LUTTE CONTRE LE TERRORISME : Rex Tillerson esquive Yaoundé
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Malgré l’existence de deux foyers de tensions terroristes, le Cameroun n’est pas au programme de la tournée africaine que le chef du département d'Etat américain a entamée ce 6 mars 2018 à travers 5 pays (Tchad, Nigéria, Kenya, Ethiopie et Djibouti).

Selon un communiqué du département d'Etat américain, le ministère des Affaires étrangères dans l’administration américaine, son chef, Rex Tillerson, effectue sa première tournée africaine depuis le mardi 6 mars 2018. Au cours de ce périple, le chef de la diplomatie américaine va aborder avec les responsables africains plusieurs dossiers géostratégiques. D’après le communiqué évoqué supra, ce tour de cinq pays d’Afrique se déroule dans un contexte marqué par « la montée en puissance de la Chine en Afrique, les rapports entre l'administration Trump et les pays africains, après la liste « Travel Ban », dans laquelle figure la liste des pays africains frappés de visa d'entrée aux USA, dont le Tchad. »

Bien  plus, observent quelques analystes, « Rex Tillerson sillonne l’Afrique quelques semaines après la déclaration du président américain, Donald Trump, qualifiant de « pays de merde », les Etats africains ». Il va donc s’agir pour le secrétaire d'État américain aux Affaires étrangères, à la suite de son président face au président rwandais, Paul Kagamé, au sommet de Davos en Suisse, de « continuer à calmer le jeu des relations [tendues depuis lors] entre les Etats-Unis d’Amérique et l’Afrique ». Il sera également question pour Rex Tillerson de réactiver les rapports économiques entre la super-puissance et les pays africains choisis.

YAOUNDÉ IGNORÉE

Très attendues également, les discussions sur le terrorisme, principal sujet de discussion à aborder. Dossier qui concerne au premier chef le Cameroun, victime depuis 2014 des assauts des terroristes de Boko Haram, et depuis 2017, des actes de terreur des séparatistes anglophones. Deux raisons suffisantes pour un arrêt de Rex Tillerson à Yaoundé. D'autant plus que le communiqué du département d'Etat annonce « des discussions avec les partenaires africains de la lutte contre le terrorisme », en plus du réchauffement des relations économiques, militaires, ou culturelles entre les deux nations.

L'étape du Cameroun ne fera cette fois-ci pas partie du plan de Washington. Cette pirouette de Washington renforce l’étonnant silence observé par les autorités américaines sur la crise anglophone. Un silence dénoncé par Anthony Brown et Jamie Raskie, deux membres du Congrès américain, le 26 juin 2017 au plus fort des événements. Le 20 septembre 2017, en marge de l'Assemblée générale des Nations Unies, Donald Trump recevait en déjeuner neuf chefs d'Etat africains (Ghana, Côte d'Ivoire, Guinée, Éthiopie, Nigeria, Sénégal, Ouganda, Namibie et Afrique du Sud), triés sur le volet par Washington.

Exclu de ce rendez-vous inattendu, le président camerounais Paul Biya, pourtant bien présent à New-York. Yaoundé a-t-il perdu sa côte auprès de Washington ? En pleine agressions terroristes, le Cameroun n'aurait-il pas constitué pour Rex Tillerson une étape justifiée ? Des questions fondamentales posées au lendemain de la nomination en juillet 2017 de Peter Henry Barlerin comme Ambassadeur des États-Unis au Cameroun.

Rappelons que dans le cadre de la lutte contre la piraterie maritime dans le Golfe de Guinée et le terrorisme, les Etats-Unis ont déployé 300 soldats sur le sol camerounais, affectés aux missions de renseignement, reconnaissance et de surveillance. Aussi, les échanges commerciaux entre le Cameroun et les Etats-Unis ont atteint le pic de 294,5 milliards de FCFA en 2014. La balance commerciale entre les deux pays est largement déficitaire pour le Cameroun. Le déficit oscille entre 70 et 75 milliards de FCFA .

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