Cameroun, Constat: Logements sociaux, un leurre pour les couches défavorisées
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Cameroun, Constat: Logements Sociaux, Un Leurre Pour Les Couches Défavorisées :: Cameroon

Initialement conçus pour permettre aux Camerounais moyens de se loger, les logements « sociaux », sont la chasse gardée d’une infime catégorie de Camerounais.

Dans sa politique dite des grandes ambitions, le gouvernement du Renouveau avait prévu la construction de 10.000 logements sociaux, et la viabilisation de 50.000 parcelles exploitables. En attendant la livraison de ces logements sociaux, il ne fait pas de doute que le Camerounais moyen ne pourra pas s’offrir une de ces maisons. 

Quel fonctionnaire, quel salarié du secteur privé peut-il raisonnablement, dans un pays pauvre et très endetté,  débourser entre 10 et 15 millions de francs CFA, pour se doter un logement de ce genre ? 

Ils ne sont pas très nombreux en tout cas, même en partant du fait qu’ils puissent épargner pendant 10 ans.Asphyxiée par une pauvreté extrême, incapable de se soigner et  de manger décemment, une bonne frange de notre population est de fait exclue, mise à l’écart dans l’acquisition de ces logements dits  « sociaux ».
 
Des enquêtes sur les conditions de vie des ménages camerounais fournissent des indications terrifiantes sur l’ampleur de la pauvreté des Camerounais. L’indice de développement du programme des Nations-Unies pour le développement (PNUD) indique que le revenu annuel moyen par personne varie de 63000 Fcfa  à 957 000 Fcfa, toutes choses qui démontrent combien il sera difficile pour des enseignants par exemple, des policiers, journalistes, employés de bureaux et tous les autres fonctionnaires au plafond moyen de bénéficier de l’appui de l’Etat en terme de logement. 

La crise du logement au Cameroun est réelle. Elle est même inquiétante. Du fait des revenus extrêmement bas,  beaucoup de personnes vivent dans des habitations précaires. Très peu peuvent s’offrir des maisons modernes avec tout le confort qu’il faut. 

Et lorsque l’Etat décide enfin de construire des logements « sociaux », ceux-ci sont destinés non pas à ceux qui sont dans le besoin, mais à ceux qui sont nantis.

A cela,  il ne serait pas superflu d’adjoindre les pratiques maffieuses observées dans la gestion des logements  de la SIC. Créée afin de promouvoir le logement social pour les classes moyennes, la Société Immobilière du Cameroun (Sic), loue un appartement de deux pièces dans les immeubles à habitation collective à 24.000 FCFA par mois aux fonctionnaires camerounais. Aux non fonctionnaires, elle multiplie le prix par deux, soit 48.000 F Cfa. 

Avec le phénomène de sous location, on se retrouve en train de louer le même appartement à plus de 60.000 F Cfa, alors qu’il ne peut même pas contenir une famille de 5 personnes. Le plus écoeurant pour ce qui est des logements de la SIC est que certains fonctionnaires qui parviennent à décrocher une habitation dans un camp Sic, la loue à des prix faramineux et migrent dans d’autres quartiers, devenant ainsi bailleur d’un logement qu’ils n’ont pas construit. 

La Société d’aménagement de Douala (Sad), une société parapublique, ne s’adresse probablement pas aux pauvres, au regard des prix pratiqués. Elle vend les maisons qu’elle construit à Yassa, un quartier situé à la sortie de Douala, autour de 15 millions F Cfa. Comme quoi, en réalité,  les logements sociaux n’ont rien de social.

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