Cameroun : IMPORTANCE DE L'AGRICULTURE BIOLOGIQUE, FACTEURS LIMITANTS EN AFRIQUE ET PARTICULIEREMENT AU CAMEROUN.
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Cameroun : IMPORTANCE DE L'AGRICULTURE BIOLOGIQUE, FACTEURS LIMITANTS EN AFRIQUE ET PARTICULIEREMENT AU CAMEROUN. :: CAMEROON

La peur des OGM, des pesticides, de la vache folle et d’autres maladies de la civilisation a fait progresser considérablement l’idée d’une Agriculture respectant l’écologie et l’environnement. Mais la croissance de cette agriculture reste significativement faible pour avoir un véritable impact sur la révolution industrielle. La notion d’Agriculture biologique peut se voir comme une pratique qui évite, ou exclut totalement, l’utilisation d’engrais de synthèse, de pesticides, de régulateurs de croissance et d’additifs aux aliments du bétail.

Depuis quelques années, l’agriculture biologique connait une forte embellie. C’est ainsi que de nombreux débats naissent de nos jours autour de ce sujet. Or s’il faut tenir compte du sujet en lui-même, il présente une importance capitale tant pour l’environnement ou nous vivons que pour le pratiquant. Cependant, l’agriculture se heurte a plusieurs contraintes ou facteurs limitant dont il est important de connaitre ceux spécifiques au Cameroun.

Dans le cadre d’une consultation effectuée auprès des GIC dans le département du NKAM (GIC PROPALM et A.P.B.O.N.A.M.B.O), dans le but de résoudre les problèmes du terrain en respectant l’environnement et la non utilisation des produits de synthèses. Il ressort que, d’après les paysans et jeunes producteurs, produire bio c’est éviter tout produits chimiques avec une forte utilisation des déjections des animaux. Une chose qu’ils oublient est la nature même de l’alimentation de ces animaux car peut-on parler de produits bio lorsque les animaux produits s’alimentent eux aussi des sous-produits agroindustriels ?

Déjà il est important de saluer et d’apprécier le bon sens de toutes personnes qui initie une Agriculture qui respecte l’environnement, même si le concept bio n’est pas parfaitement maîtrisé par la majorité faute de manque d’encadrement approprié dans ce sens. Nous allons rappeler pour tout ceux qui souhaite faire une agriculture biologique doivent se conformer aux lois du label bio. En effet, il ne suffit pas de produire sans utilisation des intrants chimiques comme beaucoup le perçoit, mais il est important de se poser la question de savoir l’origine des semences car cet Agriculture dit non aux OGM, à la stérilisation par irradiation. De plus il est important de savoir où cultiver car un sol qui avait reçu les intrants chimiques doit faire plus de trois ans en jachères avant utilisation. Et un contrôle par des experts de la certification de manière régulière pour une production confirmée bio. Dans le cadre d’une consultation et surtout pour un renforcement de capacité, nous avons constaté que plusieurs GIC et structure privée dans le département du NKAM ne perçoivent pas le concept bio.

En effet, le trait commun pour tous ces investisseurs après des séries de questions réponses pensent que c’est produire en utilisant les déjections des animaux et sans apport des produits chimique. Pour parler d’une agriculture qui respecte l’environnement, il faut maitriser la production or plusieurs font de l’agriculture de subsistance. Les techniques de productions sont encore mal connues ceci du fait du non accompagnement des petits producteurs. Or un essor dans ce domaine nécessite un renforcement de capacité des producteurs par des personnes ressources formées à cet effet et aptes à agir efficacement sur le terrain. Les produits certifiés bio sont dans la plupart des temps destinés ou réservés à la classe noble or l’Afrique en générale et le Cameroun en particulier souffrent encore des problèmes d’autosuffisance et la sécurité alimentaire. Comment parler donc d’une Agriculture bio dans un tel contexte ?

Produire bio suppose que nous avons atteint la sécurité alimentaire et voulons apprécier la notion de qualité alimentaire. L’Agriculture biologique se développe beaucoup plus rapidement dans les pays industrialisés ayant déjà atteint ou presque atteint une certaine suffisance alimentaire. Les acteurs de cette pratique dans les pays sous développées visent eux aussi ces pays pour écouler la plupart de leurs produits. Nous produisons alors pour qui dans un tel contexte ?

Dans les pays sous-développés et en voie de développement, les produits certifiés BIO restent encore un mystère pour la plupart des populations bien que le cout ne soit aussi exorbitant. Lors d’une enquête effectuée dans la région du nord-ouest par l’ingénieur Agronome KENFACK Jof Aymard, auprès des producteurs des produits bio, il ressort que le Kilogramme de tomate bio par exemple coute 1000 FCFA. De plus au stade d’épiaison, il n’existe pas de marché spécial pour l’exposition des produits bio ce qui peut aussi constituer un frein au développement de ce système dans notre contexte.

La pratique de l’Agriculture biologique demande également le contrôle des paramètres environnementaux. C’est ainsi qu’un dispositif de contrôle de ces paramètres a vu le jour (la serre). Ce contrôle nécessite des couts supplémentaires pour la mise en place. D’où la limite de cette pratique par une certaines couches de personnes. Ce dispositif possède des limites également car toutes les espèces ne sont pas adaptées à celui-ci. Une Agriculture intensive dans le cadre d’une production bio n’est pas encore envisageable au Cameroun car il doit falloir utiliser les machines adaptées pour ce type de production. Des machines adaptées pour un labour adapté à cette pratique nécessitent également des cultures adaptées. En effet, les expériences ont montré qu’au sein d’une espèce même, toutes les variétés ne s’adaptent pas à cette pratique. Ce qui constitue encore un facteur limitant car il va falloir encore élucider les gens sur les variétés adaptées avant de leur former sur les techniques culturales propres à cette technique.

La faiblesse de ce système réside essentiellement dans la multitude des normes et des labels en vigueur qui demandent des conditions de culture plus ou moins exigeantes. Cette extrême diversité est peu compatible avec une information du consommateur. Par ailleurs, les agriculteurs ne sont pas toujours rigoureux dans leur démarche. Il arrive, par exemple, que des céréales soient effectivement cultivées sans engrais chimiques mais sur une parcelle contenant des résidus d’engrais des cultures de l’année précédente. Enfin, pour que cette agriculture prenne toute sa valeur, il faudrait que des contrôles soient effectués plus régulièrement dans les exploitations pour éliminer tout risque de fraude.

En somme, l’idée d’une production BIO par les petits producteurs au Cameroun nous donne un grand avantage pour leur former à produire de manière efficace et surtout rentable afin de respecter l’environnement. N’oublions pas qu’en Afrique 80% de la population rurale est à l’origine de l’alimentation de la population. Il s’avère important d’organiser des conférences pour leurs aider dans un renforcement de capacité et surtout pour une production durable. Nous pensons aussi aux techniques pour réussir la production BIO en perspective

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