Electricité : Paul Biya proroge la concession d’Eneo
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Signée en 2001 pour vingt ans, elle est prolongée, à la demande d’Eneo, pour dix autres années « sous certaines conditions » qui devraient être réglées au plus tard le 15 octobre prochain.  

C’est donc le groupe britannique Actis à travers sa filiale ENEO Cameroun qui va continuer à gérer le service public de l’électricité au Cameroun dans les dix prochaines années. Le contrat de concession actuel qui doit s’achever en juillet 2021 va donc être prorogé jusqu’en 2031. La décision de prorogation de cette concession prise par le Chef de l’Etat, Paul Biya a été rendue publique par le ministe de l’Eau et de l’énergie, Basile Atangana Kouna, le 27 septembre 2017 à Yaoundé, lors de l’atelier sur le secteur électrique camerounais à destination des prêteurs du procjet Nachtigal.

A cette occasion, Basile Atangana Kouna avait clairement laissé entendre que « pour ce qui est de l’extension de la concession d’ENEO, le président de la République a marqué, sous certaines conditions, son accord pour l’extension de la durée de la concession d’ENEO, pour une durée de 10 ans ».

Le ministre en charge de l’électricité avait ajouté que, « les conditions de cette extension seront définies à l’issue des travaux d’un Comité qu’il a prescrit et qui est placé auprès du Premier ministre, chef du gouvernement. Ce Comité dont le ministre de l’Eau et de l’énergie assure la Vice-présidence, regroupera toutes les parties, y compris les représentants des différents bailleurs de fonds. Il est chargé de mener une réflexion inclusive sur la question et de formuler des propositions pertinentes sur la base des analyses et des études du secteur, à soumettre au Chef du gouvernement ».

Ce Comité intergouvernemental a d’ailleurs été créé le 1er février 2017. Et selon les desiderata des bailleurs de fonds, cette question de concession doit être réglée au plus tard le 15 octobre prochain, afin que les comités de crédits se mettent en place. L’on se rappelle que dans une correspondance datée du 30 mars 2017 et adressée au ministre de l’Eau et de l’énergie, le groupe Actis avait clairement sollicité du gouvernement camerounais l’extension de son contrat de concession pour une durée de 10 ans, donc jusqu’en juillet 2031.

Cette  demande d’extension du contrat de concession d’Actis était contenue dans la « stratégie du groupe Actis d’appui au programme gouvernemental de développement du secteur de l’électricité et mesures d’accompagnement requises ». Dans ce document, Actis disait vouloir aider le gouvernement, avec un plan d’action portant sur « l’amélioration de la qualité de service, l’accès à l’électricité des populations, la maîtrise des coûts et des tarifs d’électricité... ».

Dans son cahier de charges, Actis promettait également « d’assurer un équilibre de l’offre et de la demande d’électricité une réserve suffisante pour faire face aux aléas techniques et climatiques. [Puis] mobiliser les ressources financières adaptées aux opérations envisagées. »

Enfin, Actis affirmait être disposé à faciliter la mise en oeuvre rapide du transfert à l’Etat des activités de transport, de gestion du réseau de transport, de stockage et de gestion de l’eau. Pour le cas des activités de transport de l’énergie et de gestion du réseau du transport, leur transfert à la Société nationale de transport de l’énergie (Sonatrel) devrait être pris en compte dans le nouveau contrat de concession d’Eneo.

La stratégie du groupe Actis prévoyait des investissements cumulés d’un montant de 477 milliards de FCFA. Pour cela, Actis envisageait une augmentation du capital d’Eneo, en injectant lui-même 10 milliards de FCFA avant de solliciter l’Etat qu’il participe à hauteur de ses 44% de parts. Actis annonçait également la signature des accords de coopération technique avec les sociétés leaders de l’électricité de plusieurs pays et l’attrait de nouvelles institutions financières au Cameroun pour développer le secteur de l’électricité, etc.

Pour toutes ces raisons, l’opérateur historique avait besoin d’avoir une meilleure visibilité sur son bail au Cameroun pour rassurer les bailleurs de fonds et l’encourager à engager des projets au long cours. Dix ans de plus de prorogation ne sont pas dix ans d’un nouveau contrat. La nuance ici a toute son importance car, même si le gouvernement veut discuter, il y a des lignes qu’il ne pourra franchir.

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