Camair-co : Le « Dja » en zone de turbulence
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La compagnie aérienne nationale a prévu de faire atterrir le Boeing 767-300 ER en Ethiopie cette semaine, malgré les menaces de certains fournisseurs qui veulent récupérer les moteurs actuels de l’aéronef.

Tel que le lui a prescrit  sa hiérarchie, le directeur général de la Cameroon Airlines Corporation (Camair-Co), Ernest Dikoum, entend faire atterrir le Boeing 767-300 ER, le « Dja », en Ethiopie dans les prochains jours pour des raisons de maintenance. C’est ce qu’a appris LQE en fin de semaine dernière, auprès d’un cadre de la direction technique de l’entreprise, qui n’a accepté de s’exprimer sur cette affaire, que sous le sceau de l’anonymat.

En effet, la décision  de faire atterrir le DJA en Ethiopie, qui est d’ailleurs confirmée par la cellule de Communication de l’entreprise, est mal vue par bon nombre d’employés. Et notamment, ceux du Syndicat du personnel de Camair-Co. Ces derniers renseignent d’ailleurs que des loueurs de moteurs américains et britanniques sont depuis quelques mois aux trousses du « DJA ». « L’unique gros porteur de Camair-Co coure le grand risque de se retrouver sans moteurs, parce que des loueurs de moteurs britanniques et américains, qui sont les propriétaires des moteurs actuels du DJA, ont obtenu une décision de justice qui leur permet d’enlever ces moteurs une fois l’avion hors du territoire national », indique un cadre de Camair-Co, qui précise que la compagnie aérienne nationale peine à régler les prestations de ses fournisseurs.

Le montant en question s’élèverait à plusieurs milliards de FCFA, apprend-on d’une source proche de la direction générale de l’entreprise. De l’argent que la compagnie n’a pas, puisqu’elle ne survit que grâce à la perfusion financière de l’Etat. Pour le personnel technique et opérationnel de Camair-Co, le DJA ne doit en aucun cas quitter le Cameroun, car les risques pour qu’il devienne une épave dans les ateliers d’Ethiopian Airlines sont grands.

« J’aimerais rappeler que l’entreprise a deux moteurs en propriété dans les ateliers d’Ethiopians Airlines qui, depuis des années, n’ont jamais pu être réparés. Il faut en tout la somme de 03 milliards de FCFA pour leur dépannage. En plus de cela, Camair-Co doit une ardoise importante aux fournisseurs actuels. Le mieux aurait été de payer les prestations des fournisseurs actuels, avant d’envisager tous travaux de maintenance », déclare un ingénieur de l’entreprise.

Cloué au sol depuis septembre 2016, alors qu’il n’avait volé que deux mois depuis son retour d’Ethiopie (juillet 2016) où il avait subi des travaux de maintenance chez Ethiopian Airlines (Check C), le DJA n’est plus aujourd’hui que l’ombre de lui-même. « L’avion est sérieusement atteint par la corrosion et l’humidité, parce qu’il est resté 12 mois cloué au sol», déplore un pilote, qui demeure convaincu de ce que la suppression de la ligne de Douala-Paris (près de 70% des recettes globales) était une mauvaise idée.

L’immobilisation  de l’aéronef à l’ancien aéroport de Douala a, apprend-on, généré des charges fixes de l’ordre de 04 milliards de FCFA. Une somme importante qu’il faudra ajouter à celle de grande visite (CheckC-04) dont le DJA a besoin ; et qui coutera au moins 02 milliards de FCFA. Joint par mail le 28 septembre 2017, à travers sa cellule de Communication, le DG de Camair-Co, Ernest Dikoum, n’a pas souhaité faire le moindre commentaire.

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