Rétrospectives : Ils ont fait bouger le Cameroun en 2017
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Rétrospectives : Ils ont fait bouger le Cameroun en 2017 :: CAMEROON

Leaders, meneurs d’hommes, stars, techniciens ou administrateurs portés à la tête des hautes institutions sportives en Afrique ou au Cameroun pour la plupart, ces hommes dont le règne au trône aura connu lueurs et leurres ; succès ou déchéance avec fracas, ont marqué d’une pierre blanche l’année écoulée. Zoom sur ces figures du mouvement sportif aux destins parfois similaires.

1-Les Lions indomptables sur le toit de l’Afrique
Appelez-nous Lions 5 étoiles ! Le Cameroun est redevenu le roi de l'Afrique en battant l'équipe nationale d'Egypte le 05 février en finale de la Can 2017. De surprise en surprises, cette expédition en terre gabonaise aura été fatale pour tous ceux qui ont eu le malheur de croiser le chemin des poulains d'Hugo Broos puisque même les Pharaons qu'on présentait comme l'ogre de ce tournoi, ont finalement fini leur course « dans la sauce » pour reprendre cette expression reprise en chœur par les supporters du Onze national. Le pays de Samuel Eto’o renoue avec le sacre 15 ans après, trônant majestueusement sur le toit du continent. L’équipe d’Hugo Broos, rajeunie par la force des choses avec sept défections majeures et volontaires, a réussi à aligner les bons hommes et les bons mots. Solide mais joueuse, sérieuse mais inventive, la formation qui est un savoureux mélange de rugosité et de vitesse, de prudence et de prises d'initiatives aura fait rêver tout un continent.

2-Ahmad Ahmad : l’ouragan qui déracina le baobab
Tremblement de terre à Addis-Abeba ! Coup de tonnerre sous le ciel de l’Ethiopie ! Révolution à la Caf ! Réunie le 16 mars 2017 à Addis-Abeba, l’assemblée générale de l’instance dirigeante du football africain élit comme président Ahmad Ahmad. Plébiscité avec 34 voix contre 20, le Malgache réalise la surprise et succède au camerounais Issa Hayatou, en poste depuis 1988 et qui briguait un 8e mandat. Président de la Fédération de Madagascar, mais également sénateur et anciennement ministre, l’administrateur de 57 ans bénéficie d’une dynamique favorable avec le soutien des 14 fédérations de la Cosafa (Conseil des fédérations d’Afrique australe). Signe qui ne trompe pas, l’ex-président par intérim de la Fifa a cette fois été battu par vote à bulletin secret, alors qu’il avait régulièrement été élu par acclamation lors des derniers mandats. Ses soutiens haut placés n’auront pas suffi et le président de la Fifa, Gianni Infantino, officieusement favorable au changement, charge désormais à Ahmad, chantre de la « transparence », de se montrer à la hauteur des espoirs suscités par cette alternance tant attendue. A peine sur le trône, l’homme qui opte pour une Can à 24, met en garde le pays hôte de l’édition 2019 qui n’est autre que le Cameroun de son illustre prédécesseur. La lenteur dans les chantiers et le non-respect des délais prescrits par la Caf restent des solides motifs pour lui retirer l’organisation. La guerre entre Yaoundé et le Caire est ouverte.

3- Retraite forcée d’Issa Hayatou à l’Anafoot
Le 24 mai 2017, Paul Biya, à travers un décret lu au journal de 17h au Poste national de la Cameroon radio and television (Crtv), nomme Issa Hayatou premier président du conseil d’administration de l’Académie nationale de football (Anafoot). Après 27 ans à la tête de la Caf, le digne fils de Garoua 70 ans va donc piloter pendant quatre ans, les rênes de cette structure qui a pour principales missions, l’initiation et l’encadrement des jeunes à la pratique du football de haut niveau, la formation initiale et continue des formateurs à l’enseignement théorique et à la pratique élaborée de la discipline, le développement de l’expertise locale dans les métiers y liés, la collecte, la conservation et la diffusion de la documentation ainsi que la recherche fondamentale et appliquée. Certains parlent de lot de consolation ; de pension retraite ; un petit présent pour essuyer les larmes d’Hayatou ou encore un pansement pour lui faire oublier les plaies béantes laissées par l’élection à la présidence de la Caf. D’autres par contre estiment que c’est une juste récompense pour les loyaux services rendus à l’Afrique pendant une trentaine d’années de magistère ; un adoubement du patriarche qu’il représente dans la galaxie foot.

4-Enow Ngachu : le second nom de Dieu c’est le temps
Il n’a rien demandé ; il a juste travaillé à faire de l’équipe nationale de football féminine, une machine à victoires, un groupe dont la notoriété va bien au-delà des frontières du continent. Quoique malheureuse finaliste de la dernière Coupe d’Afrique en 2016 au Cameroun, le collectif Enganamouit, Aboudi Onguéné et Cie peut dire merci à leur sélectionneur qui leur a permis de briller au firmament. En guise de récompense, Enow Ngachu se voit barder d’une récompense qu’il n’attendait pas vraiment : directeur général de l’Anafoot. L’histoire retiendra qu’il celui qui a donné au foot féminin une nouvelle image. Son sens du sacrifice et sa passion pour le football lui a ouvert les portes de la sélection nationale en 2003. Et ce n'est pas un fait du hasard pour le natif de la Manu division car il a luiluimême joué au football (Diamant de Yaoundé et Sable de Batié). Par le pouvoir du décret, l’homme va troquer son survêtement au costume sur mesure de Dg.

5-Tombi à Roko ou la chute d’un régime (mal élu)
Le 23 août 2017, sur décision du Bureau du conseil de la Fédération internationale de football association (Fifa) signée le 23 août 2017, un Comité de normalisation est nommé au sein de la Fédération camerounaise de football (Fécafoot). Mettant brusquement fin au séjour du Comité exécutif élu le 28 septembre 2015. La décision de la Fifa consacre la chute avec fracas d’un exécutif longtemps combattu et finalement abattu. Ce serait un doux euphémisme que de dire que le le désormais ex président de la Fécafoot, qui a démarré son « règne » dans un environnement marqué par une crise post-électorale visant à contester sa légitimité à la tête de l’exécutif qu’il conduit, était dans un chaudron depuis le 29 septembre 2015, date de son installation. Porteur d’un ambitieux programme de développement du football au Cameron, il voulait contre vents et marées, ignorer la dissidence pour progresser. Chef de file de la nouvelle Fécafoot composite, qu’il qualifiait lui-même de « nouvelle dynamique », l’ancien secrétaire général, devenu Numéro 1 de l’instance faîtière du sport roi au pays de Samuel Eto’o, est contesté, vomi, honni et désavoué par presque tout l’ensemble du gotha du football camerounais du fait de son appartenance à l’ancien régime Iya. Une fois sur le trône (querellé), l’ancien président de la Commission des arbitres à la Ligue provinciale de football du Littoral est balayé après seulement deux ans de règne.

6-Dieudonné Happi, l’apôtre de la normalisation
Pour un contrepied, la désignation de Me Dieudonné Happi comme président du Comité de normalisation à la Fécafoot, en est un. Alors qu’une pléiade de noms bien connus du gotha footballistique était fortement pressentie à ce poste, c’est finalement sur l’homme à la chevelure grisonnante que les émissaires de la Confédération africaine de football et la Fédération internationale de football association (Fifa) ont jeté leur dévolu. L’instance estime que cet avocat qu’on dit rigoureux et méticuleux dans l’exercice de ses fonctions, a le parfait profil, le recul nécessaire et les compétences requises pour conduire à bon port les différentes missions qui lui sont assignées ainsi qu’à l’équipe qu’il a la lourde charge de diriger. Il s’agit de Marcelle Denise Ambomo (vice-présidente), Maurice Samuel Bellet Edimo, Abdou Oumerou et Kevin Njomo Kamdem. Sont inscrits sur la feuille de route de ces éboueurs : «gérer les affaires courantes ; élaborer en consultation avec toutes les parties prenantes, de nouveaux statuts qui soient en conformité avec les statuts et standards de la Fifa ainsi qu’avec la législation nationale obligatoire en vigueur ; réviser les statuts des ligues régionales et départementales et s’assurer de leur conformité vis-à-vis des statuts de la Fécafoot ; identifier les délégués de l’assemblée générale de la Fécafoot ainsi que des ligues régionales et départementales ».

7-Hugo Broos, le « roi » belge déchu
Poussé vers la sortie à cause des récentes contreperformances de la sélection nationale fanion et lâché par ses soutiens à la présidence de la République, Hugo Broos a vu son contrat résilié le 4 décembre 2017 par le Comité de normalisation de la Fécafoot. Le sacre du Cameroun à la Coupe d’Afrique des nations (Can) 2017 n’aura pas suffi à convaincre Dieudonné Happi et ses collaborateurs qui signent le communiqué annonçant le limogeage du désormais ex patron de l’encadrement technique des champions d’Afrique en titre. Alors que le contrat du « sorcier blanc » courait jusqu’au 9 février 2018, le président et les membres du Comité de normalisation n’ont pas trouvé meilleur choix que de le résilier. Même s’il s’agit en fait, d’un limogeage symbolique puisque le technicien belge n’avait pas de match avant cette date avec la sélection nationale. Ironie du sort, le sélectionneur de l’équipe nationale fanion qui attend désespérément la décision du ministre des Sports et de l’éducation physique, veut traîner la Fécafoot devant les tribunaux pour rupture abusive de son contrat. L’idylle entre le technicien de 65 ans et le Cameroun est très loin de se terminer à l’eau de rose. Du banc de l’encadrement technique sur lequel il a été installé en février 2016, c’est assurément dans les prétoires qu’il entend achever son bail au sein de la tanière des fauves.  

8-Le rêve brisé de Vincent Aboubakar Aboubakar ?
Non merci ! Pas cette année. Le Cameroun attendra encore. Le Ballon d’or se sera pour une autre fois. Ainsi en a décidé la Caf qui, après avoir présenté une liste de 30 puis 11 nommés pour le titre de « Joueur Africain de l’année », a dévoilé le 18 décembre 2017, la liste des trois finalistes. Le titre de l’édition 2017 se jouera entre l’Egyptien Mohamed Salah (Liverpool), récent vainqueur du Trophée Bbc, le Gabonais Pierre-Emerick Aubameyang (Dortmund), lauréat en 2015 et 21e au Ballon d’Or 2017, et le Sénégalais Sadio Mané (Liverpool), 23e au Ballon d’Or. Pour le champion d’Afrique camerounais Vincent Aboubakar qui croyait en ses chances, l’aventure s’arrête donc là. Une grosse surprise au regard de l’accomplissement de l’ancien attaquant du Coton sport de Garoua en 2017. Héros de la Can 2017 avec à la clé, le plus beau but de la compétition, champion de Turquie, 21 buts toutes compétions confondues en club depuis le début de la saison 2017-2018 Abou n’a pas séduit la Caf. Pourtant il a été l’un des artisans majeurs pour la qualification des Dragons aux huitièmes de finale de cette compétition. Cerise sur le gâteau, avec 22 buts inscrits en 24 matches joués, toute compétition confondue, l’attaquant des Lions indomptables devient le premier joueur du FC Porto a claqué une telle performance. Soit un ratio de 0,91 but par match.

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