Colonel Didier Badjeck : « Le temps de réaction sera plus rapide »
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Quelle lecture peut-on faire de la  réorganisation  du  commandement  militaire territorial décidée par le chef de l’Etat, chef des armées ?
Il n’est pas indiqué pour le militaire que  nous  sommes  d’apprécier,  de commenter ou de faire une lecture des  hautes  décisions que prend le chef de l’Etat, chef des armées. Tout au plus, nous essayons de comprendre ces  textes pour  pouvoir  mieux les  exécuter  et  en  faire  un  usage optimal dans les missions qui nous sont assignées. Il faut dire d’emblée que  ces  textes  se  situent  dans  le prolongement  du  renforcement  de la réforme engagée en 2001.

Cette réorganisation consacre un nouveau découpage  territorial  qui  appelle  à une réaction face à la situation sécuritaire actuelle. Nous avons vécu la  même  situation  au  début  de  la guerre  lancée  contre  Boko  Haram. Nous  étions  un  pays  pacifique  et qui avait moins de problèmes au niveau  de  ses  frontières.  Mais  aujourd’hui, avec les effets pervers de la mondialisation, nous sommes de plus en plus exposés aux menaces protéiformes.  L’armée a donc pour mission régalienne de d’assurer l’intégrité  territoriale du Cameroun sur les ordres de son chef, le président de la République, Paul Biya.

Ces réajustements montrent également que le  chef  de  l’Etat,  chef  des  armées est au fait de la situation sécuritaire au niveau national et transfrontalier. Il  prend  donc  des  mesures  actives idoines. Ce sont des actes qui doivent implémenter  une  certaine  fluidité dans  le  commandement  militaire, une certaine flexibilité dans l’action opérationnelle  des  forces  et  une montée  en  puissance  de  notre  capacité à répondre aux menaces qui nous interpellent aujourd’hui.

Ce nouveau découpage est visiblement destiné à cerner la carte des zones crisogènes…
Sur  le  plan  technique,  ce  nouveau découpage territorial qui va permettre un  meilleur  maillage  sur  les  zones crisogènes et diminuer ainsi les élongations. Dans le concept d’inter-armisation qui a conditionné la création des régions militaires interarmées, il est question de permettre à ces unités  territoriales  de  disposer  des moyens humains et logistiques autonomes. Plus on la découpe et on maille le territoire, plus elle est efficace et le temps de réaction est plus rapide dans la prise  des décisions. Le chef des armées dans ses  prérogatives  constitutionnelles  vit  avec ces réalités géostratégiques.

On remarque  qu’il  y  a  une  volonté  d’impulser une montée en puissance des capacités opérationnelles de toutes ces  éventualités que nous  rencontrons.  Le  Cameroun  est  attaqué  à l’Extrême-Nord par la secte terrorise Boko  Haram.  A  l’Est,  nous  faisons face à des menées des braconniers et des incursions des rebelles centrafricains.  Dans  le  littoral,  la  zone côtière fait face à la piraterie maritime. Devant  ces  menaces  protéiformes, il a été mis en place un outil de défense  qui  est  un  outil  polymorphe qui permet de réagir dans l’immensité géographique du pays.

On se rend compte  par ailleurs qu’il y a une volonté de renforcer les capacités  opérationnelles  des  forces terrestres et aériennes pour permettre des réactions spécifiques à la typologie  de  menaces  qui  sont  prégnantes aujourd’hui sur le terrain. Nous  partons  des  textes  de  la  réforme  de  2001  qui  était  adossée sur trois piliers : le rajeunissement, la  professionnalisation  et  l’équipement des forces. Toutes choses qui se résumaient en  la  modernisation de l’armée camerounaise. Aujourd’hui nous constatons que cette réforme est un outil en mouvement qui permet à tout moment  de pouvoir être remodelé  pour  pouvoir    faire  face avec  une  pertinence  certaine  aux défis  de  l’heure.  L’objectif  est  de maintenir un climat  de paix  qui  va de pair avec la marche vers l’émergence.  

En 2014 le chef de l’Etat a procédé  à  une  réorganisation  du commandement  territorial,  aujourd’hui en pleine guerre contre les  velléités  sécessionnistes, peut-on  espérer  s’attendre  à une  diminution  des  menaces dans  les  prochaines  semaines dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest ?
Une chose est sûre, le chef de l’Etat prend  toujours  des  décisions  dans le sens de la victoire. Nous sommes au front depuis quatre ans contre Boko Haram. Aujourd’hui, la situation s’est nettement améliorée au niveau de la région de l’Extrême-Nord. Les attaques ont complètement diminué. Elles peuvent survenir, c’est pour cela que le chef de l’Etat nous invite depuis quelques années à être vigilants, être surtout résilients. Avec ces réajustements, nous allons mieux coordonner nos actions pour contrecarrer ce désordre qui s’est installé dans  les  régions  du  Nord-Ouest et du Sud-Ouest.

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