POUR UNE REFONDATION DU CAMEROUN: Le Cameroun n’appartient à personne, mais nous sommes tous des Camerounais
CAMEROUN :: POINT DE VUE

Pour Une Refondation Du Cameroun: Le Cameroun N’appartient À Personne, Mais Nous Sommes Tous Des Camerounais :: Cameroon

Le mouvement Pour une Refondation du Cameroun entend apporter au Peuple Camerounais le message des principes de la démocratie, de l’avènement d’un Etat de droit, du respect des droits de l’Homme et de la non-violence pour la paix - basé sur le dialogue, la réconciliation et la reconstruction d'une société juste et équitable.

POUR UNE TRANSITION POLITIQUE AU CAMEROUN

Le mouvement Pour une Refondation du Cameroun appelle à une « Transition Politique » pour un dialogue franc placé sous l’autorité du Président de la République actuel – Son Excellence Monsieur Paul BIYA.

Introduction

L’exigence de liberté, selon les désirs importants du peuple camerounais à résister résolument pour son indépendance acquise le 1er janvier 1960. A partir de cette période, la Nation camerounaise va chercher à se construire sur des valeurs de liberté, justice et de paix pour l’édification - la constitution d’un Etat démocratique.

Le mouvement Pour une Refondation du Cameroun dans sa conquête pour un Etat de droit, a acquis la conviction que le respect de la justice – de l’Etat de droit constitue le cadre – la base même pour une instauration d’un ordre social plus juste. Rien ne saurait donc le détourner de cette exigence qui demeure le fondement d’une véritable renaissance et de la réconciliation nationale.

Rappel

Après un long règne du régime de parti unique et de nombreuses difficultés rencontrées dans le processus de démocratisation depuis 1990, il ressort que la crise camerounaise, loin d’être conjoncturelle, est plutôt structurelle.

L’Accord Politique de la « « Conférence Tripartite » qui regroupait du 30 octobre au 15 novembre 1991, au Palais des Congrès de Yaoundé, le parti au pouvoir, l'opposition et la société civile avait suscité un grand espoir. Cet accord prévoyait des réformes constitutionnelles et institutionnelles qui devaient permettre de sortir de la crise camerounaise de 1990, notamment, par des élections libres et transparentes.

Malheureusement, l’élection présidentielle de 1992 a attisé des tensions et des manifestations qui perdurent jusqu’ à ce jour.

L’actualité récente dans une partie du Cameroun, en occurrence la partie anglophone, doit interpeller et questionner les Gouvernants, les partis politiques et la population camerounaise. Elle est marquée par une série de manifestations politiques et de mouvements sociaux qui plongent le peuple dans la désolation – dans la souffrance. Les arrestations arbitraires, les menaces, les discours annonciateurs d’apocalypse des uns et des autres, les actes d’intimidation perpétrés par les forces de l’ordre et de sécurité contre les élites de cette partie créent une situation des plus alarmantes. Il faut souligner que le recours systématique à la violence politique, les interpellations non justifiées et les mauvaises conditions de détention ne sauraient favoriser une sortie de crise.

Les événements tragiques qui ont secoué le Cameroun ces derniers mois ont accentué la fracture politique et sociale, ravivé des rancoeurs, aggravé les frustrations et renforcé la méfiance entre les Camerounais et leurs Gouvernants d’une part, et d’autre part, entre les Camerounais de la partie francophone et leurs frères et sœurs de la partie anglophone, toutes choses qui ne sont pas de nature à

faciliter la réconciliation nationale. La vie des populations se complique et se détériore. Il nous semble très important de souligner que les récents événements enregistrés dans les différentes parties du territoire national (anglophone et Nord avec Boko Haram) véhiculent des signes plus importants que ceux ayant conduit aux évènements des années 1990 avec les villes mortes accompagnés des massacres.

Par conséquent, le mouvement Pour une Refondation du Cameroun pense qu’il serait contre indiqué d’organiser des élections en 2018 (Présidentielle, Législatives et Municipales) dans ces conditions - si l’on ne veut pas retomber dans le triptyque : élections - contestations - violence.

Les expériences des élections (présidentielle – législatives et municipales) au Cameroun montrent qu’une mauvaise organisation et gestion des consultations électorales sont la principale cause de la crise politique et ensuite économique - et mettent pratiquement à chaque fois le Cameroun à feu et à sang et ne donnent aucune garantie – aucune assurance de transparence, ce qui prépare à chaque fois le pays à la contestation des résultats proclamés par la Cour Suprême.

Constatant aussi l'impuissance de l'opposition politique face à la forte résistance du régime RDPC à tout processus de changement de méthode de gouvernance susceptible de soulager la souffrance du Peuple camerounais et contribuer à son bien-être,

Constatant de même que la prise de conscience politique et psychologique actuelle de la population camerounaise, tous groupes ethniques confondus, sur la nécessité de la justice sociale et d’un changement politique d’envergure pour un développement équilibré de la Nation camerounaise.

Le mouvement Pour une Refondation du Cameroun pense qu’au regard de tout ce qui précède et face à l’impasse dans laquelle se trouve aujourd’hui le Cameroun - il devient urgent, d’une part, de restaurer la confiance entre les Camerounais et leurs Gouvernants, et d’autre part, de poser les bases d’une véritable société d’un Etat de droit au Cameroun.

Dans ce contexte, Pour résoudre cette crise politique profonde, ce que nous nommons crise est en réalité un discrédit institutionnel - le mouvement Pour une Refondation du Cameroun demande au Chef de l’Etat, conformément aux dispositions de l'article 9 alinéa 2 de la constitution (Le Président de la République peut, en cas de péril grave menaçant l'intégrité du territoire, la vie, l'indépendance ou les institutions de la République, proclamer, par décret, l'état d'exception et prendre toutes mesures qu'il juge nécessaires. Il en informe la Nation par voie de message) - d’ouvrir les perspectives d’une nouvelle « Tripartite » - c’est-à-dire rendre le pouvoir au peuple, garantir la souveraineté du Cameroun et protéger les générations futures par l’organisation d’une Assemblée de nature « Constituante » qui regrouperait les partis au pouvoir, l'opposition et la société civile, y compris la diaspora - relatif à des réformes constitutionnelles et institutionnelles – surtout des réformes en profondeur liées aux élections et aux conditions de leur organisation. Pour cela, il y a lieu d’élaborer, sur des bases de transparence et de sincérité, un Pacte de refondation de la Démocratie. Celle-ci définira l’action politique, sous la direction du Président de la République actuel et d’un Gouvernement de transition, ils seront chargés de sortir le Cameroun de la situation actuelle.

Ces réformes qui devraient être l’objet d’un « Arbre à palabres » national propre à dégager un large consensus - viseront, entre autres :

A - Au plan politique

Nous demandons au Chef de l’Etat de :

• La convocation (Mise sur pied) d’une ASSEMBLEE CONSTITUANTE dont le seul mandat sera d’organiser un dialogue franc, inclusif et sincère avec les parties prenantes sous l’égide du Président de la République actuel, dotée des pleins pouvoirs législatifs pour la « Renaissance » du Cameroun – surtout de procéder aux réformes constitutionnelles et institutionnelles nécessaires à l’évolution démocratique du pays ;

• faire assister cette assemblée constituante dans sa mission de rédaction des nouvelles réformes constitutionnelles et institutionnelles par différentes commissions consultatives à savoir, celle des personnalités politiques, celle des forces armées et de sécurité représentées dans leurs différents corps, celle de la société civile dans toutes ses composantes (juristes, sociologues, historiens), celle des confessions religieuses, celle des organisations socioprofessionnelles (patronat, syndicats), celle de la chefferie traditionnelle, celle de la diaspora camerounaise ;

• Repousser ou suspendre le processus de toutes les élections en 2018 : Présidentielle ; Législatives et Municipales - interrompre le processus électoral.

B - Au plan économique,

La faillite est totale ! Même si les dirigeants de l’Etat – qui en sont les principaux responsables, veulent faire croire que le salut viendrait des institutions de Breton Wood, l’économie camerounaise est cadavérique ; victime de multiples pillages, de la corruption galopante et de la braderie des pans entiers de son secteur productif.

Le bilan des décennies écoulées, depuis l’indépendance, permet de comprendre que le Cameroun a systématiquement privilégié l’exportation de matières premières et de produits de base sans se préoccuper de la maîtrise des processus de transformation. Ceux justement, qui sont susceptibles de produire de la valeur ajoutée, notamment dans les chaînes de valeur. Il convient donc de corriger cette erreur stratégique en posant les fondements d’une économie productive de transformation et de proximité au sens géographique.

Il s’agit de sortir d’une logique d’abolition patrimoniale qui fait que le pouvoir central concentre la direction des administrations et des entreprises publiques entre les mains d’un seul groupe, ceci souvent sur une base clanique. Ces changements reposeront sur un recrutement fondé sur la compétence, la diversité ethnique et un engagement précis sur l’éthique et la probité.

Les principales capacités productives devront avoir pour objet de générer des profits et non des pertes pour l’Etat. À ce titre, il sera adopté et mis en œuvre immédiatement, une forme de gestion répondant aux standards internationaux, facilitant la compétitivité, et privilégiant les partenariats « public-privé ».

L’erreur des gouvernements RDPC repose sur l’absence de mise en œuvre d’une approche stratégique, générant des richesses dans la proximité. Une telle méprise, a favorisé les approches patrimoniales fondées sur l’arbitraire, promu un système et une dynamique générant de la pauvreté, à cause de la ponction sur la richesse existante, empêchant son renouvellement. Sous forme de chantiers économiques, développés sur l’ensemble du territoire, il sera question d’identifier des partenaires, des institutions, et d’opter pour des systèmes de jumelage opérationnels, fondés sur l’approche « gagnant-gagnant ». Ces partenariats seront conclus avec des pays, régions ou collectivités locales internationales et africaines, intéressées par une complémentarité dans la création de richesse, selon une logique de redistribution en direction du Peuple camerounais.

C) - Au plan social,

La déchéance des Camerounais et la déliquescence du tissu social ont atteint leur paroxysme. Les cohortes d’enfants abandonnés répandent dans toutes les grandes villes du pays la prostitution qui est devenue multiforme jusqu’aux limites de l’indignité et, abîment les familles et les unions. Le sida, l’alcoolisme, la drogue et le grand banditisme – qui n’est que le corollaire de la criminalité d’Etat – sont des grands fléaux qui détruisent de manière féroce le peuple camerounais. La déliquescence du système de santé où la morale et la conscience professionnelle ont cédé la place aux trafics en tout genre y compris celui des nouveaux nés dans les maternités de plusieurs hôpitaux publics du Cameroun sans oublier l’effondrement du système éducatif ; l’exode massif des jeunes, des cerveaux et des cadres vers d’autres cieux, ne restant que la seule échappatoire.

Le chômage des jeunes formés dans nos Universités est en hausse constante et n’offre souvent pour seule perspective que la voie vers l’expatriation.

L’avenir de tout pays repose d’abord sur son capital humain. Le Cameroun dispose d’une population jeune, souvent formée, mais avec une inadéquation des formations par rapport au marché de l’emploi et de l’entrepreneuriat.

En couplant les investissements dans le secteur rural pour stabiliser les populations et la régulation du mouvement migratoire, il est possible d’orienter les formations vers plus d’opérationnalité, plus de compétence dans le savoir-faire, plus d’accès à la technologie et aux contenus technologiques.

Cette approche favorise la création de richesse, tant au plan individuel qu’au niveau des groupements d’intérêts économiques ou des entités morales. Les partenariats ciblés seront privilégiés et la fiscalité réadaptée.

VALIDATION DU PROJET DE LA CONSTITUANTE

Le projet proposé par l’Assemblée constituante concernant des nouvelles réformes constitutionnelles et institutionnelles qui répond le mieux aux exigences actuelles et qui prend en compte les spécificités sociopolitiques camerounaises sera soumis aux citoyens.

Le peuple aura donc le dernier mot. Il devra se prononcer lors d’un référendum pour valider le texte rédigé par cette assemblée constituante.

Conclusion

La question des réformes constitutionnelles et institutionnelles constitue un problème complexe qui mériterait d’être posé dans le cadre d’une réflexion sérieuse devant nous amener à nous interroger sur l’adaptation, à nos réalités sociologiques, et non du modèle occidental en vigueur dans notre pays depuis l’indépendance. Notre Constitution est très similaire et basée sur le modèle de la constitution française. Modèle qui est fondé sur l’individualisme et une conscience citoyenne cartésienne, ce modèle éprouve du mal à régir notre société nationale pluriethnique où les réflexes traditionnalistes continuent d’être prédominants. Encore aujourd’hui, dans une tribu, le chef de tribu ne fait pas ce qu’il veut et doit tenir compte des avis du Conseil des notables. L’adoption de constitution mal adaptée aux conditions particulières de notre pays est un inconvénient capital pour la démocratisation.

Le mouvement Pour une Refondation du Cameroun reste convaincu que le Chef de l’Etat, (Son Excellence Monsieur Paul BIYA), garant de l’unité nationale et de la sécurité de tous les Camerounais prendra ses responsabilités pour que le combat des Hommes tels que Rodolphe DOUALA MANGA BELL, MADOLA, Martin Paul SAMBA, UM NYOBE, etc. sur le processus de notre souveraineté - voire l’indépendance du Cameroun, l’Unité de la Nation et l’Etat de droit des Camerounais qui résonne perpétuellement dans les oreilles de tous les Camerounais ne soit pas un voeu pieux. Par conséquent, le report des élections présidentielle, législatives et municipales de 2018 et l’instauration d’un dialogue franc, sincère et inclusif sont vivement recommandés d’une part, et d’autre part, la LIBERATION DES PRISONNIERS politiques anglophones, qui doit intervenir avant le démarrage de tout processus de discussions.

Ces deux décisions sont des actes forts qui pourraient montrer une réelle volonté de la part du Président de la République de s’engager sur la voie de l’apaisement et d’une sortie de crise politique.

Notre pays n’a jamais été aussi riche. Il est donc temps de se donner les moyens de partager tout autrement les richesses que le travail de chacun produit.

A la fin d’une période variant entre 18 et 36 mois concernant l’Assemblée Constituante, le Gouvernement de transition, sera chargé d’organiser de manière concomitante l’élection présidentielle et des élections législatives et municipales.

Le nouveau Chef de l’Etat et la nouvelle Assemblée nationale issue de ce scrutin démocratique, sécurisé et transparent, mettront fin à la période de transition et se verront confier les destinées du Cameroun.

Le mouvement Pour une Refondation du Cameroun estime que la présente démarche est déterminante pour prévenir à temps l’extension au Cameroun de la carte des conflits en Afrique et recommande l’ensemble des partis politiques, des associations de la société civile, à contribuer à l’avènement de ce processus, seule voie alternative pouvant conduire à la paix et au retour de la confiance.

Fait à Paris, le 12 octobre 2017

Président du Mouvement Pour Une Refondation, Du Cameroun

Patrice EKWE EDIMO SILO

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