Isidore Modjo : “Je veux mon argent “
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L’auteur-compositeur de plusieurs génériques et jingles diffusés au poste national de la Crtv, livre les raisons profondes de ses multiples sit-in devant le Mincom.

Qui est Isidore Modjo et que réclame-t-il exactement ?
Je suis un Camerounais parti très tôt de son pays. Je commence ma carrière de musicien de studio au Nigéria. Par la suite, je bénéficie d’un financement du gouvernement nigérian. De retour, j’ai donné des cours dans une université. J’ai poursuivi à Londres où j’ai travaillé avec différents groupes de musique. Je reviens m’installer au Cameroun après l’appel lancé par le président Paul Biya en 1984. A l’international, j’avais une carrière d’ingénieur de son, de musicien professionnel. Je commence à faire de manière spontanée des génériques et des jingles pour la 105 Fm. Ils ont été appréciés, adoptés et diffusés. Au départ, il s’agissait d’une composition musicale.

Isidore Modjo n’a jamais travaillé pour la Crtv. Après Douala, je viens m’installer à Yaoundé. Je sympathise avec la FM 94 pour faire des jingles et des génériques. Ils sont encore très appréciés et je suis sollicité pour le même travail au poste national. J’ai composé les génériques pour Cameroun magazine, le journal. Etant l’auteur compositeur de toutes ces œuvres, je ne percevais rien. La loi prévoit que les droits soient reversés par l’organisme de gestion collective (Ogc). Ne percevant rien de cette structure, je me tourne vers la Crtv. J’ai écrit à la Crtv pour leur rappeler que la loi demande de s’adresser à l’usager en cas de défaillance de l’Ogc.

On me propose alors à la Crtv une attestation de diffusion à cause de la multitude de mes œuvres. Nous sommes là en 2006. . Entre 2013 et 2016, j’ai adressé 13 correspondances à  l’ex-directeur de la Crtv, Amadou Vamoulké sans suite. Alors, au début de 2016, j’ai décidé de passer à la manière forte. J’ai commencé un sit-in là où mes œuvres sont diffusées. Depuis le 29 mars 2017, suite à une consultation ministérielle, le Premier ministre a instruit le  paiement de mes droits à hauteur de 50 millions dans les meilleurs délais.

Où en est-on avec le traitement de votre dossier ?
Ils ont décidé de ne pas respecter l’instruction donnée par le Premier ministre. Dès qu’elle a été envoyée, on m’a appelé dans un bureau de la Crtv. Et là, on m’a remis 10 millions et on  m’a demandé de signer un document, ce que j’ai refusé. Quelques temps après, ils ont fait de manière unilatérale un virement de 21 millions dans un de mes comptes. En plus, j’ai reçu des menaces de mort entre août et septembre derniers. J’ai fait un dernier sit-in et j’ai été convié par la communauté internationale.

Je suis un pur produit de la diaspora. Ils  ont fait un faux contrat dans lequel, ils stipulent qu’ils payent 29 millions pour résoudre tout le problème. Entre le 3 et 16 octobre, je me suis rendu à Paris où j’ai été interrogé par l’Union européenne. Deux propositions m’ont été faites. La première consiste à rester en exil et couper les ponts avec mon pays que j’aime bien, ce que j’ai refusé. Pour la seconde, que j’ai  d’ailleurs choisie, je ne peux pas en parler.

Depuis le 30 octobre 2017, vous manifestez devant le ministère de la Communication, jusqu’où comptez-vous aller?
Mon sit-in est illimité, j’y travaille, c’est une activité normale. Chaque jour, je me lève à 2 heures du matin, je travaille avec mes collaborateurs. À 4 heures, nous installons notre quartier général devant le Mincom, nous pointons de 6 à 12 heures.

Le dénouement est proche. Mes sit-in sont suivis par le Premier ministre et même  par la présidence de la République. L’instruction va être exécutée. Ils vont payer cet argent, j’en suis sûr, parce qu’il m’appartient.

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