Non-dénonciation d'actes terroristes : Le procès en appel de trois enfants reporté
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Hier, l’affaire opposant Levis Gob Azah, Ivo Feh Fomusoh, et Nivele Nfor Afuh au ministère public a été renvoyée au 16 novembre.

C’est avec une mine in quiète que Levis GobAzah, Ivo Feh Fomusoh, et Nivele Nfor Afuh se sont présentés hier à la Cour d’Appel du centre. Condamnés par le tribunal militaire de Yaoundé le 2 novembre 2016 pour « non-dénonciation d’actes terroristes et complicité d’insurrection » et détenus à la Prison Principale de Yaoundé-depuis décembre 2014, ces élèves espéraient voir plus clair que non. L’audience a été renvoyée pour le 16 novembre prochain par la Cour.

Me Victorine Edzente en charge de l’affaire n’a pas caché sa déception à la fin de cette audience.  La demande de renvoi formulée par le ministère public n’avait pas lieu d’être au  regard des attentes. « Le ministère public a fait une demande de renvoi fantaisiste parce que l’audience était renvoyée pour débat ce jour », affirme l’avocat. « On ne peut pas prétendre de manière pertinente aujourd’hui qu’il y a un témoin. Le procès-verbal d’enquête préliminaire n’étant pas contesté parce que le ministère public entend convoquer l’enquêteur. Nous protestons pour cet autre renvoi surtout quand on voit l’injustice que subit ces enfants », ajoute l’avocat.

Renvoyé au 16 novembre, Me Victorine garde tout de même espoir pour les prochaines semaines. « La procédure va suivre son cours. On va juste espérer que les débats s’ouvrent afin que la Cour d’appel puisse à son tour le moment venu rendre sa décision parce que ces jeunes ne sont pas des insurgés ». Le 21 septembre dernier, 55 associations de la société civile ont écrit  au président de la République Paul Biya pour attirer son attention sur trois jeunes élèves condamnés le 2 novembre 2016 par le tribunal militaire de  Yaoundé. Dans la correspondance envoyée au président de la République, il est écrit :

« Nous, 55 organisations de la société civile, nationales, régionales et internationales, avons l’honneur de vous écrire pour vous faire part de nos profondes préoccupations relativement à la situation des trois jeunes Camerounais, Levis GobAzah, Ivo Feh Fomusoh, et Nivele Nfor Afuh, inculpés pour « non-dénonciation d’actes terroristes et complicité d’insurrection » depuis le 2 novembre 2016 et détenus à la Prison Principale de Yaoundé-depuis décembre 2014 » .

Un peu d’indulgence

En décembre 2014, Levis Gob Azah, né le 7 janvier 1992 à Bamenda, reçoit un message libellé comme suit : «Boko Haram recrute des jeunes de 14 ans et plus. Conditions de recrutement : avoir validé un GCE A level en quatre matières plus religion». Il transfère le Sms à son ami Ivo Feh Fomusoh, né le 5 décembre 1989 à Kumba, qui à son tour le fait suivre à Nivelle Nfor Afuh, né le 13 décembre 1993 à Batibo et élève de Première au Lycée Bilingue de Déido à Douala.

Par malheur, le message texte est découvert par un enseignant qui avait confisqué son téléphone lors de son cours. L’enseignant a ainsi alerté la police qui remonte jusqu’aux deux autres jeunes gens. Les trois élèves sont alors entendus à la division de la police judicaire du Littoral, à la direction de la surveillance  du territoire puis conduits à la prison principale de Yaoundé, avant  leur condamnation. Dans une chronique publiée le 10 septembre dernier dans votre  journal, l’enseignant et homme  politique Jean Takougang indiquait notamment que l’enseignant qui a découvert le sms aurait dû se rendre compte qu’il s’agissait d’une blague.

« Le rôle d’un enseignant est d’éduquer les enfants qui lui sont confiés et non de les livrer à la police quand  se présente le premier vrai problème d’éducation. Après le verdict du tribunal militaire de Yaoundé, la cour d’Appel du Centre a été saisie dans le cadre d’une procédure en appel. Le 17 août dernier, l’affaire des trois enfants a été enrôlée pour la pre- mière fois devant la cour d’Appel. Le procès a été renvoyé le même jour pour le 17 septembre.

L’Ong Amnesty international avait également dénoncé cette lourde condamnation à l’encontre des trois élèves détenus à Yaoundé, alors que leurs proches vivent notamment à Limbé et Bamenda. Orphelin de père et de mère, Yvo Fomesuh vivait à Kumba avec son grand frère, maçon.

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