SENATORIALES : L'HEURE DE LA CLARIFICATION (ACTE 2)
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Les élections sénatoriales qui viennent de se tenir le 25 mars 2018 ne réservent aucune surprise même au commun des Kamerunais.

En effet, avec une majorité écrasante de conseillers municipaux, le RDPC sait détenir à l’avance au moins 60 des 70 sénateurs. Ce qui, sans même tenir compte des 30 autres sénateurs à nommer « démocratiquement » par le Chef de l’Etat, le RDPC détient déjà la majorité absolue, soit plus de 60% des effectifs de la haute chambre.

Cette situation met en lumière toute l’importance ainsi que les véritables enjeux des sénatoriales.
M. Biya tient là un puissant outil qui devrait lui permettre d’atteindre plusieurs objectifs. Essayons donc de voir lesquels.

  1.  Le précédent Sénat ayant affiché une face incontestablement unicolore, le nouveau doit corriger cela en présentant une chambre multicolore, confirmant ainsi un des objectifs majeurs du DSCE à savoir, le « renforcement de la démocratie ». M. Biya devrait donc, pour cela, barioler la chambre en piochant un peu partout, histoire de consolider « l’ouverture » démocratique, et surtout dans l’opposition institutionnelle, entendue comme l’ensemble du camp aujoulatiste (UDC, UPC, UNDP, MRC, NOW,PR etc.), question de donner l’image de ce qui pourrait ressembler à une sorte d’union sacrée contre Boko Haram mais surtout contre les sécessionnistes anglophones(mieux encore les terroristes). M. Biya tient là également un moyen de mieux préparer la fête de l’Unité, du 20 mai prochain. L’un des résultats attendus de cette démarche serait une sorte de déstabilisation ou peut-être plutôt de confirmation de la complicité assumée de l’opposition institutionnelle. Il est d’ailleurs bon de souligner qu’aucun de ces partis n’a donné de position claire sur la question anglophone, l’air de dire, on verra quand je serai au pouvoir, pourtant convaincus les uns et les autres que c’est une impossibilité absolue. Il est évident pour tous les Kamerunais, que toute personne qui sera nommée par M. Biya ne pourra que lui faire allégeance en devenant ainsi le sénateur du Président et venir donc grossir la majorité déjà obèse du RDPC. L’exemple le plus patent est celui de ce cadre de l’UNDP qui, après avoir demandé il y’a quelques années que « Cameroun : qui gouverne ? », a subitement découvert que la question était devenue sans objet dès qu’il a été coopté comme sénateur.
  2. Malgré toutes les dispositions légales ou réglementaires annoncées, la question genre n’a jamais connu d’avancée significative. M. Biya a ici, l’occasion de corriger cela en nommant même au moins 10 femmes sur les 30 sénateurs, histoire de prêcher par l’exemple et de démontrer une fois de plus que c’est réellement son entourage qui torpille ses plans de développement politiques et socio-économiques pourtant si ambitieux.
  3. Mais le plan de M. Biya ne peut pas s’arrêter là, et pour cause, il a une épine dans la chaussure.

Il ne s’agit ni plus ni moins que des organisations authentiquement patriotiques et progressistes ainsi que des associations de la société civile regroupées au sein de Stand Up For Cameroon (SUFC) et qui constituent une épine douloureuse dans la chaussure de M. Biya. Il s’agit notamment de l’UPC-Manidem, du CPP et du MANIDEM.

IL existe un risque objectif de création d’une fracture entre les membres de SUFC, et à cela on notera des causes internes et des causes externes. La cause externe se manifeste à travers les démarches entreprises par le pouvoir pour approcher quelques hauts responsables des organisations sus-citées.

La cause interne, quant à elle, s’exprime par la quête effrénée de quelques camarades opportunistes et parfois tapis dans l’ombre, mais qui, comme en 2013 (lire notre article paru dans le messager du 26 avril 2013 et titré : Sénatoriales : l’heure de la clarification), passent le clair de leur temps à sillonner les couloirs de la Province et des Ministères à la recherche de l’appui de ces hauts responsables à leurs démarches en leur rappelant les services rendus au Pouvoir en maintes occasions, ou même simplement pour leur annoncer leur disposition à se mettre résolument à leur service.

Vous les verrez parfois tenir des discours agressifs et enflammés à l’endroit du Pouvoir. Mais c’est leur manière de donner le change au peuple et de « faire un peu de chantage à M. Biya, l’air de dire : Monsieur le Président, aidez-nous à la boucler et à tenir nos troupes en laisse. Vous pouvez être assuré de notre totale disponibilité ».

Mais le MANIDEM dans son ensemble, comme en 2013, se démarque radicalement de toutes ces démarches opportunistes qui ne visent qu’à susciter l’installation de « petits Kodock » à la tête de nos organisations.

Le MANIDEM combattra avec la dernière énergie ces traitres à la cause nationaliste et révolutionnaire.

Fait à Douala, le 05 Avril 2018
Mpouma Jean Emmanuel
Membre du Bureau Politique du MANIDEM  
Secrétaire National en charge du Mouvement Social

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