Cameroun, Communiqué de presse: Point sur le contexte politique camerounais et l'esclavage des Noirs en Lybie"
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Cameroun, Communiqué de presse: Point sur le contexte politique camerounais et l'esclavage des Noirs en Lybie" :: CAMEROON

Pour ceux qui ne la connaissent pas encore, Action Citoyenne est une association loi 1901 de défense des droits civiques et politiques des citoyens camerounais dont les principaux objectifs sont :

Promouvoir la citoyenneté ;
Participer à la reconstruction de la nation camerounaise ;
Favoriser l’expression des droits et des devoirs des citoyens ;
Contribuer à l’information et à la formation civique et politique des citoyens Camerounais.
Les membres de sa commission « Cameroun, avenir et perspectives » se sont réunis le 02/12/2017 à Paris, pour examiner la situation préoccupante que vit actuellement le Cameroun en particulier et l’Afrique en général.

Les trois points suivants ont été à l’ordre du jour :

L’esclavage des Noirs en Lybie
La crise anglophone
Les prochaines élections générales au Cameroun
 
I – Esclavage des Noirs en Lybie

La pratique de l’esclavage en Afrique du Nord a toujours existé même si elle ne fait pas habituellement les choux gras de la presse internationale. Elle réapparait à présent au grand jour à cause de la situation économique désastreuse des pays du Sud du continent dont les populations sont acculées à un exode massif vers l’Occident ou l’herbe paraît plus verte. En effet, face à la misère rampante et au manque de perspectives, les jeunes, plutôt que de végéter dans leurs pays d’origine, préfèrent prendre tous les risques et aller à l’aventure où notamment ils s’exposent à des traitements tel que le commerce des êtres humains auquel on se livre en Libye actuellement. En effet, comme le rappelle la Déclaration universelle des droits de l’homme et du citoyen du 10 décembre 1948, (résolution 217 A (III))... Article 5.) « Nul ne sera soumis à la torture, ni à des peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants », ces pratiques d’une autre époque sont inacceptables et ceux qui s’y livrent devraient être traduits en justice pour crime contre l'humanité.

Les origines de cette pratique dans le Maghreb sont d’ordre historique et culturel et se nourrissent principalement aujourd’hui d’une part de la situation économique des pays d’Afrique Noire, et d’autre part de l’irresponsabilité de leurs gouvernants qui n’assument pas leurs responsabilités en protégeant les populations dont ils ont pourtant politiquement, économiquement et socialement la charge.

Pour faire face aux malheureuses conséquences auxquelles nous assistons, sur cet important point, comme solution au problème, nous rappelons à tous nos compatriotes et à tous les jeunes Africains qu’ils sont assis sur une mine d’or et de diamants au sens propre de ces termes. En effet, il faut qu’ils sachent que nos sols et sous-sol regorgent d’énormes richesses, que l’Afrique à elle-seule dans ce monde, possède près de 70% de matières premières. Nos pays ne sont donc pas pauvres comme les différents prédateurs nous le font croire faussement. Ils sont simplement pillés et spoliés avec la complicité de ceux qui nous gouvernent.

Nous ne pensons pas que l’exode hors des frontières soit la solution à nos problèmes mais que la meilleure médecine, c’est de porter à la tête de nos différents pays, des hommes et des femmes intègres, responsables et dévoués. Des hommes et des femmes ayant un sens aigu de nos intérêts moraux et matériels et de leur défense. Des hommes et des femmes enfin, ayant le sens de la nation et de l’intérêt général. Une dévolution du pouvoir politique et de sa représentation qui doit se faire notamment par les urnes, si telle est la voie que nous avons choisie et privilégions par rapport aux autres moyens.

Mais, conscients que les dirigeants à la tête de nos pays jusqu’à preuve du contraire, n’organisent que des simulacres d’élections et ont recours à des fraudes pour les gagner à tout prix, dans une approche purement démocratique donc, nous proposons aux citoyens africains de transformer leur bulletin de vote en une sorte d’arme fatale.

Mais en faisant comment ?

En s’inscrivant et encourageant les inscriptions massives sur les listes électorales
En considérant toute élection comme une conquête partielle de nos droits et libertés jusqu’ici injustement confisqués.
Ce qui veut concrètement dire que, le jour des élections, il ne faut pas se contenter d’aller mettre son bulletin dans l’urne, mais s’assurer aussi que le résultat des urnes sera respecté. Si ceci passe par la formation des scrutateurs, ceci passe aussi par la détermination de rester sur place jusqu’au dépouillement, pour assurer une présence effective dans tous les bureaux de vote. Et surtout, de se doter des moyens pour centraliser les résultats de tous les bureaux de vote au regard des procès-verbaux après dépouillements.

En bref, utiliser résolument notre intelligence pour faire échec à la technique de fraudes qui permet aux prédateurs de se maintenir au pouvoir indéfiniment.

I – La crise anglophone

Les Camerounais en général du nord au sud, de l’est à l’ouest souffrent tous des mêmes problèmes matériels ; et ils sont très nombreux ces maux. Entre autres choses au nombre de ceux-ci, on peut notamment citer :

l’absence d’infrastructures routières
l’absence d’eau potable
l’absence d’électricité
la mauvaise répartition des revenus de la nation
etc…
Mais au-delà de ce qui précède, principalement deux facteurs et non des moindres, sont mis en avant dans les revendications avancées dans la crise des régions nord-ouest et sud-ouest du Cameroun :

Le non respect des accords de Foumban de 1961 ;

La nonapplication du titre X de la Constitution de 1996 portant sur les collectivités territoriales décentralisées.
Toutes choses qui nous amènent donc à penser et à dire comme d’autres compatriotes d’ailleurs, que la crise anglophone est un problème purement et hautement politique qui ne se réglera qu’à travers des négociations fraternelles. Dans cette veine, citons par exemple Christopher FOMUYOH s’exprimant à ce sujet à la suite de la décision du gouvernement d’envoyer le BIR au Nord-Ouest suite à l’assassinat de quatre gendarmes : «… tout en condamnant l’assassinat de trois hommes en tenue, je voudrai rappeler au présidant Biya deux choses : 1- le problème anglophone reste et demeure un problème politique et la solution ne viendra jamais des militaires….2- l’armée camerounaise qui est non seulement en train de perdre sa légitimité aux yeux des populations, risque d’être considérée par les populations comme un ennemi… »

Comme lui, nous condamnons sans hésiter de ce fait toute violence d’où qu’elle vienne et nous demandons à nos frères anglophones d’accepter la main que viendrait à leur tendre le gouvernement qui a pour obligation, non seulement de permettre l’expression de toutes les opinions qui existent dans les masses, mais surtout de leur accorder une écoute dans le cadre du vivre ensemble dont il est le garant.

Quoi donc de plus normal que dans une telle perspective, Action citoyenne soit disponibles en cas de besoin, pour accepter le rôle d’intermédiation entre le gouvernement camerounais et nos compatriotes anglophones.

I – Les probables élections générales de 2018

Dans le calendrier électoral, des élections municipales, législatives et présidentielles sont prévues au courant de l’année 2018.

Au regard de ce qui se passe dans les deux provinces anglophones, bien malin qui dira si celles-ci auront bien lieu.

Et l’on serait même tenté de se demander si la radicalisation du mouvement de revendication ne fait pas le jeu du pouvoir ? S’il ne serait pas une occasion pour le gouvernement de reporter sine die les scrutins prévus pourtant constitutionnellement ? Comment en effet, peut-on envisager des élections avec une partie du pays en grave crise ouverte ?

Ceci dit, ces élections si elles devraient avoir lieu, seront l’occasion données aux citoyennes et aux citoyens fort de ce que nous avons déjà dit de reprendre le pouvoir qui leur a été volé depuis longtemps.

Nous demandons à nos compatriotes, une mobilisation sans précédent. Nous ne le dirons jamais assez, cela passe par des inscriptions massives sur les listes électorales. Et à ce sujet, Cabral Libii a raison : Nous devons en effet être au moins 11 millions d’inscrits au regard des 24 millions d’habitants que compte notre pays.

Pour les élections législatives et municipales :

Nous demandons à tous les citoyens d’en profiter pour donner une légitimité réelle aux élus. Nous sommes contre la pensée unique. Le terrain politique ne doit plus être abandonné au seul RDPC qui en fait est le parti des cadres de l’administration qui, très habilement « clientélisent » les couches populaires appauvries, dans la défense des intérêts de classe qu’il représente au grand détriment des intérêts de l’immense majorité des Camerounais.

Au regard d’une part de la magistrale étude réalisée par notre compatriote Elimbi Lobé qui met à nue les manques et limites de l’opposition globalement constituée de partis politiques qui ne sont jamais, ni parvenus a s’assurer une implantation nationale de manière stable et structurée, leur permettant au niveau de la représentation, de couvrir l’ensemble du territoire lors des élections, ni même manifester à travers des actes concrets la maîtrise d’une ingénierie politique qui attesterait de leur volonté délibérée de vouloir prendre le pouvoir politique et de l’exercer, et, d’autre part des résultats qui ont été obtenus à ce jour, nous rappelons à tous les entrepreneurs politiques de notre pays, qu’il y a un lien étroit entre tous les échecs enregistrés jusqu’ici et la façon dont nous nous sommes organisés pour aller à la conquête des voix des populations de notre pays qui aspirent pourtant à un changement.

Et à ce sujet, pour étayer notre propos, voici quelques chiffres tirés de cette excellente étude :

Elesctions législatives de 2013

Nombre total des députés : 180

Nombre total des circonscriptions électorales : 85

Nombre total des circonscriptions où l’opposition est absente : 40

Nombre des sièges abandonnés par l’opposition non gouvernementale : 90

Elections municipales de 2013

Nombre total des communes : 360

Nombre total des conseillers municipaux : 10 632

Nombre total des communes où l’opposition ne présente aucun candidat : 115

Nombre de conseillers obtenus par l’opposition non gouvernementale : 3422

Conclusion

Chaque parti de l’opposition, pris individuellement et au regard de sa présence dans les circonscriptions, abandonne au RDPC sans même combattre et donc objectivement en se privant in fine, de la possibilité de gagner et d’appliquer son programme, un nombre de sièges supérieur à la majorité absolue soit 91 députés et 5317 conseillers municipaux dans plus de 181 communes.

Pour les élections présidentielles :

En ce qui concerne le président Paul Biya dont la longévité au pouvoir ne va pas sans poser de problème à n’importe quel démocrate qui aurait pour référence les standards internationaux en cours dans les pays modernes et démocratiques, L’Action citoyenne ne se permettrait pas la liberté d’aller jusqu’à remettre en cause la légalité du magistère qu’il exerce comme chef de l’Etat depuis trente cinq ans. Toutefois, nous pensons devoir simplement rappeler que dans un souci de modernité et d’apaisement du mauvais climat politique, économique et social qui prévaut et qui, si rien de sérieux et de conséquent n’est fait très rapidement, pourrait plonger le pays dans une cruelle et réelle tourmente, compte tenu notamment des rancoeurs et des frustrations qui sourdent dans le pays profond et dont tout un chacun parmi nous a conscience, nous pensons qu’il est sage et même salutaire de s’inspirer de ce qui s’est passé récemment au Zimbabwe avec Robert MUGABE. Nous devons en effet lui assurer un départ lui garantissant à la fois la sécurité et les moyens d’une retraite paisible à l’abri de tout besoin matériel. Dans une telle optique donc, le concours des autorités religieuses devra être sollicité pour convenir et rédiger, de concert avec le pouvoir, l’opposition et la société civile, une charte en ce sens qui serait signée par tous les candidats pour sa succession, à la magistrature suprême. Et l’idéal dans ce sens, pour une large majorité de Camerounais, pour assurer la paix au pays, serait par voie de conséquence qu’il ne se représente plus à la présidentielle d’octobre 2018.

L’Action Citoyenne pense que le futur mandat présidentiel devra être un mandat de transition de sept ans à l’issue duquel le président en exercice s’engagera à ne plus se représenter.

Le seul objectif de ce septennat sera de jeter les bases et de créer les conditions d’une reconstruction optimale et intelligente du Cameroun qui en a bien besoin. Ses principales missions devront nécessairement, premièrement et absolument s’inscrire dans la réponse aux trois questions suivantes : qui sommes-nous, d’où venons-nous et où allons-nous ? Et au-delà de la réponse à ses préalables fondamentaux, son action concrète devra principalement procéder à :

la convocation d’une assemblée constituante pour mettre en place les institutions de la seconde République
la réfection de la loi électorale
le lancement des grands chantiers dans les infrastructures routières, ferroviaires et maritimes
la restauration de l’éthique professionnelle
la prise en compte des droits et libertés individuelles et collectives des citoyens
etc… car cette liste est bien loin d’être exhaustive.
Et last but not least, le candidat à cette illustre, noble et lourde tâche devra principalement :

- être patriote. Ce qui en termes on ne peut plus clairs voudrait dire aimer réellement le Kamerun (avec un K majuscule s’il vous plaît) ;

- avoir le sens de l’intérêt général ;

- être capable et soucieux de rassembler les Camerounais ;

- connaître et être principalement préoccupé par les attentes des Camerounais et les enjeux, tant sur le plan national qu’international ;

- et n’être qu’au seul service du Kamerun et de ses populations et non pas s’en servir comme c’est à présent malheureusement le cas.

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