Philémon Yang voué à  un nouvel échec ?
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En mission à Bamenda depuis le 16 octobre dernier, le casting opéré par le chef du gouvernement est rejeté en bloc par les principaux leaders de la contestation qui refusent le dialogue avec les élites qui accompagnent le Premier ministre.

Le Premier ministre est à Bamenda depuis le 16 octobre dernier. Philémon Yang est en mission « sur très haute instruction du président de la République, Paul Biya » dans la région du Nord-Ouest, dans le cadre d’un processus de « dialogue » avec les populations des zones anglophones du pays, en proie à une grave crise socio-politique qui dure depuis un an déjà.

A Bamenda, Philémon Yang a rencontré des responsables des syndicats de transporteurs, d’enseignants, de vendeuses, et notamment des opérateurs économiques, dont des banquiers, a rapporté la radio d’Etat. Le chef du gouvernement était « porteur d’un message de paix et de vivre ensemble », assure la Crtv (Cameroon radio television). Et d’ajouter que les participants à cette concertation ont soumis au Premier ministre des propositions « pour une sortie de crise définitive », a encore expliqué la Crtv, sans précision sur la nature de  ces propositions.

Des visites vues « comme une Provocation »

Pourtant, le casting mené par le Premier ministre, ne fait pas l’unanimité auprès des populations, notamment les principaux leaders de la contestation anglophone. « On n’a pas dit qu’on rejette le dialogue. Mais nous rejetons les élites qui ont été envoyées. Ce ne sont pas des gens légitimes… », a par exemple relevé Me Felix Agbor Balla dans une interview accordée à la Radio Equinoxe, basée à Douala. Le président du Consortium de la société civile anglophone, une organisation que ne reconnaît pas le gouvernement, rejette toute forme de dialogue avec la délégation conduite par Philémon Yang.

« (…) Nous condamnons fermement, rejetons et nous nous dissocions de ces visites », a-t-il réagi sur sa page Facebook. « Nous considérons ces visites comme une provocation » au moment « où des centaines de personnes ont été arbitrairement arrêtées » tandis que « des dizaines » d’autres sont mortes et « de nombreuses » autres encore sont hospitalisées « avec des blessures par balles », s’est-il offusqué. D’autres acteurs se montrent également sceptiques quant aux chances de réussites du chef du gouvernement. Parmi eux, Me Charles Tchoungang, ancien bâtonnier de l’Ordre des avocats du Cameroun, interrogé par Radio Equinoxe.

«J’ai comme la conviction qu’il s’agit d’une opération de dernière heure pour essayer de bien se présenter au retour du chef de l’Etat. Je ne crois absolument pas à grand-chose ; puisque les mêmes causes produiront les mêmes effets. On va avoir les mêmes résultats », a-t-il indiqué. En revanche, « s’il s’agit d’une mission exploratoire avant l’instauration du dialogue inclusif, on peut comprendre que le gouvernement veut avoir des informations sur la situation réelle sur le terrain », ajoute l’avocat qui déplore cependant l’orgueil et l’arrogance des gouvernants qui, depuis un an ont été appelés en vain à aller physiquement discuter sur le terrain avec les acteurs de la crise.

Des préalables à La concertation

Au sein du Consortium en tout cas, l’on a posé comme préalable à toute concertation, la libération de tous les manifestants interpellés, un rapport sur le nombre de morts enregistrés dans les régions anglophones et la convocation d’une table ronde « en présence » des Nations unies.

« Les meurtres, les arrestations et les violences du 22 septembre et du 1er octobre auraient été évités si le droit fondamental des manifestations pacifiques avait été respecté et si le gouvernement faisait preuve de bonne volonté pour dialoguer et écouter la population », a estimé Felix Agbor Bala. Entre temps, la mission de Philémon Yang s’achève le 25 octobre.

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