Cameroun, Ressources forestières: L'Extrême-Nord face à  une pénurie d'énergie vitale pour la population
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Cameroun, Ressources Forestières: L'extrême-Nord Face À  Une Pénurie D'énergie Vitale Pour La Population :: Cameroon

La région du Cameroun qui continue à subir les affres et dégâts dus à la secte islamiste Boko Haram qui n’en démord pas depuis qu’elle a débuté ses attaques, fait également face à l’avancée de la désertification qui raréfie la ressource forestière nécessaire à la cuisson de diverses denrées alimentaires pour la survie de la population.

D’après une étude faite par les Ministères de tutelle du Cameroun avec l’appui important de la Coopération Allemande en l’occurrence la GIZ qui a débuté en 2012 et dont les résultats prenant en compte la même année jusqu’aujourd’hui, plusieurs réalisations sont visibles sur le terrain. Le coût estimé de la mise en œuvre stratégique qui a couvert la période 2013-2017 qui était de 9,02 milliards de Fcfa soit 13,75 millions d’Euro aura permis la diffusion à travers la région de 47 850 foyers améliorés.

Ce projet implémenté et toujours en exécution fait dire à tous les acteurs que « sans intervention d’ici 2022, ce ne sera que 55% de la demande régionale en bois qui sera couverte ». C’est ainsi qu’Il a été convenu de l’urgence de commencer à y penser et d’élaborer un vrai plan stratégique pour régler ce phénomène alarmant d’où l’organisation le 21 et 22 Novembre 2017 d’un atelier sur la question de l’approvisionnement à l’Extrême-Nord du bois-énergie pour la population.

Une région de tous les enjeux

Avec une superficie de 34 263 km2 et 3 749 762 habitants d’après le dernier recensement général (2012) de la population, la région de l’Extrême-Nord possède une superficie forestière de 2, 824 millions d’hectares prenant en compte plusieurs réserves et parcs protégés. Selon les statistiques compilées, l’offre en bois-énergie potentielle pour la région est estimée à 1,13 millions de mètres cubes par An équivalent à 792 374 tonnes de bois.

Les ménages résidant en zones urbaines et rurales consomment 77% de la demande en bois de feu pour survivre. Concernant le charbon, seulement 6% est utilisé par ces ménages. Ce qui porte leur consommation à 83%. Les consommateurs professionnels à savoir vendeurs de viande grillée, de Bil-Bil, poulets et porcs braisés, vendeuses de beignets frits, etc. quant à eux consomment seulement 5% de bois de feu et 1% de charbon de bois pour leurs activités professionnelles. Ce qui, ajouté à la consommation des ménages donne un total de 89%. Enfin, les flux régionaux, exportations et bois de service absorbent quant à eux 11% de la demande annuelle de la région. Portant ainsi à 100%.

D’après le Ministère des Forêts, une grande partie de la population de la région de l’Extrême-Nord s’approvisionne dans des zones non définies comme des zones forestières. A hauteur de 20 à 35%, cet approvisionnement comptabilise un volume d’exploitation de 169 605 mètres cubes par An soit 118 723 tonnes de bois.

Si l’on s’en tient au chiffre collecté sur le terrain, dans les zones répertoriées comme hors forêts, un collecteur/exploitant ramasse en moyenne 7 et 20 fagots de bois par semaine pendant la période d’accessibilité qui couvre la saison sèche soit 39 semaines de travail. Achetant le bois auprès de la population rurale des villages, le prix d’un fagot de bois représentant 4 morceaux de 3,2 kg environ variant de prix entre 35 Fcfa et 75 Fcfa par endroit. Ce qui évalue son butin entre 273 et 780 fagots

représentant un revenu annuel de l’ordre de 93 600 Fcfa et 156 000 Fcfa par exploitant. Certes faible par rapport au SMIG (Salaire Minimum Garanti) en vigueur au Cameroun, mais mets tout de même ces exploitants à l’abri du vol, rackets, etc.

Solutions proposées

Au sortir de l’atelier organisé en collaboration avec la GIZ, le phénomène de désertification ne peut être stoppée qu’en prenant en compte une organisation efficace d’approvisionnement en bois-énergie pour la population de l’Extrême-Nord.

Comme première proposition, les experts ont déniché la grande région de l’Est Cameroun qui pourrait devenir l’une des mamelles nourricière en bois-énergie si l’approvisionnement est bien organisé. Si l’on s’en tient au coût d’autorisation de transport de bois mort, il serait même possible d’intéresser d’autres opérateurs économiques. D’après les chiffres officiels, pour un camion la fiscalité exigible par mois pour faire le trafic officiel serait de 75 000 Fcfa,. Pour une camionnette la somme de 45 000 Fcfa est demandée. Alors qu’un pick-up paye 32 000 Fcfa, une moto 11 000 Fcfa, un vélo 7 500 Fcfa, une charrette 11 000 Fcfa et une porte-tout ou pousse-pousse 9 000 Fcfa.

Pour le charbon de bois, la valeur marchande de la consommation annuelle est de 12 724 tonnes y compris l’approvisionnement du Tchad. Ce qui donne une rentabilité de 1,68 milliards de Fcfa par An. En considérant une démographie croissante, la demande en bois-énergie et charbon de bois augmente. Mais les solutions sont en cours avec l’utilisation de foyer amélioré qui ont l’avantage de diminué les quotas de consommation par habitant et par ménage permettant ainsi un approvisionnement important vers plusieurs autres ménages ainsi que l’attractivité du marché pour des investisseurs.

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