Deux personnes inculpées à  la suite de la saisie de 216 pointes d'ivoire et 81 queues d'éléphant dans la voiture d'un colonel
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Des agents de la faune ont arrêté deux personnes qui ont été inculpées à Djoum à la suite de la saisie de 216 pointes d’ivoire et 81 queues d’éléphant dans la voiture d'un colonel de la gendarmerie le 11 décembre 2017.

Les deux ont été inculpées pour la détention et la commercialisation illégales des produits d'espèces fauniques protégées et vont comparaître devant le tribunal de Première instance de Djoum le 19 décembre 2017. Le colonel dont la voiture contenait l'ivoire a été conduit à Yaoundé avec ces pointes d’ivoire qui ont été par la suite remises au ministère des Forêts et de faune.

À la suite de l'arrestation de ces deux personnes, à savoir le présumé trafiquant d'ivoire et le chauffeur qui transportait cette contrebande, les responsables de l’administration de la faune ont immédiatement veillé à ce que les procédures judiciaires engagées contre ces suspects soient menées conformément à la loi faunique. Les deux hommes ont été auditionnés à la brigade de gendarmerie de Djoum et un procès-verbal a été établi conformément à la loi par les agents de la faune. L'affaire a été immédiatement transmise au procureur de la république de Djoum. L'ensemble de cette procédure judiciaire a été menée avec l’assistance technique d’ONG LAGA, un organisme de mise en application de la loi faunique.

Certains experts dans la conservation affirment que la présence d'un véhicule militaire dans un autre cas de trafic des produits d'espèces fauniques est inquiétante et pourraient finalement justifier les accusations portées par certains rapports d'enquête sur le rôle suspect joué par certains militaires indisciplinés dans le trafic d'espèces fauniques protégées dans le pays et la sous-région. Cela peut indiquer des soupçons sur des personnes impliquées et poursuivies. En 2014, 185  pointes d’ivoire ont été saisies dans un autre véhicule militaire dans un poste de contrôle à Nsimalen.

Selon Ofir Drori, le fondateur et directeur du réseau EAGLE, un réseau qui regroupe des organisations d'application de la loi sur la faune dans plusieurs pays, a déclaré depuis sa résidence de Nairobi peu de temps après l'annonce de l’arrestation de ces hommes et saisies de ces produits que : «Les agents du Ministère des forêts et de la faune ont fait un travail très louable compte tenu de l'implication de l'armée» tout en insistant sur le fait que les procédures judiciaires engagées contre toutes les personnes impliquées devrait être strictement suivies.

Selon la loi faunique de 1994, toute personne trouvée en possession de tout ou partie d'une espèce sauvage protégée est considérée comme ayant tué ou capturé cet animal et est passible d'une peine de prison pouvant aller jusqu'à 3 ans et d'une amende allant jusqu'à 10 millions de francs. La loi dispose en outre que la peine est doublée lorsque l'infraction est commise par un agent de la force publique. Cela peut être assez dissuasif, en particulier pour les personnes impliquées dans le trafic dans la localité de Djoum qui est considérée comme un centre de trafic d'ivoire dans le pays et plusieurs soupçons pèsent également sur l'implication de certains responsables de cette ville.

La situation est encore plus compliquée si l'on considère le taux croissant de l’abattage des éléphants pour leur ivoire et le fait que certains parcs animaliers du pays sont gardés par l'armée. Le ministère des Forêts et de la Faune peut enfin se faire une idée de la situation et s'attaquer directement aux problèmes étant donné que l’importance de cette arrestation a fait en sorte que c’est  aux échelons supérieurs du ministère que ces poursuites ont été menées.

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