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© Camer.be : Darren Lambo Ebelle
- 06 Oct 2017 18:02:09
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Cameroun: Le gouvernement somme les journalistes de refléter sa position (Crise anglophone) :: CAMEROON
Peter Essoka le président du Conseil national de la communication (Cnc), s’est fendu d’un communiqué hier jeudi pour fustiger l’absence « de professionnalisme et de déontologie de certains journalistes » sur la crise politique en cours dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-ouest depuis un an, et a convié la presse à une « rencontre » le 11 octobre 2017 au palais des congrès de Yaoundé.
Comme le dit un proverbe, un manguier ne produit que des mangues, et une chèvre, ne donne naissance qu’à des cabris. D’émanation néocoloniale, foncièrement monolithique et dictatorial, le pouvoir de Yaoundé est allergique à toute contradiction. Après avoir longtemps usé et abusé des médias à capitaux publics pour mentir sans coup férir « qu’il n’existe pas de problème anglophone », les faucons et rentiers du régime Biya qu’on connait excessivement frileux, s’en prennent maintenant aux journalistes qui ne dansent pas la musique officielle sur la très grave et urgente crise anglophone : le déni, « la paix » revenue, les prétendues solutions trouvées, un bilan de morts et autres graves violations de droits de l’Homme du 1er Octobre rivalisant avec les meilleures œuvres romanesques.
Et pourtant, bien de choses terribles et horribles qu’avec vidéos, photos et autres éléments sonores à l’appui, les journalistes conscients de l’atmosphère incandescente, se sont interdit de diffuser sur les exactions de l’armée sur les manifestants. Chose tout de même curieuse lorsqu’il y a un an, les journalistes fustigés
aujourd’hui par Issa Tchiroma Bakary le ministre de la Communication, avertissaient déjà Monsieur Biya dont la caractéristique majeure du règne éternitaire est le déni, la désinformation, la propagande, l’arrogance, la condescendance, sur la nécessité de résoudre politiquement la crise sociale anglophone.
C’est ainsi que hier jeudi 05 octobre, Peter Essoka le président du Cnc, une structure vide de tout contenu et au service de la censure, convie les journalistes mercredi prochain à une « rencontre » qui se tient à 11 heures au palais des congrès de Yaoundé. L’ « invitation » de l’ancien journaliste de la Crtv, un média qui avec Cameroon tribune travaille depuis des décennies à l’aliénation des masses populaires, a cependant vite dévoilé ses desseins funestes : aligner toute la presse camerounaise sur le fil de la provocation, la désinformation, le déni, la propagande et le mensonge ubuesque officiels sur la crise anglophone.
Et comme dans toutes les dictatures, les communiqués de privation des libertés, sont libellés d’un très subtil « tout en reconnaissant la liberté éditoriale des uns et des autres, nous appelons cependant les journalistes à la retenue ». Ayant fait toutes ses classes à la Crtv, Peter Essoka qui travaille avec un personnel issu du recrutement des 25 000 à la Fonction publique, et trop peu qualifié pour diligenter les affaires de la presse, devra à toutes fins utiles, nous donner la définition de d’abord d’un journaliste, son rôle et sa fonction, et ensuite, nous décliner les critères définitoires d’un « journaliste professionnel », à côté d’une armée « professionnelle » habituée aux crimes incestueux, et qui n’hésite pas à tirer à balles réelles sur ses compatriotes, en laissant une trentaine de morts sur le carreau en une journée, et en violant les étudiantes de l’université de Buea au vu et au su de tout le monde. Et là, c’est toujours du fait des journalistes « non alignés » qui dans leurs colonnes, auraient donné cette
orientation à un régime souffrant pathologiquement de perdre les privilèges financiers et matériels à diriger le Cameroun, de faire usage de militaires, et de surcroit du Bir, pour un problème d’ordre public. Les militaires étant pourtant formés pour la guerre, donc pour tuer et non pour maintenir l’ordre public.
Et à cela, nous espérons voir un Peter Essoka obséquieux et exécutant des ordres de l’Exécutif sur quel journaliste ou quel média pendre, être clair, précis et concis, et réponde que c’est le profil du journaliste de la Crtv, de Cameroon tribune et autres médias à capitaux privés affidés et corrompus, qui réfère à un journaliste « professionnel ».
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