Parti du pays le 14 septembre pour participer à la 72è session ordinaire de l’assemblée générale des Nations-Unies, Paul Biya n’est toujours pas de retour même si certaines informations annoncent son arrivée pour bientôt. Que fait-il ? Avec qui passe-t-il son « congé » ?

L‘attente se fait longue, l’on commence à s’habituer à ses absences et la vie suit son cours normalement sans pour autant savoir qui est le véritable capitaine du bateau Cameroun. Des personnalités occupant des fonctions importantes disent agir sur « très hautes instructions » alors que le flou demeure sur la destination prise par celui qui impulse justement la conduite des affaires. Les plus avisés et adeptes de « sources dignes de foi » prétendent que le président de la République se trouve dans un hôtel huppé de la République helvétique de Suisse, il y passe un congé bien mérité après desmois d’intenses activités au pays.

D’autres plus intrigants croient que « le grand vacancier » s’est refugié dans sa seconde patrie. Mais cela ne comble nullement les attentes des populations qui font face aux soubresauts de la vie et les incertitudes du lendemain. Où est passé Paul Biya ? La question est sur toutes les lèvres. Comment se porte-t-il et que fait-il là où il se trouve ?

L’interrogation trouve tout son sens dans la mesure où ses homologues ayant participé à ce même rendez-vous ont regagné leur pays et sont passés à autre chose pendant que le locataire d’Etoudi reste sans nouvelles. Il serait sûrement en train de peaufiner des stratégies de redéploiement de la machine grippée aujourd’hui du fait de quelques incohérences et manigances entretenues par ses proches collaborateurs en vue de maintenir le statu quo. Une opinion voit en cette absence prolongée ou poussée un sorte de stratégie pour mieux apprécier les intentions des uns et des autres qui peut-être entrevoient de se positionner au cas où.

Réaménagement gouvernemental

La crise anglophone reste d’actualité, la vie chère se poursuit, le panier de la ménagère se vide progressivement ; les coupures intempestives de courant dictent leurs lois, les agressions et les inondations sont le lot quotidien des populations, la misère reste galopante, les hôpitaux des mouroirs pendant que la démagogie et l’espièglerie sont servies sans vergogne par ceux qui disent parler au nom du chef de l’Etat. L’emploi, un serpent de mer pendant que 2018 pointe à l’horizon. Et Paul Biya n’est toujours pas rentré du pays de l’oncle Sam officiellement puisqu’aucun communiqué du cabinet civil ne dit où se trouve le locataire d’Etoudi.

Rentrera …rentre-t-il pas ? On attend le président qui se fait attendre comme une épouse tenue en otage par ses parents tandis que l’époux attend, anxieux à la mairie ou à l’église. C’est dans ce contexte d’attentisme que le premier ministre Philemon Yang est de nouveau dans une hypothétique mission de bonne volonté et de médiation avec les forces vives du Sud-Ouest et du Nord-Ouest sur le terrain afin de trouver des solutions pérennes au problème anglophone.

Can 2019, Fécafoot…

Parmi les dossiers pertinents qui attendent le président de la République, figure en bonne place le congrès du Rdpc avec le renouvellement possible des responsables du parti, un redéploiement de la classe dirigeante et un coup d’accélérateur sur les grands chantiers au ralenti. Les stades devant abriter la Can 2019 piétinent, le Cocan s’est déjà réuni pour essayer de voir clair, les lionnes championnes d’Afrique de volley Ball attendent d’être reçues par le premier sportif camerounais et son épouse comme cela est devenu une tradition. Pendant ce temps Maurice Kamto constate déjà la vacance du pouvoir et interpelle la Cour suprême pour un constat statutaire.