Lions A' : Autopsie d'une débâcle
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L’équipe a débarqué au Maroc avec beaucoup de certitudes, mais sans arguments convaincants. L’élimination n’est qu’une conjonction de plusieurs facteurs préjudiciables.  

L’équipe du Cameroun qui vient de quitter le  Championnat d’Afrique des nations de football 2018 aura donc bu le calice jusqu’à la lie. Déjà battue  lors  des  deux  premiers matchs par le Congo et l’Angola, éliminée  par  conséquent  du tournoi, la sélection nationale avait  l’occasion  de  relever  la tête mercredi lors du troisième match de poule face au Burkina Faso. Elle s’est contentée d’un résultat de parité (1-1), obtenu au  forceps.  Avant  d’analyser en détail ce qui n’a pas fonctionné, le bilan des Lions A’ se résume  à  quelques  chiffres  : trois matchs, trois buts encaissés, un seul marqué, sept points concédés et un seul engrangé. Trop maigre.

Inefficacité chronique

On  ne  le  dira  jamais  assez  : pour gagner un match de football ou remporter un trophée, il  faut  marquer  plus  de  buts que l’adversaire en encaissant le  moins  possible.  Or,  sur  le plan de la générosité offensive, les  Lions  A’ sont restés inoffensifs. Leur manque de lucidité dans  la  surface  adverse  est problématique. Ils ne marquent pas, si  oui, très  peu. En  trois matchs disputés au CHAN, un seul but a été marqué. Ce déficit de réalisme offensif s’était déjà  remarqué  en  phase  des qualifications  et ce  n’est  pas la victoire face à un adversaire de seconde zone comme Sao Tome  qui  pouvait  changer  la donne. La lourde défaite face au Maroc en match de préparation  était  déjà  un  sérieux avertissement qui n’a pas été pris au sérieux. Que pouvait-on attendre de plus d’une sélection  qui  termine  une  rencontre sans effectuer trois bons tirs cadrés ?  

Du casting et du coaching

La  prestation  sur  un  terrain est aussi tributaire de la forme physique des joueurs, des choix opérés et de la stratégie mise en place par le sélectionneur. Sur tous ces aspects, on peut se demander si l’équipe était vraiment au top pour relever le défi. D’aucuns ont noté des erreurs de casting et les méthodes de l’encadrement technique qui aurait pu mieux faire avec  un effectif certes amoindri  par  l’absence  de  certains joueurs-clés  du  championnat national.  Si  on  ajoute  à  cela une  communication  par  trop euphorique  qui  ressemblait parfois à un manque de respect pour l’adversaire, des lacunes individuelles  au  niveau  des joueurs et l’absence des réajustements indispensables, on aboutit  à  une  impression  de routine. Aucune créativité dans le  jeu,  aucune  étincelle  susceptible de renverser la vapeur, aucun  sursaut  d’orgueil.  Une attitude proche de la résignation.  On  aura  remarqué  que tous les deux buts encaissés sur  pénalty  provenaient  d’un mauvais  placement  défensif que  les  adversaires  ont  vite perçu comme une grave lacune à exploiter.  

Pression psychologique

Les spécialistes en psychologie du sport ont expliqué à suffisance l’importance du facteur mental  dans  la  performance de  haut  niveau.  L’entrée  en action  des  muscles  ne  peut produire l’effet escompté que dans les bonnes  dispositions psychologiques. Sans excuser leurs propres limites, il est possible que  des  jeunes  joueurs peu expérimentés et fragiles sur  le  plan  mental  aient  mal encaissé le poids de la pression exercée sur eux. Ils ont donné l’impression  de  jouer  avec  la peur de l’échec en rapport avec les objectifs  claironnés en début de compétition, sans rapport réel avec leurs forces et faiblesses.

Quelle ambiance ?

Globalement et si l’on sen tient aux apparences, le séjour des Lions A’ au Maroc n’a pas connu de  remous notables.  Contrairement aux bruits de casseroles auxquels les sélections nationales  nous  avaient  habitués en  compétitions  internationales, on n’a entendu jusqu’ici de son discordant dans la tanière.  Ce  que  l’on  sait  avec certitude  c’est  que  la  copie rendue a été en-deçà des attentes. Mais en l’absence d’informations vérifiables, nul ne peut se prononcer avec exactitude sur l’ambiance qui a prévalu  au  sein d’un groupe  qui aura vécu presque reclus dans son  antre  d’Agadir  lors  du CHAN. A l’instar de nombreux observateurs,  on  peut  néanmoins s’interroger  sur ce  qui s’est  réellement  passé  pour qu’une équipe qui se projetait au moins au stade des demi-finales ait quitté la compétition dès les deux premiers matchs dans l’anonymat le plus total. Ce  qui  peut  laisser  supposer qu’une  série  de  facteurs  aggravants n’auront pas permis aux joueurs de  se libérer totalement  de  la  crispation  et du doute .

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