Les petits pas du retour à  la salubrité
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Les équipes d’Hysacam sont à nouveau à pied d’oeuvre, après le paiement par l’Etat de près de 6 milliards Fcfa représentant une partie de la dette de l’entreprise de collecte de déchets.

Une terre noire parsemée de débris s’étale sur plusieurs mètres de part et d’autre du bac à ordures au lieu-dit montée Manguiers. L’aspect autour de ce contenant est révélateur de ce que la terre a été retournée il n’y a pas longtemps. Certainement par les agents de l’entreprise Hygiène et salubrité du Cameroun (Hysacam). Ce 11 janvier 2018, il n’y a plus que les vestiges des déchets qui partageaient le trottoir et la chaussée (déjà restreinte) avec les piétons et conducteurs pendant la période des fêtes de fin d’année.

Le bac à ordures en question installé à l’entrée du marché dans ce quartier de Yaoundé débordait depuis un moment. Du moins, avant le paiement d’une partie de la dette due par le gouvernement à la société de collecte des déchets. « Une partie de l’argent qui nous a permis de payer nos fournisseurs, de dédouaner du matériel qui était bloqué depuis longtemps au port, des pièces détachées. Cela a eu pour conséquence d’améliorer la disponibilité de nos camions.

Vous avez constaté la propreté. Nous sommes disposés à travailler à mesure que toutes les parties jouent véritablement leur rôle. La propreté de la ville est notre métier. Donc, si tout est mis en oeuvre, il n’y a pas de raison que la ville retombe dans les travers », explique Claude Eboute Mbappe, directeur de l’agence Hysacam de Yaoundé.

Un redéploiement observable en demi-teinte dans toute la capitale politique. Les habitudes ont la peau dure dans les marchés Etoudi et Mendong, où les détritus sont encore visibles. Dans la zone Biyem-Assi lac, une montagne d’ordures jouxte la chaussée. Le va-et-vient des mouches n’émeut plus les habitants qui commercialisent des fruits, des beignets et autres aliments aux abords de cette poubelle géante. Au niveau de Nkoabang, de la fumée s’échappe du bac. « Nous devons également relever quelques problèmes qui ne relèvent pas de la communauté urbaine de Yaoundé (Cuy), ni d’Hysacam, mais de la population : l’incivisme. Il faut qu’on essaye de comprendre qu’il faille jeter les ordures là où c’est prévu. Nous avons également vu qu’il ya encore un désordre au niveau des marchés », déplore le ministre de l’Habitat et du Développement urbain (Minhdu), Jean Claude Mbwentchou, suite à une visite conjointe de la ville de Yaoundé avec le délégué du gouvernement près de la Cuy, les responsables d’Hysacam et la secrétaire d’Etat au Minhdu.

Supercherie

La société Hysacam est habituée aux problèmes d’incivisme des populations, mais a du mal à faire face à ses charges. Une situation qui a impacté sur les prestations : le ramassage des ordures de plus en plus rare, le paiement irrégulier des salaires… La somme due par l’Etat à Hysacam s’élevait à environ 13 milliards Fcfa. Près de 6 milliards Fcfa de cette dette ont été versés par le gouvernement. Pour assurer la propreté continue des villes camerounaises, le président de la République a prescrit l’ouverture à la concurrence dans ce domaine où Hysacam avait le monopole jusqu’ici. « Le ministre des Marchés publics est en train de prendre des dispositions et les autres villes doivent suivre. Mais l’appel à la concurrence ne veut pas dire qu’on ferme la concurrence à celle qui est déjà là », rassure le Minhdu. D’ailleurs, Hysacam se dit prêt à faire face à la compétitivité.

Toutefois, les challenges liés à la localisation et l’environnement sont encore plus denses. D’après le responsable du site de traitement de déchets de Nkolfoulou, Steve Noutat, « chaque jour, nous produisons environ 1300 tonnes de déchets et ils sont enfouis dans l’ensemble du site. Nous avons essayé de déterminer la durée de vie du site pour voir combien de temps on devait encore pouvoir y travailler et anticiper sur la mise à disposition d’un nouveau site. Et c’est entre cinq et dix ans ». Un retour à la salubrité qui intervient alors qu’une mission d’inspection de la commission de suivi des préparatifs de la Confédération africaine de football (Caf) pour la Can 2019 a débuté vendredi dernier à Yaoundé.

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