Présidentielle : George Weah et Joseph Boakai, au second tour
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George Weah (39 % des voix) et Joseph Boakai (29 %) se sont qualifiés pour le second tour de la présidentielle. Les Libériens devront les départager en novembre pour succéder à Ellen Johnson Sirleaf à Executive Mansion.

Il ne fait aucun doute que, pour son entourage, ses supporteurs et ses fans, il a déjà gagné ! Mais, même si l'ex-Ballon d'or, sénateur de Monrovia, est en tête du premier tour de la présidentielle avec 39 % des voix, il y aura bien un second tour, qui l'opposera au vice-président Jospeh Boakai, arrivé deuxième avec 29 % des suffrages. C'est la Commission électorale nationale libérienne (Liberia National Elections Commission, NEC) qui l'annonce ce dimanche. En effet, aucun candidat n'a obtenu la majorité absolue dès le premier tour.

Un second tour Weah-Boakai

Face au déluge de messages de félicitations à l'endroit du favori de l'élection présidentielle, George Weah, le président de la Commission électorale, Jerome Korkoya, est d'abord monté au créneau pour inviter les populations et les partis politiques à ne pas se précipiter dans des conclusions sur les résultats. « Il est important de souligner que les résultats publiés par la Commission électorale nationale sont les seuls résultats officiels. La commission demande à toutes les autres organisations de s'abstenir d'annoncer autre chose que les résultats officiels publiés. Les candidats et les partis politiques doivent également être patients et attendre le résultat officiel et ne pas se précipiter sur des conclusions prématurées. La commission s'engage à publier les résultats en temps opportun, mais cela ne peut se faire au détriment de l'exactitude. Ces résultats ne sont pas vérifiés par la commission, cela peut conduire à des problèmes et des attentes qui ne peuvent pas être satisfaits », a-t-il tenu à clarifier.

Plus tard ce dimanche, la Commission électorale a dû se rendre à l'évidence : « il n'y a plus de doute à présent » sur la nécessité d'un second tour, a déclaré le porte-parole de la Commission électorale nationale (NEC), Henry Flomo, lors de l'annonce de ces résultats partiels. Quelque 1,55 million de suffrages ont déjà été dépouillés, pour un taux de participation moyen de 74,5 %.

Un duel prometteur où rien est gagné d'avance

George Weah, de la Coalition pour le changement démocratique (CDC), a pris de l'avance avec 39,2 %. Sur les 15 provinces du pays, l'ex-Ballon d'or fait donc la course en tête dans 12, y compris celle de la capitale, Monrovia, dont il est sénateur depuis 2014 et qui concentre près de 40 % des quelque 2,1 millions d'électeurs. À 51 ans, l'ex-attaquant vedette du PSG et du Milan AC se retrouve de nouveau en finale de l'élection présidentielle après une première tentative en 2005 face à Ellen Johnson Sirleaf. Engagé en politique depuis la fin de la guerre civile, il s'était aussi présenté pour le poste de vice-président en 2011.

Là aussi, il avait échoué. La troisième fois serait peut-être la bonne, qui sait ? En tout état de cause, George Weah, en homme de terrain, dit avoir appris de ses erreurs afin de tracer son propre chemin. « Les Libériens veulent un changement car, depuis 170 ans, il n'y a rien qui a vraiment changé pour eux », confiait-il tout récemment au Point Afrique. Weah a choisi comme colistière Jewel Howard-Taylor, l'ex-épouse de l'ancien chef de guerre et président Charles Taylor (1997-2003), une sénatrice respectée.

Face à lui, Joseph Boakai, l'actuel vice-président du Libéria, issu du Parti de l'unité (UP) au pouvoir. Arrivé deuxième lors du premier tour de la présidentielle du 10 octobre avec 29,6 % des voix, à 72 ans ce cacique du pouvoir vient, lui aussi, d'un milieu modeste. Il n'appartient pas à l'élite américano-libérienne, issue d'esclaves affranchis, qui a dominé la plus ancienne République d'Afrique depuis sa création. Originaire d'un village reculé de la province de Lofa (Nord), frontalière de la Guinée et souvent présentée comme le « grenier à blé du pays », il a été ministre de l'Agriculture de 1983 à 1985 sous Samuel Doe.

Cela fait douze ans qu'il co-dirige le pays avec la présidente Johnson Sirleaf. Il est perçu comme son héritier, malgré ses tentatives de ne pas endosser le bilan de cette dernière. Aujourd'hui, selon les commentateurs, ses chances de l'emporter sont moindres que celles de « Mister George », mais rien n'est joué, alors que le pays doit très rapidement repartir en campagne.

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