finissent pas de rabattre les cartes. Désireuse d’être «représentée», chaque région avance doucement ses pions en coulisses, dans l’attente du jour de l’élection des membres du bureau du Sénat.

Sur la foi des sources bien informées, la région du Littoral soigne ses réseaux. Face au ministre de l’Administration territoriale (Minat) le 11 avril dernier, les chefs traditionnels sawa n’ont pas uniquement appelé Paul Biya «à briguer un autre mandat à la tête du pays». La rencontre avec Paul Atanga Nji a également servi à la revendication. Pour les dignitaires Sawa, «le Littoral souffre d’un déficit de représentativité au plus haut niveau, par exemple au Sénat». Sur ce point, les chefs Sawa n’ont pas vu d’un bon oeil le départ du Sénat de Peter Mafany Musongue, «pris comme fils du Grand Sawa» pour appuyer leur doléance devant le Minat.

Crise anglophone

Autre région qui lorgne le fauteuil présidentiel au Sénat, c’est le Nord-ouest. Là-bas, on fait remarquer que «les résultats du 25 mars 2018 offrent une occasion au RDPC de reprendre la main à travers une élection d’un fils du terroir au perchoir ». Là-bas aussi, les désignations de Simon Achidi Achu et de Philemon Yang au poste de Premier ministre n’apparaissent jusqu’ici que comme des palliatifs provisoires, incapables de résoudre la question anglophone.

«La  présidence du Sénat ouvrirait une large zone de consensus entre l’opinion locale ; elle pourrait permettre d’imprimer à la vie politique un rythme apaisé, tranchant avec l’atmosphère de guerre civile larvée ou ouverte qui caractérise le Nord-ouest depuis près de deux ans», pense Neba Zacharias, un militant du Social Democratic Front (SDF). Dans l’Adamaoua où les conseillers municipaux ont, pour la plupart, voté pour les listes du RDPC lors des récentes sénatoriales, l’on pense que le perchoir attribué à cette région serait le premier acte d’un processus conduisant à l’«unité véritable du Cameroun».

«Nous attendons que le Comité central nous appelle pour la communication des noms des représentants de notre parti politique au bureau du Sénat. C’est comme cela que ça se fait et nous l’avons toujours respecté parce que cela fait partie de la discipline du parti».

L’élu RDPC qui a choisi de s’exprimer ainsi veut le faire sous le couvert de l’anonymat. Il souligne par ailleurs que les personnes proposées le sont sur instruction de la hiérarchie du parti. A l’Ouest, les élites politiques (RDPC) locales ne sont pas favorables au «jeu de chamboule tout». Au cours d’une réunion qu’elles ont tenue au quartier Tsela (Bafoussam), immédiatement après la nomination, par le chef de l’Etat, des 30 sénateurs restants, ces élites ont, pour la plupart, choisi de réaffirmer leur soutien à Paul Biya. Les coulisses révèlent que les noms de Marcel Niat Njifenji et d’Ibrahim Mbombo Njoya sont en voie d’être proposés au secrétariat général du RDPC.

Avec en bonus le CV de chacun traduisant une expérience qui n'est pas seulement celle des honneurs. Mais «ce sont des figures politiques que ne tenaille pas ou plus l'ambition d'être ministre. Mais du haut de leur bonne connaissance des dossiers du pays, ils sont à même de tenir tête aux ministres», a fait savoir Mathurin Donfack sur les ondes de Radio Equinoxe le 14 avril dernier. Du point de vue de ce «militant engagé du RDPC», Paul Biya, son président, doit prendre cette lecture en compte au moment des arbitrages.  

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