Présidence de la République : Le Dag entre la vie et la mort
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Victime d’un accident avant hier matin à Yaoundé, Hessana Mahamat est sous soins intensifs au centre hospitalier de la Cnps.

Arrivé dans un état très critique au centre hospitalier de la Caisse nationale de prévoyance sociale (Cnps) à Yaoundé, hier matin, le directeur des affaires générales (Dag) de la présidence de la République du Cameroun, Hessana Mahamat, était toujours inconscient et sous soins intensifs au moment où nous mettions sous presse. L’originaire de Kousseri dans le Logone et Chari (Extrême-Nord), a été conduit au service des urgences de cette formation hospitalière après avoir été victime d’un accident pour le moins curieux non loin de sa résidence, au quartier Mfandena, près du stade Ahmadou Ahidjo.

Il est 05h. Sur le bas-côté de l’avenue Marc Vivien Foé où il effectue tous les matins des exercices physiques, Hessana Mahamat vient d’être violemment percuté par un camion Toyota Dyna 6000 transportant des bouteilles de gaz domestique. Dans sa chute, il heurte sa tête contre la carrosserie en acier du véhicule en provenance du lieu-dit Mobil omnisports, puis contre le sol non protégé, selon que le démontrent les vidéos enregistrées par les caméras de surveillance installées à l’entour du stade Ahmadou Ahidjo.

Après son forfait, le chauffeur, « un fou du volant », comme le décrit un témoin de la scène, poursuit allègrement sa route. Etendu et inanimé sur le sol, la victime, grièvement atteinte à la tête, saigne abondamment. Le prenant pour mort, les premiers passants n’osent même pas s’en approcher. Peu après 05h30, Ibrahima Mouliom, habitant du quartier qui se rend à son lieu de service, découvre Hessana Mahamat se battant contre la mort. Le jeune homme est d’abord scandalisé par l’indifférence des personnes qui attendent le taxi au même endroit. Avec tout son sangfroid, il se rapproche de l’accidenté pour lui porter secours.

Après l’avoir longuement palpé, il se rend compte que la victime n’a pas n’a pas rendu son dernier souffle. Elle est juste inconsciente et présente des signes d’une personne qui peut encore être sauvée. Le bon Samaritain se met à la recherche d’un taxi pour transporter le blessé à l’hôpital. L’exercice ne sera pas des plus aisés.

Inhumanité

Après plus de 10 minutes, un véhicule à usage personnel se gare devant Ibrahima Mouliom. L’homme à bord est un « ange » tout droit venu du Sanctuaire marial de Nsimalen où il a pris part à une nuit de prières, la veille. Il accepte volontiers que sa voiture serve d’ « ambulance » pour conduire l’accidenté jusque-là inconnu des deux secoureurs. Après réflexion, les deux âmes de bonne volonté choisissent de conduire la victime au centre hospitalier de la Cnps, plus proche du lieu de l’accident, au quartier Essos. En dépit de la gravité du cas, le personnel d’accueil des urgences ne se montre pas particulièrement ému. Les préposés demandent à identifier l’accidenté. Ce qui s’avère impossible, l’infortuné n’ayant par  devers lui aucune pièce d’identité.

Il est déjà 06h. Le personnel, y compris celui qui est présenté comme le médecin de garde, insiste sur la nécessité de la présence d’au moins un membre de la famille du blessé. Bien que pris de colère face à autant d’inhumanité, Ibrahima Mouliom se met à fouiller dans les poches du survêtement de Hessana Mahamat, et en sort un téléphone portable et des petites coupures de monnaie. Après deux coups de fil infructueux depuis le téléphone de l’accidenté, il tombe sur un cadre de la présidence de la République qui demande à parler au médecin présent. Avant même d’avoir tendu le téléphone à celui-ci, une dame se pointe et affirme connaître « parfaitement le monsieur couché.

C’est le Dag de la Présidence », lance-t-elle. C’est le branle-bas de combat au service des urgences. Le médecin, qui faisait mine d’être fatigué, se hâte. Les coups de fil pleuvent. Le directeur de l’hôpital, Caroline Priso Ejangue, débarque en trombe et trouve sur place une demi-dizaine de médecins. Il est déjà 06h40. L’angoisse arrive à son comble lorsque, à 07h, arrive toutes sirènes hurlantes le secrétaire général de la présidence de la République.

Ferdinand Ngoh Ngoh enrage. Il ne comprend pas qu’on ait fait preuve d’autant de désinvolture et demande que tout soit fait pour sauver la vie de son collaborateur. Le Sg/Pr repartira un peu plus d’une heure après, non sans avoir félicité personnellement les deux jeunes ayant volé au secours de celui qui est par ailleurs président du conseil d’administration de l’Agence de régulation des télécommunications (Art).

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