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© Cameroon Tribune : Jean Marie NZEKOUE
- 26 Jan 2018 00:50:44
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Cameroun :: Lions A' : Autopsie D'une Débâcle :: Cameroon
L’équipe a débarqué au Maroc avec beaucoup de certitudes, mais sans arguments convaincants. L’élimination n’est qu’une conjonction de plusieurs facteurs préjudiciables.
L’équipe du Cameroun qui vient de quitter le Championnat d’Afrique des nations de football 2018 aura donc bu le calice jusqu’à la lie. Déjà battue lors des deux premiers matchs par le Congo et l’Angola, éliminée par conséquent du tournoi, la sélection nationale avait l’occasion de relever la tête mercredi lors du troisième match de poule face au Burkina Faso. Elle s’est contentée d’un résultat de parité (1-1), obtenu au forceps. Avant d’analyser en détail ce qui n’a pas fonctionné, le bilan des Lions A’ se résume à quelques chiffres : trois matchs, trois buts encaissés, un seul marqué, sept points concédés et un seul engrangé. Trop maigre.
Inefficacité chronique
On ne le dira jamais assez : pour gagner un match de football ou remporter un trophée, il faut marquer plus de buts que l’adversaire en encaissant le moins possible. Or, sur le plan de la générosité offensive, les Lions A’ sont restés inoffensifs. Leur manque de lucidité dans la surface adverse est problématique. Ils ne marquent pas, si oui, très peu. En trois matchs disputés au CHAN, un seul but a été marqué. Ce déficit de réalisme offensif s’était déjà remarqué en phase des qualifications et ce n’est pas la victoire face à un adversaire de seconde zone comme Sao Tome qui pouvait changer la donne. La lourde défaite face au Maroc en match de préparation était déjà un sérieux avertissement qui n’a pas été pris au sérieux. Que pouvait-on attendre de plus d’une sélection qui termine une rencontre sans effectuer trois bons tirs cadrés ?
Du casting et du coaching
La prestation sur un terrain est aussi tributaire de la forme physique des joueurs, des choix opérés et de la stratégie mise en place par le sélectionneur. Sur tous ces aspects, on peut se demander si l’équipe était vraiment au top pour relever le défi. D’aucuns ont noté des erreurs de casting et les méthodes de l’encadrement technique qui aurait pu mieux faire avec un effectif certes amoindri par l’absence de certains joueurs-clés du championnat national. Si on ajoute à cela une communication par trop euphorique qui ressemblait parfois à un manque de respect pour l’adversaire, des lacunes individuelles au niveau des joueurs et l’absence des réajustements indispensables, on aboutit à une impression de routine. Aucune créativité dans le jeu, aucune étincelle susceptible de renverser la vapeur, aucun sursaut d’orgueil. Une attitude proche de la résignation. On aura remarqué que tous les deux buts encaissés sur pénalty provenaient d’un mauvais placement défensif que les adversaires ont vite perçu comme une grave lacune à exploiter.
Pression psychologique
Les spécialistes en psychologie du sport ont expliqué à suffisance l’importance du facteur mental dans la performance de haut niveau. L’entrée en action des muscles ne peut produire l’effet escompté que dans les bonnes dispositions psychologiques. Sans excuser leurs propres limites, il est possible que des jeunes joueurs peu expérimentés et fragiles sur le plan mental aient mal encaissé le poids de la pression exercée sur eux. Ils ont donné l’impression de jouer avec la peur de l’échec en rapport avec les objectifs claironnés en début de compétition, sans rapport réel avec leurs forces et faiblesses.
Quelle ambiance ?
Globalement et si l’on sen tient aux apparences, le séjour des Lions A’ au Maroc n’a pas connu de remous notables. Contrairement aux bruits de casseroles auxquels les sélections nationales nous avaient habitués en compétitions internationales, on n’a entendu jusqu’ici de son discordant dans la tanière. Ce que l’on sait avec certitude c’est que la copie rendue a été en-deçà des attentes. Mais en l’absence d’informations vérifiables, nul ne peut se prononcer avec exactitude sur l’ambiance qui a prévalu au sein d’un groupe qui aura vécu presque reclus dans son antre d’Agadir lors du CHAN. A l’instar de nombreux observateurs, on peut néanmoins s’interroger sur ce qui s’est réellement passé pour qu’une équipe qui se projetait au moins au stade des demi-finales ait quitté la compétition dès les deux premiers matchs dans l’anonymat le plus total. Ce qui peut laisser supposer qu’une série de facteurs aggravants n’auront pas permis aux joueurs de se libérer totalement de la crispation et du doute .
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