Cameroun: Devoir : Mbombo Njoya en protecteur de la Réunification
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Cameroun: Devoir : Mbombo Njoya En Protecteur De La Réunification :: Cameroon

Le sultan des Bamoun brandit la responsabilité historique de son royaume dans la construction de l’unité nationale. Même s’il signale a priori avoir été interpellé à cet effet, le sultan Ibrahim Mbombo Njoya est formel en ce que «notre unité, notre cohésion et notre stabilité dans la diversité, et le caractère composite de notre nation sont non-négociables». 

D’autant plus que «ces valeurs ont été acquises de haute luttes» et à cet effet, «elles ne sont donc pas marchandables». L’actuel souverain de la dynastie de Nchare et descendant d’Arouna Njoya, a pris conscience de ce que c’est sur les terres de son royaume qu’ont été bouclées les négociations et les accords portant Réunification. Réunification scellée le 1er octobre 1961, et qui a abouti au rattachement d’une partie du Cameroun occidental jadis sous-tutelle britannique, au Cameroun oriental, qui avait subi la tutelle française. 

Dans ce rôle historique de gardien du temple, le monarque avait déjà attiré l’attention lors du dernier festival Ngouon en novembre 2016, alors que les premiers échos des revendications se faisaient entendre. «Faisons tout pour sauvegarder, voire conserver jalousement cet héritage précieux. Soyons toujours des acteurs intelligents, perspicaces, des artisans inlassables de l’unité du Cameroun», interpellait-il la nation et plus particulièrement ses administrés à Foumban. «Ils étaient venus du Nord, du Sud, de l’Est, du Centre, du Littoral, du Nord-ouest, du Sud-Ouest, nous retrouver ici à l’Ouest, parce qu’ils voulaient nous léguer un Cameroun un et indivisible», ajoutait-il.

Le message n’est visiblement pas passé. Surtout que face à la montée en puissance de l’extrémisme, le gouvernement à qui les grévistes qui se recrutaient essentiellement au sein des corporations d’avocats et d’enseignants exerçant dans le système anglo-saxon, le régime de Yaoundé a opposé la violence à l’extrême. «Nous ne condamnons pas systématiquement les auteurs des revendications, car quand on a choisi la démocratie comme système politique, on doit savoir qu’elles font partie de la panoplie des règles lui la régissent. Ces revendicateurs peuvent être de bonne foi mais il ne faut pas qu’ils oublient que d’autres peuvent saisir cette occasion pour régler leurs comptes personnels ; ce qui aboutit forcément aux troubles menaçant ainsi la sécurité des hommes et des biens, lesquels engendrent tout naturellement l’intervention des forces de l’ordre», soupçonnait-il en novembre 2016. Prêchant à des sourds. La situation s’est détériorée. Et au moment où le Southern Cameroon national council (Scnc) tente de monter d’un cran pour récupérer le mouvement, Mbombo Noya se sent contraint de remonter au créneau pour remplir son devoir de gardien du temple et offrir sa sagesse pour la cause unitaire. «Le dialogue et rien que le dialogue est seul à mesure de mettre un terme au problème auquel nous sommes confrontés aujourd’hui», professe-t-il.

Mais il ne suffira pas de dialoguer et trouver la recette miracle pour ramener la quiétude face aux problèmes que le non moins baron du régime reconnait. «Si la décentralisation équitable est effective, en cas de mauvaise gestion de celle-ci, les populations s’en prendront à ceux qu’ils ont élus pour gérer la Région et au pouvoir central», croit-il. 

Invitant Yaoundé à accélérer la mise en application de la décentralisation. «La paix n’a pas de prix», rappelle-t-il. Paul Biya seul peut en être interpellé. Le détenteur du pouvoir exécutif, artisan de la mise sur pied de ce processus qui peine à être implémenté depuis 1996. Elus locaux et détenteurs du pouvoir central ne manquant pas de se tirailler sur les moyens à injecter dans le fonctionnement des institutions.

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