Pourquoi Ouattara et l'Union africaine refusent de recevoir Jean Ping
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GABON :: Pourquoi Ouattara et l'Union africaine refusent de recevoir Jean Ping

L’opposant gabonais voulait s’appuyer sur le sommet UA-UE pour attirer l’attention de la communauté internationale sur le Gabon, tout en espérant une reconnaissance de sa ’’victoire’’. Mais, le président de la Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara, a refusé de s’entretenir avec l’opposant. Son mémo n’a pas aussi été réceptionné par l’UA.

Alassane Dramane Ouattara (ADO), le président ivoirien, ne voudrait certainement pas s’afficher avec Jean Ping, l’opposant gabonais qui ne cesse de crier sur tous les toits que c’est lui le vainqueur de la présidentielle gabonaise du 27 août 2016. Ayant séjourné en Côte d’Ivoire du 22 au 25 novembre en compagnie de Didjob Divungui et de Zacharie Myboto, deux membres de la Coalition pour la Nouvelle République (CNR), Jean Ping n’a pas été reçu par ADO, le président ivoirien.

La Côte d’Ivoire,  pays hôte de ce sommet bipartite entre l’Union européenne et l’Union africaine ne voudrait pas afficher une quelconque affinité politique avec l’opposant gabonais qui s’accroche à la ‘’vérité des urnes’’. Lors de la présidentielle du 27 août 2016, Jean Ping s’était attaché les services de Yeo Sihifowa, un hacker de nationalité ivoirienne dont la mission était de falsifier les procès-verbaux dans le but de conforter les allégations de ‘’victoire électorale’’ de Jean Ping. Ce hacker avait été arrêté par les services de sécurité gabonais et était passé aux aveux. L’on se souvient aussi qu’au plus fort de la crise postélectorale, Mamadi Diané, conseiller spécial d’Alassane Ouattara, avait été congédié de la présidence ivoirienne le 30 août 2016.

Que reprochait ADO à son collaborateur ? Il lui était  reproché de s’être immiscé dans les affaires intérieures du Gabon. Des écoutes téléphoniques qui avaient été rendus public alors laissaient entendre Mamadi Diané s’entretenir avec Jean Ping sur le mode opératoire du holdup up électoral. Lorsqu’ADO limoge son conseiller, les autorités ivoiriennes laissent entendre que cet acte ne compromet pas la qualité des relations entre le Gabon et la Côte d’Ivoire. Pacôme Moubelet Boubeya, ministre de l’Intérieur gabonais d’alors, avait été reçu à Abidjan par le président Alassane Ouattara courant septembre 2016.

Dialogue

Pour ADO, recevoir Jean Ping aurait certainement été un acte de tacite reconnaissance. Certains médias affirment que le président de la République ivoirienne aurait proposé à l’opposant gabonais de dialoguer avec Ali Bongo Ondimba (ABO). Mais, ce dernier a toujours rejeté l’option de dialogue. Lors de sa prestation de serment fin septembre 2016, ABO avait tendu la main à la classe politique et à la société civile gabonaise pour recoudre le tissu social qui s’était abondamment effiloché par les frictions politiques.

Jean Ping  avait rejeté cette option, préférant organiser une concertation avec ses lieutenants d’alors. Lors du dialogue politique convoqué par ABO du 28 mars au 26 mai 2017, l’opposant a naturellement boudé ces assises, prétextant que ceux qui avaient convoqué ce dialogue politique souffraient d’un défaut de légitimité.

Si ADO a vraiment suggéré à Jean Ping de dialoguer avec ABO, cette option ne pourrait donc pas avoir une issue heureuse. Un refus ne venant pas seul, la Commission de l’Union africaine n’a pas aussi réceptionné le mémorandum de Ping sur la situation politique au Gabon. Seule l’Union européenne a réceptionné la requête de l’opposant.

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