Cameroun : Du riz de Galim à  la Semry, les limites d'un modèle économique bancal
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Cameroun : Du riz de Galim à  la Semry, les limites d'un modèle économique bancal :: CAMEROON

Plus de 100 milliards de FCFA par an, c’est le montant dépensé par le Cameroun pour importer du Riz, la production nationale peine à satisfaire les besoins des populations malgré les programmes et milliards investis par le gouvernement camerounais.

Avec une production nationale estimée à moins de 150 000 tonnes de riz par an, le Cameroun est obligé d’importer du riz puisque la demande annuelle au-delà de 300 000 tonnes. Pour ce faire il est plus qu’urgent de booster la Semry. C’est du moins ce qui ressort du communiqué rendu publique ce lundi par  le ministère de l’Economie, de la Panification et de l’Aménagement du territoire (MINEPAT).Un nouveau programme a été validé par le gouvernement, une se tiendra ce samedi à ce sujet.

Redynamiser la production nationale du Riz, le gouvernement n’est pas à sa première expérience.

En septembre 2013, le gouvernement remet un chèque de 442 millions de francs Fcfa pour le lancement de l’agropole sur le riz de Galim, une initiative de Desiré Kepseu pour un coût total d’1,2 milliards de FCFA. Le 20 Aout 2015, le quotidien gouvernemental reconnaitra que ce projet a été un fiasco, ayant englouti des centaines de millions du contribuable camerounais, il était question de la mise sur pieds d’une usine de transformation du riz extrait des champs. Nous sommes en 2017, pas l’ombre d’une usine. Rapproché, le promoteur laisse entendre que le projet n’avance pas faute de financement, malgré la contribution du gouvernement, les autres partenaires n’ont pas pu mobiliser leurs parts.

Le même scenario est visible dans la localité de Nlowe, dans le Mungo, le gouvernement camerounais a débloqué 562 Millions de FCFA pour le lancement de l’Agropole sur l’ananas dans la localité, un programme d’un montant de 1,9 milliards de FCFA. Bientôt 2018, les agriculteurs attentent toujours l’usine qui tarde à venir, c’est le même langage chez le promoteur, toujours à la recherche des fonds.
‘’Que  se passera-t-il si ses promoteur ne parviennent pas à mobiliser les fonds nécessaires alors qu’ils ont reçu le financement de l’état ?’’ ,s’interroge Christian Penda Ekoka, Conseiller technique à la présidence de la république qui ne comprend pas ce mode financement dans lequel l’état décide d’injecter des grosses sommes d’argent pour des projets sans au préalable évaluer les capacités des promoteurs, ce qui l’amène à penser à un système de retro commissions.

‘’ il y’a l'usine de transformation de manioc de Sangmélima ou l’on a injecté  plus de 100 millions, l’usine des tracteurs d’Ebolawa plus de 300 millions, l’usine de découpage des poulets de Bafang 400 millions et bien d’autres, qui sont des projets dans lesquels l’état a injecte d’énormes sommes d’argents sans résultats positifs, quel sera héritage des actes de certains fonctionnaires pour des futures générations ?’’ explique le CT qui pense que certains administrateurs publics par égoïsme présentent n’importe quel projet au chef de l’État qui tombe dans le piège de la confiance qu’il a en ses collaborateurs.

‘’L’ajustement structurel a toujours préconisé la libéralisation de l’économie. A travers les Agropoles, l’état rentre une fois de plus dans un financement massif du secteur privé alors qu’il est supposé se limiter à créer les conditions pour laisser les privés prendre les risques ; Le Cameroun applique le contraire des reformes structurelles et je suis surpris de voir le FMI venir nous féliciter pour un bilan perceptible dans le taux de chômage, le niveau de vie des populations, etc…’’ précise Penda Ekoka avant de poursuivre’’ l’état est impersonnel, des individus viendront engager la république dans des financements douteux pour faire payer par la jeunesse et les générations futures, voilà pourquoi le gouvernement doit se désengager de ces risques dans le secteur privé ‘’ dira-t-il.

Grace au projet PNAR1 ,le Sénégal a produit plus de 950 000 tonnes de riz en 2016, grâce à la mise en œuvre du Programme national d’autosuffisance en riz (PNAR), relevait le ministre de l’Agriculture et de l’Equipement rural et le communiqué du Conseil interministériel consacré à la commercialisation du riz local  le 21 février 2017,le pays poursuit sa route vers l’autosuffisance en Riz.

Qu’est-ce qui n’a pas marché au Cameroun ? ‘’Tant que la décision sera inspirée par des fonctionnaires ignorants, corrompus ou faibles, sous la pression des politiciens en mal de positionnement, le Cameroun n’avancera jamais ! J’ai travaillé pendant 32 ans au MINEPAT. Sur 100 projets adoptés, il n’y a pas 5 qui s’accompagnent d’une étude sérieuse ! Y compris des projets aussi importants que la SCAN, l’usine de tracteurs, ou l’usine de manioc de Sangmélima ! Et si vous demandez ces études, vous devenez un ennemi du Cameroun aux yeux même de votre hiérarchie ! Comment voulez-vous qu’un tel système fonctionne ?’’ Explique l’économiste Dieudonné Essomba  avant de conclure ‘’Quand vous faites des projets mal conçus, mal adaptés à un écosystème donné, parce que vous êtes mus par votre volontarisme utopique, vous vous attendez à quoi ?’’

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