Couverture médiatique en temps de crise : La presse interpellée
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Le Conseil national de la communication veut mettre fin aux dérives observées. Il a convié une centaine d’organes à une concertation hier au palais des Congrès de Yaoundé.

«Comment  peut-on traiter  de  manière équilibrée  la situation  dans  le  Nord-Ouest et le Sud-Ouest sans pouvoir donner la parole à tous les protagonistes, notamment les leaders de la contestation  ?  »  Interrogation  de Christophe  Bobiokono,  membre  du Conseil national de la communication (Cnc), par ailleurs directeur de publication de l’hebdomadaire Kalara. Une question autour de laquelle la centaine d’acteurs du monde des médias basés au Cameroun ont échangé durant trois heures.

Jusqu’à l’entame de la concertation, certains  jugeaient  exagérées  les plaintes du Cnc au sujet des dérives médiatiques  sur  le  traitement  des tensions sociopolitiques dans différentes localités du Cameroun. La lutte contre  les  attaques  terroristes  de Boko-Haram ou les interventions pour contrer les tentatives de partition du Cameroun,  notamment. 

Mais  après diffusion d’une dizaine d’extraits de programmes télévisés collectés ces deux dernières années, la salle a pris conscience du danger.  «Destruction», «tuerie»,  «  arrestation  massive», «bombe», «Etat d’urgence», «coup d’Etat  »…Voilà  le  florilège  des  expressions issues des discours haineux diffusés dans plusieurs espaces médiatiques nationaux et internationaux.

Des  tranches  de  vie  de la  pratique du métier de journaliste en direction du  public  camerounais  qui  ont  fait frémir plus d’un. Durant le  débat qui a suivi, journalistes, patrons de publication et promoteurs de médias ont convenu qu’il fallait prôner l’apaisement. « On ne peut  pas  tout  dire  en  période  de guerre », souligne Jean-Pierre Efouba Onana de Signatures.

« En temps de crise  comme  en  temps  de  paix,  la pratique  journalistique  ne  change pas. Le journaliste reste un reporter et non un supporter », résume Peter Essoka, président du Cnc. L’institution qu’il dirige va poursuivre son travail en multipliant des séances de concertation.  «  Mais,  des  sanctions  vont également suivre au cas où des dérives sont manifestes », a souligné le Cnc .

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