Velléités sécessionnistes : Le Biafra et l'Ambazonie font alliance
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Les sécessionnistes nigérians affirment avoir participé aux côtés des séparatistes camerounais à l’attaque ayant causé la mort de quatre militaires près de Mamfe.

On en sait un peu plus sur les auteurs de l’attaque spectaculaire au cours de laquelle quatre militaires en faction au poste avancé du 22e Bataillon d’infanterie motorisé (Bim) d’Agborkem German près de Mamfe, dans le département de la Manyu (Sud- Ouest), ont trouvé la mort dans la nuit du 28 au 29 novembre dernier.

La Ligue de la jeunesse des nations du Biafra (Bnyl), le mouvement sécessionniste historique de l’Etat de Cross River, qui lutte pour l’indépendance du Sud-est du Nigeria, affirme avoir participé à cette agression sanglante aux côtés des séparatistes camerounais. Dans un article paru dans le journal nigérian « New Telegraph » le 04 décembre dernier, que Mutations a consulté sur le site web de ladite publication, son leader adjoint et chef des opérations du Biafra Broadcasting Service (Bbs), Ebuta Agbor Takon, fait état d’une alliance en cours de conclusion entre son mouvement et les leaders de l’Ambazonie.

Les indépendantistes nigérians affirment par ailleurs que plus de 50 de leurs combattants sont détenus dans les prisons camerounaises, dont les nommés Geo Tang et Eric Ngu, arrêtés à Bamenda. Ceci démontre que leurs incursions en terre camerounaise précèdent même les événements d’Agborkem German, et confirme l’infiltration des manifestations populaires dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest par des activistes venus du Nigeria.

L’alliance Biafra-Ambazonie est plus que de raison en tout cas. Elle intervient alors que, du côté du Nigeria, les militants biafrais font face à une répression militaire brutale de la part de l’armée régulière. En raison de la résurgence des velléités sécessionnistes, les autorités centrales de la première puissance économique de l’Afrique ont inscrit, en septembre dernier, le mouvement séparatiste du Biafra sur la liste noire des organisations terroristes. Ils ont donc manifestement l’intention de se servir du Nord-Ouest et du Sud- Ouest comme [une] base arrière.

Mobilisation transnationale

Sur fond d’opportunisme, la Ligue de la jeunesse des nations du Biafra explique l’alliance avec la milice de l’Ambazonie pour défendre des « frères » de la tribu Ejagham contre l’armée camerounaise, laquelle tribu est répartie de part et d’autre de la frontière du Cameroun avec le Nigeria. C’est pourquoi, « dans cette lutte que le Cameroun engage contre les extrémistes anglophones, la coopération avec le Nigeria est plus que nécessaire », a suggéré dans une interview accordée à Mutations, lundi dernier, le spécialiste en sécurité et défense Raoul Sumo Tayo.

« Il faut en effet éviter,  poursuivait-il, que les insurgés tirent profit de la grande perméabilité des frontières et de la persistance des relations ethniques transfrontalières pour faire du Nigeria une base logistique, un terreau de recrutement et une base arrière pour la planification des attaques en territoire nigérian. Il ne faut pas perdre de vue le fait que près d’un million et demi de Camerounais, originaires majoritairement des régions anglophones, sont installés au Nigeria.

Il ne faut pas, non plus, perdre de vue l’origine camerounaise de nombreux peuples du Sud-Est du Nigeria. Tous pourraient facilement être mobilisés dans le cadre d’une mobilisation transnationale. Il est donc important que la diplomatie soit mise en branle et que la para diplomatie des autorités administratives frontalières soit dynamisée », expliquait l’expert.

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