Dans une récente interview accordée à la rédaction de Camer.be, Larry Ayamba se présente comme étant le Secrétaire d’Etat du gouvernement de l’Ambazonie autrement dit l’Ambazonia Governing Council (AGC). A ce titre, il explique que l’AGC qui a été mis sur pied en 2014 en Californie aux Etats Unis d’Amérique (USA) est l’instance faîtière regroupant désormais tous les mouvements indépendantistes anglophones qui ont vocation à revendiquer la restauration de l ’autonomie de la zone anglophone du Cameroun baptisée Southern Cameroons ou encore la république d’Ambazonie.

Pour le porte-parole de l’AGC : « Nous avons obtenu notre indépendance le 1er octobre 1961. Donc, nous ne sommes pas en train de demander notre indépendance ». Il poursuit : « Les gens ne doivent  pas se tromper là-dessus. Nous revendiquons la restauration de l’indépendance de la Southern Cameroon entre guillemet Ambazonie ». L’indépendantiste fait explicitement donc référence à l’existence d’un Etat autonome avant 1961, l’ex-Southern Cameroons.

Larry Ayamba qui s’exprimait en anglais lors de l’entrevue poursuit : « Nous n’avons aucun problème avec les camerounais de l’autre rive du Moungo. Ils sont nos frères, ils sont nos voisins. Et, cela va rester ainsi à jamais. C’est comme la main et les doigts. On ne saurait les séparer. »

Violences meurtrières

Pour rappel, après la proclamation de l’indépendance de la «République d’Ambazonie» le 1er octobre dernier, au moins 17 personnes auraient trouvé la mort dans des heurts entre séparatistes camerounais anglophones et les forces de l’ordre selon Amnesty International.

Revenant sur les évènements tragiques des 22 septembre et 1er octobre 2017 qui ont coûté la vie à plusieurs citoyens, le porte-parole de l’Ambazonia Governing Council révèle, avec beaucoup d’émotion, qu’il a perdu deux cousins directs lors des dites évènements. Larry Ayamba exprime ensuite sa colère vis-à-vis des autorités camerounaises : «Nous avons un problème avec le gouvernement du Cameroun qui tue  nos populations ; une population sans armes, sans défense.» clame-t-il.

Depuis la Belgique où il réside, Larry Ayamba conclut : « Nous continuons de clamer que la diplomatie peut fonctionner. […] La violence ne vient pas de nous ». Les indépendantistes qui rêvent de la partition du pays ont conçu le néologisme Ambazonie, dérivé d’«Ambas», nom traditionnel de la région.

Revendications multiformes

Pour rappel, depuis plusieurs mois, la minorité anglophone, qui représente environ 20% de la population, exprime ouvertement son mécontentement face au gouvernement de Yaoundé et milite pour davantage d’autonomie. Plusieurs leaders tentent de défier le pouvoir central et l’on cite entre autre : Larry Ayamba défend l’engagement sécessionniste de l’Ambazonian Governing Council (AGC), Nfor Ngala Nfor porte la voix de la Southern Cameroons National Council (SCNC), Mancho Bibixy est le meneur des manifestations à Bamenda, Wilfried Tassang est le leader du puissant syndicat des enseignants anglophones qui a instauré le boycott du système scolaire actuel.