Cinéma en salle : Le Wouri, c'est fini
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La mythique salle détruite la semaine dernière laisse un vide mémoriel dans la ville de Douala .

«Le souvenir que je garde du  Cinéma  Le  Wouri, c’est que c’est lui qui exploitait mon film Muna Moto et à la fin de l’année, ils m’ont présenté une recette de 60 000F et j’ai été outré ! ». Quand on demande à l’un des pionniers du cinéma camerounais, le réalisateur Jean Pierre Dikonguè Pipa, de faire revivre le Cinéma Le Wouri, c’est le premier fait qu’il extrait de sa grande mémoire. Faire revivre, car la célèbre salle obscure du quartier Akwa a maintenant complètement disparu du paysage de la cité économique avec sa destruction le 30 mars 2018.

Un peu plus de neuf ans après sa fermeture en janvier 2009.  Désormais donc, il ne reste plus qu’un amas de pierres qui auraient beaucoup d’histoires à raconter.   Pour rester avec Dikonguè Pipa, c’est dans cette salle qu’il a révolutionné l’histoire de l’économie du cinéma au Cameroun : « J’ai été le premier à augmenter le prix d’entrée des salles de ciné au Cameroun.

Le billet était à 1000 F, je l’ai fait monter à 2500 F et la salle était toujours pleine. » En effet, on est dans les années 80 et le cinéaste, s’estimant floué par l’exploitant d’alors du Wouri, reprend la copie de sa première œuvre cinématographique « Muna Moto » (1975).

Le septuagénaire  d’aujourd’hui  devient  à l’époque exploitant de son propre film, loue la salle obscure à 350 000 F la projection et à chaque fois, le public dépassait les 1500 places du Cinéma Le Wouri. Son autre histoire avec Le Wouri est théâtrale. En 1974, en présence de Joseph Charles Doumba, ministre de l’Information et de la Culture, Dikonguè Pipa, alors metteur en scène, donne une représentation avec sa troupe

« L’avant-garde africaine » sur Patrice Lumumba. Avec des comédiens qui formeront le Théâtre national plus tard. A côté de Dikonguè Pipa, théâtre ou cinéma, des réalisateurs de générations plus contemporaines ont vu leur long métrage projeté au Wouri, Joséphine Ndagnou et son « Paris à tout prix », « Confidences » de Cyrille Masso, « Les Saignantes » de Jean-Pierre Bekolo.

L’autre histoire que Le Wouri pourrait raconter, c’est le premier grand live de « Mota Muenya » Ekambi Brillant, il se souvient de la date comme si c’était hier : le 10 juillet 1970. Il n’est que l’un des nombreux artistes à avoir défilé sur la scène du Cinéma Le Wouri. Autant de souvenirs qui ont fait s’écrier un sexagénaire : « Comment on peut  casser  un  tel  monument d’histoire ? »

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