Epervier politique
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Pâque oblige, un halo pascal vient tout entier se lover autour des habitudes camerounaises ambiantes. La mode est donc à la résurrection. L’épervier et l’opération éponyme qui étaient décédés, sont désormais résolument ressuscités d’entre les morts.

Cet ectoplasme cinématographique, fantôme évanescent et saisonnier dont la légende use de la vraisemblance via toute arrestation de responsable public déchu ou en poste, ayant eu la charge de la gestion des deniers publics, vient sonner comme à son habitude le glas de la disgrâce et de l’infamie de ceux qui en sont les cibles. L’épervier politique est donc de retour : politique car, pure tentative de sublimation de l’hideuse présidence-gouvernance camerounaise.

Ce trompe-l’oeil sélectif orchestré à l’emporte-pièce fit que jadis, nous mordîmes à l’hameçon. Cependant, force est de dire que le chat échaudé que nous sommes devenus entre-temps, craint farouchement et résolument l’eau froide qui suinte des pores de l’épervier-politique qui happe certains voleurs et prend soin d’en laisser d’autres assurer allègrement la permanence du ‘’Milliardisme’’. Le ‘’Milliardisme’’, cette pandémie qui s’empare de certains gestionnaires de fonds publics en les poussant, tels des automates détraqués et dotés d’une boulimie financière gargantuesque, au détournement de fonds publics avec pour unité-cible de prédilection le milliard de Fcfa.

Ce ‘’ndock bidiïsme’’ ou ‘’ndock moiniïsme’’ glouton et avide, authentique trouble obsessionnel compulsif, viendra donc prêter main-forte ou disons ‘’serresfortes’’ au rapace à choix arbitraires et aléatoires dictés par le politique ‘’étoudïen’’ suprême. Cet oiseau qu’est l’épervier-politique excelle donc dans le détournement des fonds d’attention publics. C’est un rapace usurpateur qui se repait de repas à lui immolés sélectivement, là où il aurait suffi de retirer à l’institution judiciaire la camisole de force dont on a ceint son corps entier, et lui remettre son bandeau en lieu et place des verres grossissants dont on a affublé ses yeux perçants dans sa nouvelle approche de tri sélectif téléguidé depuis l’exécutif. De même, lui rendre à dame justice son glaive, lui aussi soutiré par ledit exécutifpickpocket, suffirait. Cette résurrection-tueuse de mémoire vise l’oubli et la diversion.

Car, il faut faire oublier  aux Camerounais quantité de choses ahurissantes et insolites. Par exemple, il faut oublier que sous sa précédente composition, le Tribunal criminel spécial (Tcs) s’offrait occasionnellement le luxe de redéfinir à sa mesure les sacro saints principes universels et basiques du droit en les bafouant. Aussi, choisit-il jadis de reconduire devant lui des chefs d’accusation préalablement annulés par la Cour suprême. Tout comme hier et aujourd’hui, il continue de priver ses justiciables ‘’spéciaux’’ d’un degré de juridiction. Car, son ‘’parquet général’’ n’offre qu’une seule et unique possibilité de recours : la cassation. L’appel étant inaccessible.

L’épervier-politique veut aussi enterrer par sa résurrection le fait que la loi n°2012/001 du 19 avril 2012 portant code électoral et ses modifications subséquentes, dans l’alinéa (2) de l’article 173, dispose que : « Le nombre de conseillers municipaux par commune est déterminé par décret du président de la République, sur la base du recensement officiel de la population précédant immédiatement les élections municipales ».

Chacun peut se faire sa propre idée sur cette violation légale annoncée, puisque le quatrième recensement ‘’précédant immédiatement les élections municipales’’, bien que décidé, n’a pas été conduit. Surtout, que les ‘’éperviables’’ ne voient ici l’expression de quelque sympathie que ce soit.

Bien au contraire, nous leur adressons nos plus cassants ‘’achukong gongoli’’. Car, hier, nous plaignant d’eux et des travers du régime présidant-gouvernant-légiférant auquel ils prêtaient le flan, ‘’aboyeurs’’ était le quolibet dont ils usaient couramment à notre endroit. La présente est plutôt une exhortation pour le prochain Cameroun et les réformes urgentes qu’il appelle.

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