Deuxième pont sur le Wouri : 60 000 véhicules en circulation par jour
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Les camioneurs et transporteurs traversent désormais plus facilement la zone industrielle de Bonabéri,  longtemps marquée par des embouteillages monstres.

Il existe un peu plus de cinq  cent mille engins dans le parc  automobile camerounais et soixante mille d’entre eux sont chaque jour amenés à utiliser le pont sur le Wouri. Une  statistique indicatrice qui ne  dit toutefois pas entièrement  l’importance de cet équipement  dans l’infrastructure routière  du Cameroun, et partant, dans  l’économie nationale, y compris les relations commerciales  avec l’extérieur. C’est dire que  la nouvelle de l’ouverture partielle avancée (elle était attendue  trois semaines plus loin) mardi  3 octobre dernier a donné un  coup de fouet à l’enthousiasme  et à l’activité des acteurs économiques à Douala et bien au-delà,  à travers l’Afrique centrale.

En 1954, lorsque le premier pont  fut mis en service et certainement  davantage en 2017, enjamber le  Wouri demeure une activité vitale pour qui peut emprunter  les deux ouvrages. Ils servent  des dizaines de milliers d’usagers au quotidien, depuis plus  de soixante ans pour le premier  et quelques jours pour le second.  A l’époque du premier pont  comme aujourd’hui, les enjeux  sont similaires : échanger plus  vite et plus massivement entre  les régions du pays. La situation  stratégique du euve dont les  fruits donnèrent le nom de notre  pays est telle qu’avant et après  le premier pont, un péage avait  été institué jusque dans les années 1960.

Comme l’ont dit à « Cameroon  Business Today » la majeure partie  des usagers, du petit artisan au  grand patron, l’accès ouvert à  la circulation automobile (après  celui du viaduc ferroviaire le 31  juillet dernier) est une bonne  nouvelle pour la vitesse des  déplacements. Les congestions  du trafic automobile dues aux  travaux du nouveau pont et  des aménagements connexes  avaient en eet rendu plus difficile  la  traversée.  Elle-même  était déjà longue lorsqu’un  seul pont était en service. Si  les statistiques de la moyenne  du temps nécessaire mis pour ce  voyage entre les deux rives du  Wouri ne sont pas disponibles,  il n’est pas rare d’entendre des  usagers parler de trois ou quatre  heures passées entre Bonabéri  et Deido. Et plus encore, pour les  marchandises produites dans la  zone industrielle de Bonaberi, la  première de l’histoire. Mise en  service en 1977, cette zone couvre  une superficie de 192 hectares.  Quarante et une entreprises y  occupent 57 hectares sur les 72  déjà aménagés.

Fluidité du trafic

Pour les centaines de camions transportant des hydrocarbures  depuis la ranerie de Limbé, les  marchands de vivres venant de  toute la zone des grassfields, le  pont du Wouri est un sésame.  Au croisement des voies qui  desservent les zones agricoles  du Nord-Ouest, de l’Ouest et  les diverses marchandises en  provenance du Nigeria via le  Sud-Ouest. 80 % des produits  alimentaires destinés à Douala  traversent le Wouri d’ouest en  est, sans compter les échanges  d’autres marchandises dans les  deux sens naturellement.

Le  tourisme entre les trois régions   s’anime aussi au gré des saisons  et des événements culturels,  remarquait-on au lancement  des travaux du second pont en  novembre 2013. En témoignent  pareillement, les nombreuses  et très actives compagnies de  transport par mini-bus et autocars qui existent dans chaque  arrondissement continental de  Douala.  « Il est clair que tous vont y trouver  un motif de satisfaction. La uidité  de tout le trafic de personnes  et de biens va être amélioré. Or  qui dit gain de temps dit gain  d’argent », analyse Martinien  Tsekane, chef du service régional  des Aaires économiques du ministère en charge de l’économie.  

La traversée du pont et ses alentours (notamment le boulevard  pénétrant la ville de Bonaberi,  en voie d’achèvement) étaient  l’une des principales causes de  dégradation du climat des aaires  recensées lors d’enquêtes en  2011 et 2013, ajoute M. Tsekane. Une prochaine évaluation des  services publics devra cependant  mesurer l’impact que l’on juge  positif par avance. « On peut  avoir beaucoup de trafic sans  que l’activité économique s’en  ressente positivement par ce  fait  même.  Les  opérateurs  économiques seront donc interrogés pour que l’impact visible  soit chiré et qu’on sache si les  objectifs sont atteints », indique  Martinien Tsekane. Quoi qu’il  en soit au final, la demande de  traversée du Wouri n’est pas  encore  susamment  servie. Car à peine le deuxième pont  va-t-il entrer en service que l’on  parle déjà du troisième.

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