COUP D'ETAT AVORTé DE MONGOMO : Tensions entre Yaoundé, Malabo et N'Djamena
CAMEROUN :: POLITIQUE

Cameroun :: Coup D'Etat Avorté De Mongomo : Tensions Entre Yaoundé, Malabo Et N'djamena :: Cameroon

Alors que la Guinée-équatoriale a décidé de la fermeture unilatérale de sa frontière avec le Cameroun qui détient encore une trentaine de présumés mercenaires, des ressortissants tchadiens sont systématiquement traqués et arrêtés par les forces de sécurité équato-guinéennes.

La nouvelle est tombée, comme un véritable coup de tonnerre, le 27 décembre 2017. Nicolas Obama Nchama, le ministre équato-guinéen de la Sécurité nationale annonçait sur les ondes de la radio nationale, «l'échec d'une tentative de coup d'Etat», contre Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, le président de ce pays. «Nous avons immédiatement activé une opération de démantèlement en collaboration avec les services de sécurité camerounais», précise le ministre équato-guinéen dans un communiqué du 3 janvier 2018.

Bilan des courses, une trentaine  de personnes interpelées à Kye-Ossi, petite localité du au Sud du Cameroun, frontalière à la Guinée-équatoriale, par le Groupement mobile d’intervention N° 8 d'Ebolowa. Les sources sécuritaires dévoilent un commando constitué de 18 Tchadiens, 5 Centrafricains, 2 Camerounais, 1 Equato-guinéen, entre autres. Lourdement armés, les présumés mercenaires étaient placés sous le commandement de Mahamat Kodo Bani Godi, un ancien général tchadien, dont certains disent être en froid avec Idriss Deby Itno, le président du Tchad.

Au moment où les présumés putschistes s'apprêtaient à donner l'assaut sur Ebibeyin, Mongomo, Bata et Malabo à partir de Kye-Ossi, Teodoro Obiang Nguema était présent au palais présidentiel de Koete Mongomo. Les personnes interpelées ont immédiatement été conduites sous bonne escorte vers Ebolowa, la capitale régionale du Sud Cameroun. Malabo s'est empressé de prendre illico presto ses premières mesures conservatoires. La frontière entre le Cameroun et la Guinée-équatoriale a été fermée. Si des sources à Yaoundé indiquent la décision «normale», elles s'étonnent néanmoins de son caractère «unilatéral».Autre mesure postputsch manqué, la vague d'arrestations des ressortissants tchadiens vivant en Guinéeéquatoriale.

Paul Nahari Nguaryanan, le ministre tchadien des Affaires étrangères, dépêché à Malabo après les faits, s'indigne : «les tchadiens innocents devraient être libérés immédiatement, mais à notre grande surprise, il y a de nouvelles arrestations». Le plénipotentiaire tchadien a d'ailleurs adressé, les jours suivants son déplacement à Malabo, une correspondance à Agapito Mba-Mapuy, le ministre équato-guinéen des Affaires étrangères, dénonçant le traitement réservé à ses compatriotes. Malabo a d'abord justifié la vague d'arrestations des ressortissants tchadiens par «leur situation irrégulière» dans ce petit Etat pétrolier d’Afrique centrale. Le jeudi 11 janvier 2018, Agapito Mba-Mapuy justifiait de nouveau que «les arrestations font partie de l'enquête sur la tentative de coup d'Etat». N’Djamena dénombre ainsi à une quarantaine les Tchadiens arrêtés dans le cadre de ladite enquête. Des commerçants en majorité.

Entre fermeture unilatérale de la frontière Cameroun / Guinée- équatoriale par Malabo, des arrestations des Tchadiens résidant en Guinéeéquatoriale, le maintien en détention des présumés coupables par le Cameroun, la sous-région baigne dans la tension. Un climat de suspicion y règne.

Lire aussi dans la rubrique POLITIQUE

Les + récents

partenaire

canal de vie

Vidéo de la semaine

évènement

Vidéo


L'actualité en vidéo