Nord-Ouest et Sud-Ouest : L'armée va monter en puissance
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Après l’assassinat de 10 militaires et policiers, des opérations de type nouveau ont été définies lors de la réunion spéciale d’évaluation instruite par le chef de l’Etat.

La grande manœuvre avant de passer à l’action. « Ce qui compte ici ce n’est pas une déclaration, c’est l’action », prévient le ministre délégué à la présidence de la République, chargé de la Défense. Il a ainsi donné le sens de la réunion d’évaluation de la situation sécuritaire de l’ensemble du territoire national qu’il a présidée à Yaoundé vendredi dernier, 1er décembre 2017.

S’exprimant toujours au sortir de cette grand-messe des principaux chefs militaires, le ministre a ajouté : « égorger les militaires, les assassiner (...) : cela ne peut pas continuer. » Allusion faite aux régions du Sud-Ouest et du Nord-Ouest où des assaillants s’attaquent désormais aux forces de défense et de sécurité. Dix militaires et policiers sont déjà tombés.

« Il n’est plus question de perdre encore un seul de nos éléments », confie un officier général ayant assisté à la réunion de vendredi dernier. Il ajoute que des  instructions ont été données par le chef de l’Etat, patron des forces armées. Et c’est peu dire que de rapporter ici les propos tenus par Paul Biya dans la nuit de jeudi à sa descente d’avion à l’aéroport international de Yaoundé-Nsimalen. Le président a désigné l’ennemi comme « une bande de terroristes se réclamant d’un mouvement sécessionniste ».

Il a alors affirmé que « toutes les dispositions sont prises pour mettre hors d’état de nuire ces criminels. » Pour la communication grand public, voilà les instructions du  chef  des armées. Pour les militaires, l’ordre donné se traduira en action. Et le ministre de la Défense parle d’une « décision politique » qui sera mise en œuvre « sans état d’âme ». Les  mots de Joseph Beti Assomo disent combien la mission confiée a été comprise : arrêter les mesures concrètes, éradiquer la situation incommode, prendre le taureau par les cornes, ne pas disserter ou philosopher lorsque des soldats tombent, passer à l’action, etc.

Sur le sens à donner à ces propos, un autre officier général se veut tempéré toutefois : « Il ne s’agit pas d’une déclaration de guerre faite par le chef de l’Etat ou le ministre délégué à la Défense. Désormais, nos forces vont riposter à toutes les attaques. » Ce chef militaire rappelle que jusqu’ici, l’ordre donné aux soldats était de ne pas tirer,  de n’ouvrir le feu qu’en cas d’extrême nécessité, et après en avoir fait la demande. Cette consigne était à l’ordre du jour le 21 septembre lors des marches populaires dans les rues du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Cette consigne a été maintenue pendant la période de forte tension entourant la journée du 1er octobre dernier, date annoncée par les sécessionnistes pour proclamer l’indépendance de la République d’Ambazonie.

Riposte

Cette stratégie n’a pourtant pas empêché qu’il y ait des morts coté civils, attribués aux forces de défense et de sécurité. Mais l’Armée préfère mettre en avant ses propres pertes  dues au choix de la non-offensive. « Nos soldats ont été facilement abattus parce qu’ils n’avaient pas le droit de tirer. Ils constituaient juste une force de dissuasion et de protection des biens et des personnes. Parfois, nos hommes ont même déposé les armes face à la provocation, pour éviter les tueries en masse voulues par les sécessionnistes.

Leur  dessein étant de pousser l’armée à la faute afin que l’Onu intervienne militairement dans notre pays », explique encore l’officier général. En clair, craignant d’être indexée, l’Armée a cédé du terrain à l’ennemi. Selon plusieurs sources locales dans le Sud-Ouest, cet ennemi a pris des militaires en otage, a vidé des villages et recrutent des jeunes à Ekok pour se constituer une armée.

Au moment où les appels au dialogue viennent de toutes parts, l’Armée entend ouvrir une nouvelle ère de riposte L’ordre a été donné de se défendre et de combattre désormais. Cela n’a  qu’une signification pour le militaire : tirer. Aux hommes politiques, le Mindef adresse le message suivant : « l’Armée ne spécule pas sur les mesures politiques, ce n’est pas son rôle. »

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