Accident de la circulation : Y -a-t-il un problème de camions sur nos routes ?
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Comme le week-end dernier à Yaoundé, les véhicules lourds sont souvent responsables d’hécatombes.

Du 1er janvier au 20 février  2018, au moins 100 personnes ont perdu la vie  dans les accidents de la circulation signalés en ce début d’année, selon une source à la gendarmerie nationale. L’année dernière, plus de 4500 accidents de la route ont été enregistrés. Notre source précise que plus de la moitié de ces catastrophes survenue l’année dernière a été causée par les camionneurs. Si rien n’est fait en 2018, on risque d’aller au delà de 300 décès enregistrés en 2017. A la gendarmerie nationale, l’une des priorités de l’année en cours, indique-t-on, est l’intensification de la répression des actes d’indisciplines des automobilistes. Le week-end qui vient de s’achever, beaucoup de sang a encore coulé sur nos principales routes, notamment dans la ville de Yaoundé. Jeudi en soirée, quatre personnes ont perdu la vie au quartier Eleveur après un accident de la circulation causé par un chauffard de camion qui, selon les témoins, a eu un dysfonctionnement du système de freinage.

Dans la nuit de vendredi à samedi, quatre autres individus ont péri dans un autre accident au quartier Mvan. Un véhicule de marque Toyota Prado a achevé sa course sous un camion semi-remorque qui transportait du bois débité. Le 23 octobre 2017 un bus de Général Express Voyages avait fait un accident de la circulation sur l'axe Yaoundé –Douala au niveau de Mahole. Cet accident avait fait 15 morts. Un camionciterne transportant de l’huile en avait déversé une grande quantité sur la chaussée. Une situation qui avait rendu la circulation  risquée. Il y a quelques mois, 23  autres personnes avaient également perdu la vie à Muyuka dans la région du Sud-Ouest.

Le 5 août dernier, neuf personnes sont décédées dans un bus de Général voyages à Bandjoun, région de l’Ouest. Dans ces deux localités, les camions ont été indexés comme la  cause principale de la mort brutale de plusieurs Camerounais. Niveau d'éducation Ils sont souvent mal stationnés tandis que d’autres roulent à tombeau ouvert. Un risque bien connu par les autorités en charge de la prévention routière, selon Jean Collins Ndefossokeng, président d’un syndicat de transport : « Cela fait 20 ans que le gouvernement sait que sur dix accidents de la circulation, neuf sont causés par les camionneurs. Tout ceci parce qu’il n'y a pas une école dans notre pays pour former les chauffeurs de camions qui commencent à travailler comme motor-boy et deviennent chauffeur après. La majorité des personnes qui conduisent les camions n’ont pas un niveau d’éducation qui leur permette d’être responsables sur la route.

Ils conduisent comme s’ils étaient seuls sur la route. Ces camionneurs sont inconscients et n’arrivent pas à mesurer les conséquences des actes qu’ils posent ». Une irresponsabilité des ca- mionneurs insuffisament sanctionnée, déplore le syndicaliste : « Le gouvernement est conscient de tous ces manquements depuis des années mais est incapable de trouver une solution appropriée." Il appelle des mesures radicales : "Pour que ce problème soit réglé, il faut retirer tous camions vieux de 30 ans qui circulent sur nos routes. C’est regrettable que  voir que dans notre pays la politique en matière de transport routier n’a pas pour but de sauvegarder les vies humaines.

Nous avons proposé que soient mises en place les auto-écoles pour former les conducteurs de camions. Nous avons proposé à  l’Etat de doter chaque commune d’une grue qui permettra  d’enlever dans les minutes qui suivent un camion tombé en panne en pleine route. C’est vrai qu’on ne peut pas éviter les accidents de la route, mais on peut limiter leur impact. Si rien n’est fait en ce qui concerne le problème d’accidents causés par les camionneurs, les Camerounais vont continuer à mourir ».

Du 23 au 24 janvier dernier, les syndicalistes du secteur des transports, les promoteurs d’auto-écoles et les responsables d’agence de transport se sont retrouvés à Mbalmayo dans le cadre d’un séminaire qui avait comme thème : « Problématique de la sécurité et prévention routière au Cameroun, au regard de la récurrence des accidents de la route."  Afin de lutter contre les accidents de la circulation, la gendarmerie nationale, dans le cadre de la prévention routière a lancé en septembre dernier, une opération qui consistait à débarrasser nos routes des vieux camions en panne. Le bilan reste à faire.

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