Un médecin blessé par balle à  Bamenda
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Le Dr Veh Dinga Nyoh a été grièvement atteinte dans un taxi qui tentait d’échapper à la gendarmerie, mardi dernier.

Grièvement blessée par balle mardi dernier vers 8h du matin à Bamenda (Nord-Ouest), le Dr Veh Dinga Nyoh (photo) est toujours en soins intensifs au centre des urgences de l’hôpital central de Yaoundé. Sur les circonstances de l’incident, des témoignages concordants indiquent que le médecin de 26 ans se rendait à son lieu de service (la Pmi de Bamenda). Au lieudit « Mobil Nkwen », le taxi à bord duquel elle se trouvait s’est arrêté pour laisser descendre un passager. Pour motif de stationnement dangereux, des éléments en faction à un poste itinérant de la gendarmerie tenteront d’interpeller le conducteur. Ils se mettent à faire des gestes pour que celui-ci s’arrête.

Mais, prétextant qu’il n’a pas entendu ou vu leur ordre de s’arrêter, il essaye de continuer son chemin, donc de fuir le poste de contrôle. Sur ce, les éléments de la gendarmerie démarrent leur pick-up qui était au poste de contrôle et suivent le taxi. Ils le rattrapent après une courte distance, sur «Ghana Street». Une fois le taxi plus proche d’eux, un gendarme ouvre le feu sur le véhicule (il aurait dit par la suite qu’il visait à l’immobiliser en tirant sur les pneus). Le tireur serait, selon nos informations, un élève-gendarme.

A la suite de ces tirs, deux des passagers sont blessés et le taximan arrêté par la gendarmerie. Touchée au niveau de la taille, le Dr Veh Dinga Nyoh a été emmenée immédiatement à son lieu de service pour recevoir les premiers soins, avant d’être évacuée à bord d’un vol régulier Camair-Co de Bamenda vers Yaoundé. Selon nos informations, sa vie ne serait pas en danger. D’un point de vue analytique, cet incident révèle et évoque deux questions très sérieuses, selon un expert des questions de droits de l’homme et des relations civilo-militaires.

« Primo : quelles sont les règles d’engagement des forces de maintien de l’ordre (Fmo) et de sécurité qui sont actuellement déployées dans le Nord-Ouest et le Sud- Ouest ? Dans quelles conditions peuvent-elles tirer sur une cible

? Secundo : quel effort a été fait dans le cadre des relations civilomilitaires par les Fmo et les autorités administratives pour communiquer pleinement avec les populations sur la
conduite à tenir devant les postes de contrôle qui se multiplient dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest de jour comme de nuit (pour des raisons évidentes de traquer les pro-sécessionnistes armés et sécuriser ces régions) ? », s’interroge-t-il.

Ceci est important, poursuit-il, « surtout pour les jeunes camerounais qui n’ont ni vécu la période du maquis des années 1960, ni pour certains, même les années de braise du début des années 1990, l’idée d’une situation/conflit armé est lointaine. Et donc, il faut les éduquer sur la conduite à tenir en pareille circonstance ».

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