Le CL2P et l'Opération épervier au Cameroun: entre la politique de l'inévitabilité, de l'éternité, et de l'immortalité obscène
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Le CL2P et l'Opération épervier au Cameroun: entre la politique de l'inévitabilité, de l'éternité, et de l'immortalité obscène :: CAMEROON

L'épidémie de l'opération Épervier au Cameroun qui décime une large proportion de l'élite camerounaise avec l'équivalent d'un gouvernement entier en prison apparaît inexplicable, chaotique et même émotive, avec l'idée qu'il n'y a rien à faire à ce sujet. En ce moment, cependant, où nous sommes dans les eaux troubles et orageuses, en dessous il y a un profond désir de changement, venant de tous les côtés, encore inarticulé, mais prêt à éclater.

Ainsi, l'opération Epervier pose inévitablement la question de la nature de la confiance et de la législation au Cameroun. Précisément, pourquoi une société dite du «libéralisme communautaire» a-t-elle tant de difficultés à faire respecter des lois libérales et voulues communes? Pourquoi les gens continuent-ils à s'opposer à la pression sociale dominante et aux valeurs sociales du gouvernement? Pourquoi ces personnes résistent-elles aux forces qui structurent le marché légal au Cameroun? Quelle est la motivation, les buts, et les limites de la loi; ou s'agit-il seulement d'une population maintenue captive et de la prévalence d'une dictature du despotisme légal?

Premièrement, il n'y a pas de république qui fonctionne sans un cadre juridique puissant, un contrat social et des attentes partagées. C'est à dire une communauté politique établie basée sur l'administration de la loi.

Ces troubles avec l'Épervier témoignent d'abord d'un manque de confiance généralisé et d'une communauté politique instable, qui expliquent en partie la persistance d'un despotisme légal au Cameroun.

En effet une communauté politique active assure la stabilité et le progrès social, avec des résultats prévisibles et probants. Mais que faire face aux contradictions inhérentes au Cameroun entre les croyances dans les valeurs affichées, et la tension générée par la politique de l'inévitabilité et de l'éternité? Car la politique de l'inévitabilité est ancrée dans la croyance qu'un avenir meilleur se profile; et la politique de « l’éternité » est (elle) la célébration de l'immortalité obscène avc la croyance que la politique est liée à la vie ou au cycle biologique du dictateur en place; qu'il n'y a pas d'avenir envisageable sans ou en dehors de son régime nécropolitique.

La tension cruciale avec l'Épervier émane donc entre les personnes qui croient en l'inévitabilité d'un avenir meilleur, comme le ministre d’État Marafa Hamidou Yaya, qui est maintenu en détention arbitraire pour avoir notamment demandé que le président Biya respecte la limitation de mandats prévue par la constitution. Le ministre d’état Marafa avait compris que pour le président Biya, le fait de s'ériger en président à vie signifiait littéralement l'instauration d'une politique d'Éternité", c'est-à-dire qu'aucun avenir n'était plus envisageable au Cameroun au-delà du cycle biologique du président à vie, avec le cauchemar ensuite d'un "Après Moi Le Déluge". Une idéologie cauchemardesque où les mêmes mauvaises choses vont et devraient se répéter encore et encore; avec des «ennemis» dits de la république tapis dans l’ombre mais toujours prêts à semer le carnage, puis l'apologie d'un chef puissant toujours là pour nous dicter quoi faire et quoi dire.

C'est là que la mission du CL2P est de nous empêcher de glisser inévitablement d’une chose à l'autre - du rêve au cauchemar; de nous réveiller et faire prendre notre petit peu de responsabilité pour entrevoir un futur meilleur à ce pays.

Le CL2P et la pédagogie d’une politique de la responsabilité est une tentative presque désespérée de créer un système politique qui prend et donne enfin sens au moins au cours d'une vie. Car nous devons veiller à remettre assez d'égalité, afin que les jeunes pensent que le système n'est pas contre eux et qu'ils peuvent grandir sans ressentiment.

Le but est de générer une citoyenneté mûre qui est capable de faire la différence entre ce qui est vrai et ce qui ne l'est pas. La responsabilité implique ainsi fondamentalement de prendre conscience de ce qui est vrai et de ce qui ne l'est pas. Cela pourrait être de l'ordre de la responsabilité personnelle, parce que si nous abandonnons cela, si nous abandonnons la vérité, si nous en venons à nous complaire dans le relativisme et le sophisme généralisé, alors nous ne pourrons pas vraiment prendre des décisions politiques sensées. Nous ne pourrons pas coopérer, nous ne pourrons pas former de groupes structurés, nous ne pourrons pas éviter des scandales inutiles comme L’Épervier, dont nous ne comprenons plus rien en dehors du déchaînement irrationnel des passions, des frustrations, des aigreurs, et des haines

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