Discordance : Au Cameroun de Paul Biya ...
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Discordance : Au Cameroun De Paul Biya ... :: Cameroon

Le discours du chef de l’Etat ne résiste pas aux faits sur le terrain. Du haut de son fauteuil présidentiel, Paul Biya est le camerounais le mieux placé pour savoir comment se porte le Cameroun. En principe. Mais son discours à la jeunesse samedi dernier donne à réfléchir entre ce qu’il dit et la réalité des faits. Il y a une nette rupture. Au moment où les sécessionnistes tuent, brulent, Paul Biya estime que « la situation se stabilise dans le Sud-Ouest et le Nord-Ouest ».

Dans le domaine économique, alors que tous les signaux sont au rouge, le chef de l’Etat observe plutôt « une embellie de notre économie, avec une relance de l’activité dans divers domaines ». Pendant que la Caf continue à émettre des réserves sur la capacité de notre pays à organiser la prochaine Can, le premier sportif camerounais invite les Lions Indomptables à mouiller le maillot.

Car, « l’Etat y a injecté des moyens considérables. Il reviendra par la suite à nos footballeurs d’être à la hauteur de leur réputation et du palmarès élogieux de leurs illustres devanciers. Ils ont montré par le passé qu’ils en sont capables. » Dans le présente dossier, notre rédaction, à partir de ce discours, examine les faits sur le terrain dans le domaine de l’emploi, de la sécurité, du sport et des rapports des jeunes aux réseaux sociaux.

La situation est encore trouble

Au moment où le chef de l’Etat estime que la zone anglophone se stabilise, les armes crépitent, et les Camerounais tombent.

« La capacité de nuisance de Boko Haram a été considérablement réduite, grâce à l’action conjuguée des forces de défense et des populations camerounaises ; des mesures d’accompagnement ont permis à de nombreux déplacés et réfugiés de rentrer chez eux ; la situation se stabilise dans le Sud-Ouest et le Nord-Ouest, ce qui devrait permettre à la Commission pour la Promotion du Bilinguisme et du Multiculturalisme de s’attaquer au cœur du problème ».

Ces propos sont de Paul Biya, le président de la République. La veille, 06 militaires du BIR ont tués dans le parc de Bouba Ndjidda par des braconniers lourdement armés. Parmi eux,  le Capitaine Liman Dalaina Filbert, le sergent Nyangono Ernest, le caporal Medjou Noule William, le caporal Marcel Ndipnu Caporal Farina Saidou, le soldat 2ème classe Timamo Tassata. Dans l’Adamaoua, les enlèvements des éleveurs se sont poursuivis. Le lendemain de son discours un kamikaze a été abattu par l’armée et un autre tué dans l’explosion de sa charge à Kordo, à une dizaine de kilomètres de Kolofata.

Pendant ce temps, trois gen- darmes ont été tués à Kembong dans la région du Sud-Ouest. Bien plus, il y a eu d’autres attaques « parsemées et maîtrisées ». Plus grave, à Batibo  (Nord-Ouest), le sous-préfet local a été enlevé. Sa voiture a été retrouvée brûlée dimanche matin, et lui, introuvable. "On a constaté que la voiture du sous-préfet a été emportée et brûlée par des inconnus dans un endroit isolé. Je ne sais pas s'il a été effectivement enlevé ou alors s'il a pu s'enfuir", a déclaré à l'AFP le député Social democratic front (SDF) et vice-président de l'Assemblée nationale.

Mbah Ndam a ajouté que le défilé de la fête de la Jeunesse du 11 février, qui devait être présidé par le sous-préfet, n'a de fait pas eu lieu à Batibo. En fait, ces sécessionnistes ont menacé depuis quelques jours de troubler les célébrations du 11 février, date du référendum qui a réuni francophones et anglophones camerounais en 1961 transformé en 1966 en "fête de la Jeunesse". Face à ces menaces, des mesures sécuritaires ont été prises. Il en est ainsi du couvre-feu instauré dans les deux régions. Bien avant l’incident du 11 février, au moins 26 membres des forces de sécurité ont été tués par ces séparatistes présumés. Difficile dans ce contexte d’affirmer que la situation se stabilise.

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