Port de Douala : Traque aux fraudeurs
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Une série de pratiques malsaines ont été détectées et des mesures prises au Pad pour y mettre fin.

Selon  un  gendarme qui  était  chargé  de filer les quatre individus qui allaient finalement être  arrêtés pour faux et usage de faux (entre autres motifs) au détriment du Port autonome de Douala (Pad),  ces  jeunes  hommes menaient  grand  train.  De vrais  princes  de  la  nuit  à Douala, qui dépensaient sans compter…  Seulement, c’étaient des fonds publics.

D’après un document officiel du Pad, du 1er janvier au 14 juillet  2017,  l’entreprise  a subi un préjudice de plus de 173 millions de francs, suite à  l’émission  et  l’usage  de fausses factures et fausses autorisations d’enlèvement.

Un  chiffre  obtenu  après  le croisement  de  données  de Douala International Terminal (Dit) et du Pad  – au niveau de la facturation – qui a permis  de  constater  le  grand écart. Pour  ce  cas  précis,  le  Port autonome  de  Douala  avait porté  plainte,  saisissant  la compagnie de gendarmerie du  Port  Sud. 

La  plainte  intervenait après de premières investigations menées en interne, et qui établissaient, à en croire la direction générale du  Pad,  «  la  multiplication des cas de fraudes » et suggéraient  «  l’existence  d’un réseau » de nature à causer « un préjudice considérable s’agissant  des  recettes  de l’Etat. » Neuf documents falsifiés  saisis,  à  savoir  trois fausses  factures,  trois fausses autorisations d’enlèvement  et  deux  fausses quittances, venaient illustrer et justifier la préoccupation des autorités du Pad.

« On ne peut pas prétendre développer  le  port  si  on laisse les recettes s’amenuiser à cause de la fraude », s’est indigné un responsable de la structure approché par CT  mardi.  L’interlocuteur  a néanmoins  tenu à préciser que le maillon corrompu peut se retrouver à n’importe quel niveau de la chaîne portuaire, qui n’a pas que le Pad comme acteur. Outre les entreprises et  autres  institutions  formellement installées, et qui peuvent  compter  en  leurs rangs  des  brebis  galeuses, un  doigt  accusateur  est pointé  en  direction  de  petites structures. Notamment des  secrétariats  bureautiques installés çà et là autour du port (aux abords de la Poste, de la Recette des finances, au lieudit Messapresse,  etc.),  et  présentés comme  «  de  véritables  laboratoires de fabrication de documents  d’enlèvement des marchandises. »

Cela dit, il est difficile de dédouaner  en  totalité  les  effectifs du Pad lui-même dans ces  faits  préjudiciables.  Le mois dernier d’ailleurs, le directeur général, Cyrus Ngo’o, a interpellé plusieurs directeurs. « Des personnels de vos structures, avec la complicité  d’opérateurs  économiques  véreux,  continuent d’entretenir des réseaux dont les pratiques obèrent la trésorerie  du  Port  autonome de  Douala  »,  écrivait  alors le Dg du Pad.

Après  avoir  stigmatisé  les relâchements,  le  management  du  Port  autonome  a prescrit aux différents directeurs opérationnels de prendre « toutes les mesures nécessaires » en vue d’endiguer la fraude et la corruption au sein de leurs structures respectives (voir réactions) .

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