Recalés au poste de chargé de cours assistant, ils dénoncent le non-respect des critères d’éligibilité et les injustices dont ils sont victimes.

La mine triste, l’air abattu, la déception est visible sur les visages de certains étudiants de l’Université de Douala rencontrés mardi dernier. Ces étudiants qui postulaient pour être des enseignants assistants dans la faculté des sciences économiques et gestion appliquée (Fsega) au sein de cette institution universitaire dénoncent la fraude, le manque de transparence et les magouilles dont ils ont été victimes pendant le recrutement à ce poste. 

« Les critères d’éligibilité n’ont pas été respectés selon les règles de l’art. Par-là, ils dénoncent une potentielle fraude en ce qui concerne l’admission des postulants recrutés », indique l’un de ces recalés, avant de se confier : « J’ai longuement pleuré après publication de la liste des retenus à ce poste, parce que mon niveau était bien plus élevé que ceux de certains de mes camarades recrutés ».

Au terme de l’évaluation des projets de thèse présentés par les postulants, cinq ont été recrutés au poste d’enseignant assistant. Des résultats que contestent certains recalés. « Après avoir vu la liste des postulants recrutés, j’ai pleuré de colère, car j’étais consciente que parmi eux, il y en a qui n’avaient même pas le même niveau de travail que moi », expose l’une des recalés, la mine triste. Surtout que, d’après notre source, certains candidats retenus n’ont pas achevé correctement leurs travaux de thèse. « Parmi ceux qui ont été retenus, il y en a qui n’avaient même pas encore fini leurs travaux. Il y en a également qui venaient nous solliciter pour les aider dans la finition de leurs travaux de thèse. Notamment moi, parce que j’étais plus avancée que plusieurs », poursuit la plaignante.

Les recalés dénoncent par ailleurs le favoritisme et le tribalisme dont ils sont victimes. « Ceux qui sont de la tribu des membres de l’administration ont été les plus admis à ce recrutement. Ce n’est pas normal. Le recrutement doit se faire sur la base de la compétence et non sur une base tribale. C’est une injustice criarde », lance un autre, visiblement affligé. Au sein de l’administration de l’Université de Douala, le sujet est  perçu comme une simple rumeur. Approchée, la doyenne de la Fsega a pris à parti les reporters de Mutations, tout en les rabrouant : « Je ne suis pas dans votre « kongossa là ». Vous pouvez partir. Vous ferez mieux de retourner à l’école au lieu de venir vous livrer à ce jeu », a-t-elle tonné, avant de regagner son bureau.