Espoir d'une baisse du tarif de l'électricité
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Avec l’entrée en service cette année du barrage de Memve’ele et de la centrale de retenue d’eau de Lom Pangar, le coût de revient du kilowatt/heure devrait chuter. Cette tendance va se renforcer avec la réalisation du projet Nachtigal.

C’est une bonne nouvelle pour les caisses de l’Etat en cette période de crise économique. «Cette année, le tarif payé couvrira les charges, et ce jusqu’en 2020 au minimum». L’annonce est de Joël Nana Kontchou, directeur général d’Eneo, la principale société de distribution de l’électricité au Cameroun. De ce fait, l’État ne déboursera pas un sou au titre de la compensation tarifaire. Depuis le blocage du tarif en juin 2012, le trésor public se substitue au consommateur pour régler le surplus nécessaire pour couvrir les charges d’Eneo. Une compensation qui s’est par exemple élevée à plus de 20 milliards de francs CFA en 2017, gonflant la dette déjà importante de l’Etat vis-à-vis de l’entreprise.

Baisse des charges

Cette nouvelle est la conséquence de l’amélioration du mix électrique du pays. Le barrage hydroélectrique de Memve’ele, réceptionnée le 08 février dernier par Basile Atangana Kouna, ministre de l’Eau et de l’Energie, devrait par exemple entré en service au mois de juin prochain. Malgré le problème de débit du fleuve Ntem qui obère sa capacité de production, les 52,75 MW garantis toute l’année devraient permettre de réduire au strict minimum le recourt aux centrales thermiques dont le coût de production du kilowatt/heure (kWh) est très élevé. Il est de l’ordre de 300 francs CFA alors qu’il est par exemple de moins de 20 francs pour une centrale à gaz comme celle de Kribi. Sur le réseau interconnecté sud (Ris) où ce barrage sera connecté, seules les centrales thermiques comme celles de Bafoussam ou d’Ahala (Yaoundé), qui régule la tension électrique dans ces villes, devraient rester  fonctionnelles.

De ce fait, l’arrivée de Memve’ele va induire une diminution des charges d’Eneo et donc une baisse du coût de revient du KWh d’électricité estimé lors du blocage des tarifs de l’électricité en 2012 à un peu plus de 80 francs CFA. Surtout que, depuis l’entrée en service du barrage de Lom Pangar, il y a trois ans, les économies annuelles du fournisseur de l’électricité en termes de thermique évité se chiffraient déjà à 24 milliards de francs CFA, selon les informations de Electricity Development Corporation (EDC), le gestionnaire du patrimoine hydroélectrique du pays.

A cela, il faut ajouter les énormes économies attendues de l’entrée en service cette année de la centrale électrique actuellement en construction au pied du barrage de Lom Pangar. Constitué uniquement de la région de l’Est, le réseau interconnecté Est (Rie) est en ce moment fourni en énergie électrique grâce à une dizaine de centrales thermiques. La centrale électrique de Lom Pangar devrait permettre au Rie de migrer du thermique à l’hydroélectricité. D’une puissance de 30 mégawatts, elle devrait couvrir la demande dans cette région sur  plusieurs années.

Quid du tarif ?

Avec la montée de l’électricité bleue, Eneo perd le principal argument souvent évoqué pour demander une augmentation des prix de l’électricité. Les 1200 clients d’Eneo sont même en droit d’espérer une baisse du tarif du kWh.  A la Banque mondiale, on estime par exemple que le barrage hydroélectrique de Nachtigal, programmé pour entrer en service en 2021, devrait contribuer à baisser davantage le coût de production de l’électricité au Cameroun.

«Si tous les projets comme Nachtigal se réalisent, le coût de production de l’électricité va diminuer. Donc à un moment donné, le tarif qui est payé maintenant sera en dessous du coût de revient», indique Elisabeth Huybens. Et la directrice des opérations de la Banque mondiale au Cameroun d’ajouter : «le projet Nachtigal est un projet incroyablement bon. C’est un projet qui va permettre d’augmenter la capacité de production de l’électricité de 30% à un coût de production très bas. 7 centimes de dollars par kWh (un peu plus de 35 francs CFA). Et pour le moment, le coût moyen au Cameroun est de 14 centimes de dollars».

«On fera les calculs le moment venu», indique- t-on chez Eneo. Ici, on tient surtout à préciser que les projets de barrages hydroélectriques ne produiront tous les impacts attendus que s’ils sont réalisés dans les délais. Un pari que le Cameroun peine à tenir jusqu’ici.

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