Afrique centrale, BEAC: Le plaidoyer de Robert Messi pour un Gel du Compte d'Opérations.
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Afrique centrale, BEAC: Le plaidoyer de Robert Messi pour un Gel du Compte d'Opérations. :: AFRICA

Monsieur le Gouverneur,La Zone Franc est dans l'impasse du fait de l'obstinatination de la France  à y maintenir le statut quo et son opposition  à y apporter  les changements réclamés par les africains

Comme vous le savez mieux que qui  conque, au moment de la création de cette zone au lendemain de la seconde guerre mondiale, les Etats africains étaient tenus de céder à la France la totalité (soit 100%) des recettes provenant de l'exportation de leurs matières premières agricoles ou minières. 

A la suite de longues et difficiles négociations avec la  France nos Etats ont pu obtenir que cette portion de nos reserves en devises soit ramenée de 100% a 65% puis ensuite de 65% à son niveau actuel de 50%.

J'ai moi-meme en tant que simple individu et sans être mandaté par quiconque pris sur moi la liberté  de contacter les Présidents  de la République francaise successifs depuis Nicolas Sarkozy jusqu'à Emanuel Macron en passant par François Hollande pour plaider la cause africaine en faveur d'un abaissement supplémentaire de 50% à 25% de ce prélèvement automatique sur nos richesses en devises estimant qu'un tel pourcentage de 25%  serait plus raisonnable pour remunérer  une garantie de convertibilité devenue purement formelle du fait qu'elle n'était plus mise en jeu depuis des decennies.

Après toutes ces tentatives infructueuses de ma part et compte tenu de l'absence d'unanimité de la part de nos Chefs d'Etat à definir une position commune sur cette question, j'en suis  maintenant  arrivé à la conclusion qu'il vous appartient à vous seul Monsieur le Gouverneur de prendre votre courage entre vos mains pour sortir la Zone Franc de l'impasse dans laquelle elle se trouve plongée en ce moment.

Je vous suggère donc Monsieur le Gouverneur, qu'en votre qualité de Président statutaire du Comité de politique monétaire de la Beac, que vous constatiez la caducité de la garantie de convertibilité  que  la France est censée conférer à notre monnaie mais qui est devenue, decennie après decennie,une coquille vide en raison du refus systématique de la France de l'honnorer en nous fournissant en cas de nécessité  les devises dont nous avions besoin pour combler nos déficits de paiements extérieurs.

Pourtant nous, pays africains, n'avons jamais manqué une seule fois de respecter nos engagements vis à vis de la France chaque fois que nous le pouvions puisque les pourcentages de nos reserves de change dans le compte des opérations ont à certaines périodes avoisiné les 100% alors au moment où les règles exigeaint un maximum de 50%.

Monsieur le Gouverneur,

Les règles étant les mêmes pour tous,

Si la France décide d'elle même de les violer elle ne devrait pas s'attendre à ce que la Beac les applique à la lettre.

Je suggererais donc l'application du principe de reciprocité c'est -dire le gel de tout placement de la Beac dans le compte d'opérations pendant la période d'effondrement de nos reserves de change c'est à dire au moment où nos Etats devraient normalement s'attendre à beneficier de la solidarité de la France en contrepartie de la garantie de convertibilité.

Si nos reserves en devises devaient par la suite  se reconstituer il faudrait alors dans ce cas  que la France revienne renégocier avec nos Etats de nouvelles règles pour une coopération profitable à tous

En attendand il faudrait geler notre coopération monétaire actuelle avec la France et envisager plus tard de la remettre sur des bases plus saines en se conformant aux recommendations que je vous avais déja adressées dans le passé sous pli séparé et qui sont reprises dans mon site internet robertmessi.fr sur sa page intitulée Une monnaie pour la Cemac?

Nul doute dans mon esprit que vous beneficierez du soutien tacite et unanime des Chefs d'Etat de la Cemac  dans une telle démarche et ce d'autant plus que conformement aux statuts de la Beac le Gouverneur et le Vice-Gouverneur sont nommés pour 6 ans par la Conférence des Chefs d'Etat et qu'à eux deux ils beneficient deja du soutien de deux Chefs d'Etat.En plus je ne vois pas de quel autre Chef d'Etat pourrait venir la dissidence par rapport à une démarche qui vise à affirmer l'indépendance monétaire de la Beac .

Je vous prie de croire Monsieur le Gouverneur à l'expression de ma considération tres distinguée.

Robert Messi

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