Présidentielle 2018 : Les petites attentions de Paul Biya
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Alors qu’il n’est pas encore officiellement candidat, le président de la République multiplie les opérations de charme.

Une journée de juillet 2016. Au ministère de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire, le chef de ce département s’apprête à signer un prêt concessionnel de 75 milliards Fcfa avec Exim Bank China. Le financement est destiné à la construction de 10 centres de développement du numérique, dont huit dans les universités d’Etat. Presqu’au même moment, le ministre de l’Enseignement supérieur (Minesup), reçoit un coup de fil de la présidence de la République : le projet « un étudiant, un ordinateur », sur lequel quelques stratèges politiques d’Etoudi cravachent depuis plusieurs semaines, a été validé. Ce sera la nouvelle affectation des fonds issus du prêt.

Pour de nombreux analystes, il s’agit d’une opération politique, à visées électoralistes. Le Premier ministre le fera souvent comprendre au Minesup Jacques Fame Ndongo, notamment quand il lui rappelle, cet après-midi du 22 décembre 2017, que la distribution des ordinateurs tout fraichement débarqués à l’aéroport de Nsimalen, va commencer par les deux universités de Yaoundé, et non plus par les universités de Maroua et de Ngaoundéré comme initialement prévu. « C’est une opération très politique », va insister le chef du gouvernement.

Comme en février 2011 - veille d’élection présidentielle - où Paul Biya avait lancé l’opération de recrutement de « 25.000 jeunes diplômés dans la Fonction publique », le projet de distribution d’ordinateurs aux étudiants apparaît dès lors comme un besoin de satisfaire (une nouvelle fois) une des franges de la société la plus désoeuvrée, mais davantage, de s’attirer les sympathies de cet important bassin électoral à quelques mois de la présidentielle. Des jeunes, il en est encore question dans l’un des derniers actes du chef de l’Etat.

Lundi dernier en effet, le président de la République signe deux actes décrets : l’un porte sur la création de la Faculté de médecine et des sciences biomédicales (Fmsb) de Garoua et de l’Ecole normale supérieure (Ens) de Bertoua ; qui sont toutes rattachées à l’Université de Ngaoundéré. Fait rarissime dans la lourde bureaucratie camerounaise, lesdites écoles seront fonctionnelles dès le mois de février prochain, avec dans l’intervalle, le recrutement de 85 étudiants à la Fmsb de Garoua et 250 élèves à l’Ens de Bertoua.

Plus tôt, le 31 décembre dernier, Paul Biya se penchait au chevet des Petites et moyennes entreprises (Pme), financièrement étranglées par l’énorme ardoise de l’Etat. «La conjoncture internationale défavorable […] a négativement impacté la croissance économique et le progrès social dans [notre] pays. Il en est en outre résulté des difficultés de trésorerie, dont les fournisseurs de l’Etat et particulièrement les Petites et moyennes entreprises, ont fortement pâti», avait alors  constaté le chef de l’Etat avant de promettre : «une attention particulière sera accordée à la situation des Pme, notamment pour ce qui est du règlement prioritaire de la dette qui leur est due, comme de l’amélioration de leur accès au crédit bancaire».

Le patronat, qui n’en demandait pas moins, a salué cette attention du président de la République. La prochaine élection présidentielle est prévue pour octobre 2018. Paul Biya, qui n’a officiellement pas encore déclaré sa candidature, semble pourtant y penser tous les matins devant son miroir. Difficile, en l’état actuel des choses, de dire qui du potentiel candidat ou du président de la République est derrière ces opérations de charme.

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