ASSAINISSEMENT URBAIN : La concurrence s'installe dans le ramassage d'ordures
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Suite à une instruction de la présidence de la République, la société Hygiène et salubrité du Cameroun (HYSACAM) ne sera plus seule à opérer dans ce secteur en 2018.

Si les appels d’offres n’ont pas encore été lancés, les autorités municipales de Yaoundé font savoir que le ministère des Marchés publics (Minmap) est déjà en possession du dossier y afférent. Aussi, l’année 2018 ne saurait s’achever sans que l’on ne voit entrer en scène, de nouvelles entreprises spécialisées dans la collecte et le traitement des déchets menagers. Si tout se passe dans les normes, cela pourrait être effectif au plus tard en avril 2018, vu que d’après Cameroon tribune, « le contrat avec Hysacam s’achevant le 31 décembre 2017, la Communauté urbaine de Yaoundé(CUY) a sollicité une prolongation de trois mois pour éviter la rupture dans le service du ramassage.» Ce sont 40 milliards de FCFA qui seront mis à la disposition des nouveaux prestataires pour une période de cinq ans.Si c’est une prolongation plutôt qu’un renouvellement de contrat qui a été sollicitée par la CUY, c’est que Hysacam a rencontré d’énormes difficultés dans l’accomplissement de ses missions au cours des dernières années.

Ainsi, le 25 janvier 2017, le secrétaire général de la présidence de la République saisissant son homologue de la Primature au sujet de l’«organisation du ramassage des déchets dans les centres urbains» indique : «Dans l’optique d’une meilleure gestion du secteur d’activités susvisé, et eu égard aux difficultés récurrentes rencontrées par la Société d’hygiène et de salubrité du Cameroun [Hysacam], j’ai l’honneur de vous faire connaître que monsieur le président de la République a prescrit l’ouverture à la concurrence de l’activité de collecte et de traitement des ordures dans les centres urbains.»

Au rang des « difficultés récurrentes » ayant justifié cette prescription du chef de l’Etat à ouvrir la concurrence dans ce secteur, Hysacam évoque certes un parc automobile vieillissant, une croissance démographique des métropoles et des embouteillages permanents qui ralentissent le transport des déchets vers les centres de traitement, mais s’appesantit davantage sur les impayés de l’Etat. Ce que ne nie pas la CUY. En effet, toujours dans les colonnes du quotidien à capitaux publics, un responsable de cette administration affirme : « Avec la CUY, le contrat en cours concerne la période 2013- 2017 pour un montant de 7,4 milliards de FCFA financé à 6,4 milliards de FCFA par le budget de l’Etat et un milliard de FCFA par la CUY qui s’est entièrement acquittée de sa quotepart. »

IMPAYÉS DE L'ETAT

Le manque à gagner induit par l’irrégularité des paiements de l’Etat (sur 6,4 milliards de FCFA attendus, seul 1000 000 000 de FCFA a déjà été versé), explique principalement le fait que la collecte et le traitement des ordures aient enregistré durant l’année 2017 de sérieux désagréments dans les villes de Yaoundé et Douala notamment. D’ailleurs, le ministre de l’Habitat et du Développement urbain, Jean Claude Mbwentchou a récemment reconnu au sénat qu’ Hysacam revendique le paiement par le gouvernement des arriérés de plusieurs milliards de FCFA.

Il  a dévoilé que le Premier ministre, a instruit le ministre des Finances de procéder à leur apurement et son département ministériel, qui assure la tutelle technique de cette société, suit attentivement le dossier. Etant entendu que dans l’appel d’offres en préparation, le mode de paiement du ou des prestataires retenus sera le même qu’avec Hysacam (15% pour la Communauté urbaine de Yaoundé et 85% pour le budget de l’Etat), l’opinion publique se demande si l’Etat qui se trouve aujourd’hui insolvable vis-à-vis d’un seul opérateur, pourra inverser la courbe lorsqu’ils seront plusieurs.

Surtout que d’ici-là, rien n’augure que les contraintes conjoncturelles évoquées pour justifier le non-paiement des prestations seront levées. Entre temps, l’entreprise qui sur le terrain détient encore le monopole dans le secteur, affute ses armes pour faire face à la concurrence. Le 19 octobre 2017, le président directeur général de Hysacam, Michel Ngapanoun, paraphait une convention de prêt de 24,5 milliards de FCFA pour l’acquisition de 211 camions et de 17 engins lourds. Le matériel roulant dont la livraison est prévue pour s’achever en mars 2018 au plus tard, devrait permettre à l’entreprise d’étendre ses services à 16 millions de bénéficiaires.

Mais surtout, de créer 500 emplois au cours des cinq prochaines années.

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