Lutte contre Boko Haram : Les contours de l'opération sur le «Sambisa camerounais»
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Lutte Contre Boko Haram : Les Contours De L'Opération Sur Le «Sambisa Camerounais» :: Cameroon

Elle a commencé officiellement le 09 octobre dernier et a pour objectif de repousser des islamistes venus du plus grand parc national du Nigeria.

Le commandant de la 31ème Brigade d'infanterie motorisée (Brim), le colonel Pierre Simo, a achevé samedi une tournée d'inspection des postes avancés dans le parc national du Faro. Il était parti de Voko, où a été installé le poste de commandement avancé de la 31ème Brim. Le général de brigade aérienne, Benoit Eba Eba, commandant  de la 3ème Région militaire interarmées (Rmia), est pour sa part arrivé dans son poste de commandement avancé de Poli pour inspecter à son tour les différents démembrements du dispositif qu'il a mis sur pied.

Il va notamment se rendre à Tchamba dans le département du Faro, où a été délocalisé le poste de commandement du 22ème Bataillon d'infanterie motorisée (Bim) et à Kontcha dans le département du Faro et Deo où est installé le Pc du groupement Bravo. Des centaines de militaires et gendarmes sont engagés  dans la mission de «sécurisation du Parc national du  Faro et de la frontière ouest avec le Nigeria. Une mission de l'opération Émergence 3, prévue pour durer deux mois. Elle a commencé officiellement le 09 octobre dernier et doit s'achever  le 09 décembre 2017.

«Il s'agit de débarrasser le parc national du Faro des orpailleurs clandestins, des preneurs d'otages, des braconniers et surtout des groupes armés venus du Gashaka Gumti Park », explique une source bien informée. Ces hommes armés que décrit notre interlocuteur sont plusieurs centaines de combattants de Boko Haram, selon d'autres sources. Ils seraient ceux qui ont longtemps sévi dans l'État nigérian de l'Adamawa. Le Gashaka Gumti national park est le plus vaste du Nigeria et a un prolongement au Cameroun qui est le parc national du Faro.

C'est presque fortuitement que des groupes de combattants qui s'y sont installés se retrouvent à «errer» dans le territoire camerounais. L'espace camerounais était jusqu'alors peu surveillé. Depuis 2014, des écogardes et autres bergers et braconniers ont signalé la très inquiétante présence de ces hommes équipés d'armes lourdes.

Le déni des armées

«Les armées, sûres de leur fait, ont circonscrit la présence de Boko Haram à la forêt de Sambisa et au lac Tchad. Le fait que la secte ait pu occuper de plus vastes territoires est dénié par les autorités nigérianes en général et par les militaires de l'opération Lafiya Dolle de lutte contre Boko Haram. Un déni qui profite à la secte qui s'est retirée des villes  qu'elle a occupées pour se fondre dans la nature, notamment dans les aires protégées où les militaires n'aiment pas aller.

C'est le cas de Gashaka Gumti national park, 6402 km2 et de son prolongement camerounais, le parc national du Faro, vaste de 322000 hectares. Les nouveaux hôtes de cette «brousse» sans surveillance y étaient tranquilles. «Ils sont là depuis des années, ils ont leur base à Mana, ils vont et viennent. Ils ne font pas la chasse comme les braconniers et ne s'attaquent pas aux troupeaux comme les coupeurs de route ou des preneurs d'otages. Pour les voir réagir violemment, il faut s'approcher de leur base qu'ils défendent farouchement», confie un observateur. Les préoccupations du groupe armé semblent politiques. Le 31 janvier dernier, ils ont attaqué et tué quatre membres d'une mission de l'Onu près de Koncha. Ils ont violemment repoussé les militaires du Bir lancés à leur poursuite en en blessant quelque uns.

Dès lors, le haut commandement a pris au sérieux les témoignages des écogardes et des braconniers. En prévision d'une autre mission de l'Onu pour poursuivre la démarcation de la frontière, le commandant de la Rmia 3 a monté cette mission. Outre la 31ème Brim, il y a des aéronefs de l'armée de l'air qui survolent fréquemment le parc, des fusiliers de la marine nationale qui contrôlent les points de débarquement sur fleuve Faro, la gendarmerie nationale à qui sont remises les personnes interpellées, les services de renseignements et le  Bir devraient entrer en action aussi.

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