PHILEMON YANG : Le miraculé de l'immeuble Etoile
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Le recordman des Pm a jusqu’ici déjoué tous les pronostics politiques.

Bien malin qui pourrait dire quel est le secret de la longévité record de Philemon Yunji Yang (70 ans), aux commandes du gouvernement depuis le 30 juin 2009. Soit huit ans et environ cinq mois. S’il est vrai que pas grand monde ne donnait cher de la peau de l’actuel Pm, surtout après le discours présidentiel du 31 décembre 2013, un de ses proches collaborateurs à l’immeuble Etoile a sa petite idée sur la question.

Pour ce  dernier, la clef de ce mystère résiderait dans les dispositions du natif de Jiketem-Oku (département de Bui, région du Nord-Ouest), à «exécuter comme il se doit, les instructions de sa hiérarchie», c’est-à-dire du chef de l’Etat. Obéissant donc, mais pas seulement. Ce vestige de l’ère Ahidjo (ancien ministre de l’Elevage et des Industries animales, 02 mai 1978 - 04 février 1984), est par ailleurs un bon connaisseur du fonctionnement des institutions de la République sous Paul Biya.

«Ayant été au secrétariat général de la Présidence, il sait comment tourne la machine et s’ajuste en conséquence », éclaire en outre un bon observateur du marigot politique national. Pour autant, le miraculé de l’immeuble Etoile qui a survécu à deux formations de gouvernement (09 décembre 2011 et 02 octobre 2015), peut aussi revendiquer d’autres atouts. Au registre des faits d’armes qui lui sont reconnus, il y a la restauration de l’autorité du chef du gouvernement que beaucoup disaient réduit à l’inauguration des chrysanthèmes.

L’insubordination manifeste des ministres des Travaux publics (Mintp, Amba Salla), des Arts et de la Culture (Minac, Ama Tutu Muna), mais aussi de l’Agriculture et du Développement rural (Minader, Essimi Menye), a été sanctionnée par leur éviction du gouvernement réaménagé du 02 octobre 2015. L’on se souvient que l’ex-Mintp, évoquant le 05 mai 2015 la lenteur de la signature du décret portant indemnisation des populations expropriées dans le cadre de la construction de la route Sangmelima-Djoum- Mintom-Ouesso, avait laissé clairement entendre que l’inertie était imputable au Pm.

«On ne peut pas signer  un acte administratif pendant trois ans», avait lancé Patrice Amba Salla. Quant à Ama Tutu Muna, baptisée «la rebelle de la République» par la presse, elle se brulera les doigts sur le dossier de la création d’une société de gestion du droit d’auteur. Autre fait d’arme de Yang Philemon, la gestion rigoureuse des finances des services du Premier ministre. Ce magistrat de formation, ancien procureur de la cour d’appel de Buea, a supprimé toutes les primes qui y étaient en vigueur et qui ne reposaient sur aucun texte réglementaire. Un impair absolu pour nombre de ses collaborateurs. Ce qui ne l’a pas empêché de mouiller le maillot concernant le suivi de l’exécution des chantiers de la coupe d’Afrique des nations de football féminin que le Cameroun a accueillie en 2016.

Lancé alors que la météo économique mondiale annonçait de gros nuages sombres, le Plan d’urgence triennal en cours d’implémentation en dépit de son  retard à l’allumage, est également à mettre à l’actif de Philemon Yang. Tout comme la préparation des textes sur la mise en oeuvre des conseils régionaux. A en croire des sources généralement bien renseignées, lesdits textes auraient même été transmis au chef de l’Etat au début de la crise anglophone. Un dossier qui reste le gros point noir du directeur de la campagne présidentielle de Paul Biya en 2011, humilié par les siens alors qu’il avait été envoyé par le chef de l’Etat éteindre le feu incandescent de cette crispation sociopolitique.

Difficile aussi, in fine, de dédouaner complètement ce Pm qui conduit un gouvernement qui peine à améliorer les conditions de vie des Camerounais, en dépit d’une bonne volonté que lui reconnaissent même ses pires pourfendeurs.

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