Depuis le vendredi 2 mars 2018, Paul Biya, president du Cameroun a procedé à un reamenagement de son gouvernement. Il intervient au moment où le pays traverse une crise sécuritaire liée aux revendications secessionnistes dans les regions du Nord-ouest et Sud-ouest. Aussi bien que les attaques terroristes du Boko Haram dans l’extreme Nord, ajoutées aux revendications sociales de plusieurs genres. Pour éclairer l’opinion, nous avons approché Anicet Ekane, un homme politique bien connu. Ancien president du Mouvement Africain pour le Nouvelle Independance et la Democratie ( Manidem), parti au sein duquel il reste militant ordinaire, combattant de la premiere heure des independances et ancien prisonnier politique, il nous décrypte cette actualité.

Que vous inspire le recent reamenagement du gouvernement ?

Je pense qu’il faut qu’il lier au reamenagement securitaire que Biya vient d’operer dans les zones de combat. Il a confié une des zones des attentats terroristes à un general de la region. Il vient de confier également le ministere de l’administration territoriale c'est-à-dire la gestion des regions a un originaire de la zone anglophone. C’est une reponse superficielle liée aux revendications claniques des elites du Nord-ouest qui est un des aspects de la crise anglophone.

De quelles revendications s’agit-il.

Ils ont dit qu’ils veulent des ministres de souveraineté. Biya leur a offert donc des ministres parmis lesquels celui de l’administration territoriale. Il faut dire que cela est vu du point des revendications clanistes, regionalistes, tribalistes des élites du Nord-ouest qui n’est qu’uns infime partie de la crise anglophone.

Ce reamenagement n’a-t-il pas aussi une incidence politique ?

Effectivement , c’est aussi un reamenagement politique dans ce sens qu’il a mis hors du gouvernement des ministres qui ont eu à poser des problemes politiques dans la gestion des grandes affaires du moment : Eau et energie, le transport, la fonction publique. Et peut etre quelques artemoiements à la gendarmerie.

On parle aussi d’un gouvernement de campagne.

C’est un reamenagement tactique dans la perspective de sa candidature. Dans ce sens qu’il a encadré les postes clés de l’économie en les confiant à ce qu’on appelle les hommes surs du president.En realité, Biya dans sa logique se met en ordre de bataille pour passer l’election presidentielle.

Donc Biya sera candidat à la presidentielle 2018 ?

Celui qui aurait pensé le contraire serait en decalage. Sauf accident : physique, politique de grande envergure, il est évident que Biya se presentera à la prochaine presidentielle et vraissemblablement à etre president apres octobre 2018.

On note le depart tres remarqué de Belinga Eboutou de la Direction du Cabinet Civil de la presidence.

Le DCC tout le monde sait qu’il est malade et qu’il doit se reposer. Le contraire aurait été plutôt inquietant, que Biya veille le forcer à travailler. Et qu’est ce qu’on en sait ? Mbarga Ngelle à été mis à la retraite pour etre rappellé. Il y a plein d’autres postes que pourrait occuper Belinga à l’instar de celui d’ambassadeur du Cameroun en France.

Le gouvernement du 2 mars ne semble pas combler l’opinion qui s’attendait à un bouleversement de grande amplitude.

Biya est logique. A quelques mois d’une campagne électorale, on ne change pas systematiquement une équipe. C’aurait été très dificile et imprudent de tout chambouler.Generalement c’est apres l’élection que Biya reamenage significativement son gouvernement. Celui du 2 mars est un reamenagement pour faire la campagne. l’ossature generale est restée. Il faut s’attendre à un reamenagement plus important plus tard.