Fotso Fostine : « Il n'ya aucune règle qui dit qu'on ne peut pas avoir le sénateur et le député dans une ville »
CAMEROUN :: POLITIQUE

Cameroun :: Fotso Fostine : « Il N'ya Aucune Règle Qui Dit Qu'on Ne Peut Pas Avoir Le Sénateur Et Le Député Dans Une Ville » :: Cameroon

Annoncée comme hors jeu par certains analystes politiques pour les législatives à venir après l’investiture de Sa majesté Pokam Max II aux sénatoriales à l’Ouest, l’honorable Fotso Fostine évoque la question et affirme ses ambitions de briguer un second mandat de député. Entretien !

L’actualité au Cameroun est marquée par les élections sénatoriales qui viennent d’avoir lieu. Quelle lecture faites-vous du choix des hommes qui composent la liste des sénateurs Rdpc, votre parti, dans la région de l’Ouest ?
Je ne commente pas l’investiture du parti que je sers. Je ne peux qu’apprécier parce que le Rdpc c’est un parti de rassemblement et d’élites. Dès lors qu’une liste est investie par le comité central, en ma qualité de militante convaincue je ne dois qu’apporter mon soutien entier à cette liste. C’est d’ailleurs ce que j’ai fais. J’ai envoyé de l’argent pour galvaniser les conseillers municipaux de mon département, je suis venue moi-même le 24 mars pour la double cérémonie de la clôture de la campagne sénatoriale et d’anniversaire de notre parti

D’aucuns considèrent l’investiture de sa majesté Pokam Max comme un handicap pour vous, en ce sens qu’il n’est pas évident que l’Arrondissement de Baham à lui seul ait le sénateur et le député. Quel commentaire faites-vous à ce sujet ?
C’est leurs points de vue, mais je ne suis pas restée distraite. J’ai bien suivi ces supputations et en guerrière avertie j’ai fait quelques plaidoyers au sommet de mon parti pour indiquer la situation sociopolitique de notre département, afin que nul n’en ignore. En réalité ce n’était pas pour combattre la candidature du chef Baham parce que chacun aspire à grandir. Il était sénateur suppléant hier,  et c’est tout à fait légitime qu’il aspire à être sénateur plein. La nuance c’est qu’il avait été nommé par le président de la République alors que maintenant il compétit.

Mon plaidoyer était dans un but de préserver l’acquis de l’Arrondissement de Baham qui est chef-lieu du département. Figurez-vous, il n’ya aucune règle qui dit qu’on ne peut pas avoir le sénateur et le député dans une ville.  Mais c’est quand-même difficile. Mais rassurez-vous, Baham c’est le chef-lieu du département. Baham ne saurait se priver du porteur des projets au gouvernement à Yaoundé. Vous savez, les actions du sénateur se circonscrivent au niveau de la région, alors que les actions du député sont nationales. Baham est assez difficile, mais nous ne saurons baisser les bras. Je ne suis qu’à mon tout premier mandat, je ne l’ai même pas encore achevé. J’ai commencé des œuvres palpables et appréciables par la société.

Notamment, les neufs écoles de formation gratuite en microinformatique dans les neufs groupements du département. J’ai d’ailleurs crée une association d’assistance aux personnes vulnérables  pour expérimenter ce qu’on appelle économie sociale et ça marche à merveille. Je suis en train de lancer le projet des latrines dans les neufs groupements. Et, avant la fin d’Avril j’entamerai avec mon colistier et vice-président de l’Assemblée, l’honorable Datouo une véritable tournée parlementaire afin de restituer le travail accompli pendant ces cinq années. Voyez-vous un chantier pareil mérite d’être continué. Et je vais forcément solliciter le suffrage de mes électeurs pour me permettre de terminer le projet que j’ai lancé. Vous savez, si en dix ans un élu n’a rien fait de bon, ce n’est pas au-delà de dix ans qu’il peut espérer faire mieux. Rassurez-vous, si le lion s’en dort un peu, cela ne veut pas dire qu’il a arrêté de rugir. Ce 24 mars j’étais dans mon assiette. J’ai tenu à respect mon peuple,  ma population qui a marqué sa joie

Qu’elle est la qualité de la relation que vous entretenez maintenant avec votre chef ?
Permettez que je vous raconte une anecdote. Le 24 mars quand je suis arrivée à Baham, j’ai fais un petit tour chez le préfet, je suis allée à la chefferie, je me suis expliquée avec mon chef. Je lui dis quelque chose de très précieuse il m’a déposé une bouteille de champagne on a bu et c’est moi qui le ramène à la place publique. Je suis allée à la rencontre de chef bien avant le meeting. Et c’est pourquoi à la fin de mon speech j’ai dis « faites attention entre mon chef et moi, ne mettez pas le doigt ». Je crois que mon chef m’aime bien. il me respecte. Je l’aime aussi c’est vrai, mais une poignée d’élites cherche à le manipuler dans le but de l’éloigner de sa lumière que je suis. Mais rassurez vous, la fusion habituelle est toujours là.

D’ailleurs j’ai rencontré une camarade à la cérémonie, le Pr Justine Difo qui a décidé de me donner son soutien à 100% face à mes détracteurs qui pour la plupart sont des hommes qui font des petits calculs. Ces gens là vont mourir dans leur propre film. J’ai été cependant surprise que pour ce meeting qui marque la fin de la campagne sénatoriale, que le chef se trouve dans sa loge tout seul. Aucun autre chef des huit autres groupements constituant le département des hauts plateaux ! Je ne suis pas notable pour commenter cette absence mais rassurez-vous, comme d’habitude, j’ai galvanisé ma fanfare qui a élevé le niveau et le candidat Pokam Max était satisfait. C’est par extraordinaire qu’on m’a donné la parole parce que j’ai réclamé, pourtant tous les 24 mars j’avais toujours un mot.

Voyez-vous qu’on m’avait même déjà tué alors que je suis encore en poste. Heureusement quand j’ai aperçu le programme j’ai dis aux organisateurs attention ! J’étais même d’ailleurs la seule à arborer l’écharpe. Et j’ai d’ailleurs abordé le thème et j’ai su manier, et la campagne et le thème du jour. Je leur ai dit, je suis encore là et à l’occasion j’ai récompensé les militants qui ont effectué les déplacements. Une petite enveloppe de 250 000Fcfa qui auront permis aux autres d’emboiter le pas. Et c’était une bonne chose pour cette population. En politique il faut éviter d’appréhender toujours les situations dans le mauvais sens. Je ne me bats pas pour moi, mais pour l’Arrondissement, pour le département.

L’essentiel n’est pas la répartition au niveau des groupements, non. Il faut des gens de qualité.  Il faut des gens qui ont une certaine force de rassemblement. Donc les gens ne doivent pas toujours rester attendre leur tour. Les gens doivent se battre pour mériter leur tour. Je veux que si une femme se bat pour m’écarter et qu’elle mérite, qu’elle le fasse. Mais pas qu’on distribue pour dire les tours des villages. J’attends mes concurrentes sur le terrain et non auprès des hommes qui me combattent.

Dites-moi, honorable. Pourquoi ce malaise autour de la candidature du chef ?
Le 11 février j’ai fêté auprès de mon chef, c’est vrai je savais qu’il désirait devenir le sénateur plein. Mais sauf que j’ai été prise de coup par sa candidature. Moi je suis une légaliste et je me disais que quelqu’un qui a bénéficié de la confiance du chef de l’Etat devait attendre être élevé par la même voie. Moi je faisais plutôt un plaidoyer dans ce sens. J’ai été surprise parce que tout à été fait sur mon dos, même la constitution de son dossier, un peu comme si on ne me faisait pas confiance.

Figurez-vous ce sont mes pires adversaires du même camp. Or, en tant que députée, juriste, il allait dire, ma fille constitue moi mon dossier je ne veux plus attendre la nomination. Même si le patron du parti lui avait demandé il devait au moins m’en informer. C’est en ça que j’ai été un peu froissée. Quand on tape un enfant on ne doit pas être surpris qu’il pleure. Le 31 décembre il m’a invité particulièrement pour la saint Sylvestre chez lui. J’ai abandonné les rendez-vous pour m’y rendre. On a communié ensemble. Donc, je n’imagine aucun instant qu’entre lui et moi il ya un problème.  Il est investit et je l’ai soutenu à 100%. Vous savez en politique même entre père et fille il ya souvent des incompréhensions. Ce sont ces gens qui l’ont aidé à constituer sa liste. Vous voyez pourquoi j’ai été frustrée. Mais vive le roi, bravo le roi !

Votre absence le 08 mars, journée internationale de la femme et le 10 mars à l’anoblissement de l’épouse de votre meilleur ami « congelcam » a suscité beaucoup d’interrogations. On a cru que vous avez fui le terrain !
Le 08 mars j’avais mobilisé les femmes comme d’habitude mais malheureusement à la dernière minute j’ai reçu une invitation du cabinet civil qui m’invitait au défilé du 08 mars auprès de la première dame et à un dîner au Hilton Hôtel. J’ai saisi cette occasion pour communier avec la première dame d’autant plus que pendant les vœux de Janvier 2018, j’étais absente. J’étais absente parce qu’en tant qu’avocate j’avais des diligences importantes à la Cour Suprême, sinon on allait être forclos. J’avais en même temps l’invitation de l’épouse du ministre de la justice garde des sceaux en ma qualité d’auxiliaire de la justice. Je me suis excusé auprès du préfet notamment son épouse qui organisait, mais rassurez-vous,  j’ai apporté toute ma contribution.

Concernant l’anoblissement de l’épouse de congelcam comme vous le dites, c’était une évidence que je sois là parce que particulièrement invitée par mon roi. Mais ce 10 mars en ma qualité de chef d’une grande famille, j’ai eu un empêchement de la dernière minute, le devoir familiale m’a appelé ailleurs pour un deuil. Mais j’ai envoyé ma participation pour l’évènement et envoyé ma fanfare animer. Je ne peux pas boycotter une cérémonie qui concerne Sylvestre Ngouchinghe.  C’est un homme qui fait une mission régalienne de l’Etat et il est toujours auprès des déshérités.

Qu’est ce qui explique votre sortie spontanée ce 24 mars à la fête du Rdpc à Baham après un temps d’absence ?
Tous les 24 mars je suis à Baham et j’offre des dons. Dès mon élection, le premier 24 mars j’avais offert des laptops dans les sections Rdpc de tous les Arrondissements afin de leur permettre de mieux dénombrer les militants. C’est dans mes habitudes. Ce n’est pas une innovation. Ma population est habituée à ça. Mais seulement, mes détracteurs m’ayant déjà enterré dans les journaux se disaient que j’étais déjà morte et que  je n’allais même plus trouver la force de communier avec ma population. Mais écoutez ! C’est en 30ans de politique que je suis arrivée où je me trouve aujourd’hui.

On ne peut pas taper les pieds par terre et je prends la fuite. Je suis venue démontrer à ces détracteurs que ce n’est pas par un petit complot qu’on me mettra out, leur démontrer que c’est mon peuple qui m’a accordé ces suffrages et il n’ya que mon peuple et mon parti pour en décider autrement. Si demain mon parti décide ne pas m’investir je vais rester le choix de mon parti parce que le parti peut décider de ne pas m’investir et m’envoyer travailler ailleurs. Je suis au service de mon parti et ce n’est pas moi qui choisi mes positions. Tant que je ne commets aucune erreur politique sur le terrain, tant que je suis en règle avec mes cotisations, ma hiérarchie et tout, je n’ai peur de rien. Donc rassurez-vous, je vais me présenter aux législatives 2018 sans faute.

J’aimerai terminer avec ce fameux dossier du palais de justice de Baham très attendu. Où en est-on exactement ?
C’est mon dossier à moi. Quand j’ai été élue députée, j’ai fait de ce dossier une priorité. Je suis devenue mendiante auprès du garde des sceaux pour ce palais. Mais mes efforts ont fini par payer. La construction de ce palais a été inscrite au Budget 2018. L’appel d’offre pour l’étude géotechnique et architecturale est déjà lancé. Donc ce n’est plus un leurre. C’est une réalité. Je suis particulièrement fière d’avoir œuvré dans ce sens. Le ministre d’état c’est un grand homme à l’écoute des populations.

Je remercie le président de la République qui a permis que cette œuvre soit enfin là à Baham. Figurez-vous, depuis 2014 j’ai transféré mon cabinet d’avocat à Baham pour attendre ce grand jour. Je suis certaine que la nomination des magistrats et greffiers va suivre. Et enfin, à côté de la belle prison centrale de Baham, on aura un beau palais de Justice. J’ai eu le privilège de recevoir des mains du garde des sceaux, le plan de ce bijou que j’ai photocopié pour donner à la population lors du 24 mars.

Lire aussi dans la rubrique POLITIQUE

Les + récents

partenaire

canal de vie

Vidéo de la semaine

évènement

Vidéo


L'actualité en vidéo