Un cuisinier traine l'intendant de Paul Biya en justice
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Monsieur Foe Ndi a été traduit devant la justice, accusé de s’être prévalu des compétences de l’ex directeur du cabinet civil pour évincer cet employé jadis en service au palais présidentiel. Le tribunal n’est pas d’accord avec le plaignant.

Christophe Foe Ndi, intendant principal de la présidence de la République du Cameroun, s’est–il substitué à Martin Belinga Eboutou en éjectant hors du palais présidentiel un agent qui y officiait? A moins que le lésé ne saisisse un tribunal de l’ordre judiciaire, l’on est encore loin de connaître le fin mot de l’histoire. C’est ce qu’on peut retenir du passage, le 3 avril 2018 devant le Tribunal administratif de Yaoundé, de l’affaire qui opposait Benoît Alain Etoundi au secrétariat général de la présidence de la République.

Le  cuisinier, jadis en service dans les résidences privées du chef de l’Etat au palais de l’Unité, se plaignait d’avoir été éjecté par une autorité incompétente. Le tribunal n’a pas été convaincu de la pertinence de sa démarche. C’est devant une autre juridiction qu’il est désormais invité à se tourner après le revers essuyé devant le juge administratif la semaine dernière. Benoit Alain Etoundi perd ainsi une manche de la bataille engagée contre M. Foe Ndi, cible de ses poursuites depuis le 30 mars 2015. Il sollicitait l’annulation d’une décision prise le 13 mars 2013 par cette autorité. L’acte portait reversement au ministère de la Fonction publique et de la Recherche administrative (Minfopra) de 27 personnels, dont le plaignant, jadis employés au palais de l’Unité.

Silence du palais

M. Etoundi disait avoir été recruté au palais de l’Unité le 1er octobre 1999 comme cuisinier et qu’au bout de 14 années inamovibles au poste, il a été reversé au Minfopra sans réels motifs, puis affecté le 29 mai 2013 au ministère du Tourisme, où il officie actuellement. Selon le plaignant, la décision de l’intendant principal est illégale et viole «le respect des normes juridiques» qui voudraient, à en croire le plaignant, que ce soit M. Belinga Eboutou Martin, directeur du cabinet civil à l’époque des faits, qui prenne une telle initiative et non l’intendant principal, son collaborateur, qui se serait substitué à lui.

Interpellé par la justice, le secrétariat général de la présidence la République a opté pour le silence. Dans son analyse, le juge rapporteur de l’affaire a fait constater à ses pairs du collège que le recours présenté par le cuisinier n’arborait pas les exigences prévues dans les dispositions de l’article 2 de la loi du 29 décembre 2006 fixant l’organisation et le fonctionnement des Tribunaux administratifs.

Celles-ci stipulent expressément que les litiges concernant les contrats conclus avec l’État sous l’empire du droit privé échappent à la compétence du juge administratif. Pour lui, M. Etoundi, agent de l’Etat recruté sur la base d’un contrat de travail régi par les dispositions du code du travail, ne peut attaquer l’Etat devant le Tribunal administratif. Cette position a aussi été partagée par le ministère public.

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