AVANT SA FUITE DU CAMEROUN : Le président ambazonien avait détourné 250 millions à AES-Sonel
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Avant Sa Fuite Du Cameroun : Le Président Ambazonien Avait Détourné 250 Millions À Aes-Sonel :: Cameroon

Ancien cadre de la société d’électricité, Ayuk Julius Tabe a été licencié en 2006 pour « faute lourde ». C’est après son coup fumant qu’il s’est installé au Nigeria.

C’est la photo, publiée à la Une de l’édition n°580 du mercredi 27 septembre 2017 de votre journal, de celui qui est présenté comme le président de la République [fictive] d’Ambazonie qui attire l’attention d’un ancien collègue de Ayuk Julius Tabe. Ce dernier, qui totalise une vingtaine d’années dans la maison, se rappelle que le concerné a travaillé à AES-Sonel jusqu’à il y a un peu plus de dix ans (2006, ndlr).

« Il a exercé en dernier lieu à la direction commercial et financière (DCF) à Douala », précisent d’autres sources internes qui, pour la plupart, cachent mal leur surprise et leur gêne que Repères soit au courant de « cette affaire ». Le site de l’American University of Nigeria, www.aun.edu.ng, et repris par un autre, www.betatinz.com, qui annonçait, le 20 juillet 2017, l’élection d’Ayuk Julius Tabe par le Southern Cameroon Activists (SCACUF) comme « président par intérim de l’Ambazonia », précise qu’à la DCF d’AES-Sonel il était « l’un des premiers administrateurs de réseaux de l'entreprise au début des années 90 », chargé de « concevoir les logiciels pour les systèmes de facturation et la gestion de la relation-client (CRM), les ressources humaines, la gestion du rapprochement bancaire et la maintenance technique et l'évaluation. »

« Un poste stratégique à partir duquel il a orchestré toutes les manipulations possibles », soufflent, sous cape, nos sources. Qui précisent qu’« il s’est exilé aux Etats-Unis d’Amérique avec son complice, un certain Gordon, après avoir pioché dans les caisses de l’entreprise ». Sur le montant, sans être précises, nos sources parlent « d’environ 250 millions de FCFA » détourné par chacun d’eux. « Ayant entamé sa carrière en 1992 dans la distribution d'électricité où il a travaillé comme développeur de logiciels, en 2002, il a été promu en tant que l'un des dirigeants régionaux de l'entreprise », rappellent les sites internet.

Comme preuve de son  affectation à Ngaoundéré dans l’Adamaoua, plus précisément à l’agence commerciale locale, Ayuk Julius Tabe a animé le 1er avril l’une des conférences du « Forum des entreprises de l’Ecole nationale des sciences agroindustrielles (ENSAI) » de l’université de cette ville tenu du 30 mars au 05 avril 2005. Lors de cette journée du 1er avril 2005 placée sous le thème « Management et assurance qualité », modérée par Dr Tchathueng, Ayuk JuliusTabe s’est chargé, à 09 heures et 30 minutes, selon le programme retrouvé, d’exposer sur le sousthème « Assurance qualité et coûts de la non-qualité ».

INCOHERENCES

Alors que cette partie de sa vie est susceptible d’intéresser les Camerounais, mais comme par hasard aucun des sites internet faisant allusion au curriculum vitae de l’activiste n’évoque la période 2002-2006. Une sorte de « trou noir» dans son parcours à AES-Sonel. Même sur son compte LinkedIn, qui annonce pourtant « le profil entier de Julius Ayuk Tabe », on ne retrouve aucune trace de ce passage au cours duquel il s’est compromis à AES-Sonel.

Un peu comme si pendant ce temps, Ayuk Julius Tabe avait disparu de la surface de la terre pour n’y revenir qu’en 2006. Année au cours de laquelle, selon www.aun.edu.ng et www.betatinz. com, il s’installe au Nigeria pour travailler pour Cisco Systems où il a dirigé les Networking Academies de la société pour les 23 pays d'Afrique de l'Ouest et du Centre, de la Mauritanie au Nord vers la République démocratique du Congo dans le Sud. À ce titre, il a supervisé des programmes de formation aux certifications Cisco tels que CCNA, CCNP, sans fil, vidéo, sécurité, etc. Des compétences qui prédisposent à la manipulation des comptes et des mots de passe dans une entreprise, le concerné étant un as en la matière pour avoir obtenu une maîtrise en génie de contrôle de l'Université de Sheffield au Royaume-Uni en 1989, un an après son baccalauréat en informatique et en mathématiques de l'Université Keele au Royaume-Uni.

Autre flou autour de ce personnage, alors que sur son compte Facebook il est écrit qu’il « a commencé à travailler chez American university of Nigeria le 10 juin 2013 », les sites cités supra évoquent, plutôt en 2011, « un déménagement professionnel de Cisco Systems pour l'Université américaine du Nigeria en tant que Chief Information Officer ». Où il supervise une équipe avec trois départements à savoir le département des technologies de l'information (DIT) chargé de l'infrastructure informatique, celui des systèmes d'information (DIS) chargé des applications ERP, de la gestion de l'apprentissage et des systèmes d'information et enfin le département des services auxiliaires (DAS) chargé de la formation professionnelle et de certification, entre autres. Et pour certainement se mettre dans la peau d’un leader de demain.

Parce qu’en réalité, sur la page d’accueil du site internet de l'American University of Nigeria, il est écrit qu’elle a pour mission « de fournir une éducation de qualité aux Nigérians et de donner aux futurs leaders de l'Afrique les compétences nécessaires pour résoudre les problèmes de développement sur le continent et les connaissances nécessaires pour créer des solutions qui profiteront à leur communauté, à leur pays et, finalement, au monde ».

Mission que, visiblement, Ayuk Julius Tabe n’a pas comprise depuis AES-Sonel dont il a pillé les caisses pendant les 12 années qu’il y a passées. Tout comme depuis novembre 2016, date à laquelle la crise anglophone a été déclenchée, par sa faute et celle de ses adeptes qui prônent la partition du Cameroun, les élèves du sous-système éducatif anglophone n’ont pas droit à des études sereines.

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